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Accueil du site > Actualités > Europe > Totalitarisme européen : Comment l’Allemagne voulait mettre la Grèce (...)

Totalitarisme européen : Comment l’Allemagne voulait mettre la Grèce sous tutelle

Face à la crise de l’Euro et des dettes souveraines, l’UE montre son véritable visage et sombre peu à peu dans l’autoritarisme.

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Il est loin le temps où les élites européennes nous promettaient de lutter contre le déficit démocratique chronique qui entache la construction européenne et délégitime les transfers de souveraineté populaire succesifs.

Quand la carotte des lendemains qui chantent n’a plus eu l'effet ecompté sur les électeurs français, hollandais, irlandais, nous avons eu les manœuvres anti-référendums qui ont aboutit à l’adoption loin des urnes du traité de Lisbonne.

Puis nous avons commencé à ressentir la baïonnette financière dans notre dos avec la crise des subprimes de 2008.

Cela a aboutit pour les pays les plus mal en point à un chantage à l’austérité par la troïka BCE, Commission, en Grèce, mais aussi au Portugal, en Irlande etc.(mais pas l'Islande qui a echappé au piège grâce à un référendum.)

Dans la Grèce saignée à blanc, le jeu de massacre social n’allant pas suffisamment vite aux yeux des ayatollahs de la logique comptable, nous avons assisté médusés au renversement du gouvernements démocratiquement élus par pression de l’UE et leur remplacement sans élection par des hommes du systèmes, ex-banquiers centraux, ex-Goldman-Sachs, avec interdiction de recourir à des référendums.

Scénario qui s'est répété en Italie depuis.

La presse Allemande vient de révéler que c’est une incroyable escalade dans l’autoritarisme que l’UE se préparait à imposer à la Grèce si elle n'avait pas fuité du ministère de Wolfgang Schäuble.

Il ne s’agissait ni plus ni moins que de placer le pays sous la tutelle d'un "commissaire budgétaire" européen. Cette mise sous tutelle aurait été une condition nécessaire nouvelle pour que le gouvernement grec puisse obtenir l'aide prévue dans le second plan négocié l'été dernier (130 milliards d'euros de prêts européens ) et obligeant la Grèce à "accepter un transfert de souveraineté budgétaire au niveau européen pendant une certaine période" selon le texte de la proposition.

La mise sous tutelle prévoyait qu’un "commissaire au budget" aurait été nommé par les ministres des Finances de la zone euro "avec pour tâche d'assurer un contrôle budgétaire" du gouvernement grec, avec droit de veto sur les décisions qui ne respecteraient pas les engagements pris à l'égard des créanciers.

L’objectif était de contraindre la Grèce à "utiliser les revenus de l'Etat d'abord et avant tout pour le service de la dette", c’est à dire à servir d’abord les créancier avant de s’occuper des Grecs et des missions régaliennes de l’état.

Un dispositif qui aurait été officialisé "pleinement" par une loi "de préférence via un amendement à la constitution".

On mesure à combien d’années lumière de la démocratie se trouvent les eurocrates pour pouvoir imaginer faire une proposition aussi scandaleusement indigne, et combien les procédés de contrainte par la dette sont désormais utilisés de façon ouvertement tyranniques.

Cela illustre aussi la bêtise intrinsèque à la logique comptable qui amène à une vision financière du monde absolument dénuée de pragmatisme, complètement déconnecté des réalités humaines, politiques sociales ou culturelles. Une vision financière qui a déjà conduit l'occident à détruire son économie, son tissu industriel et qui s'attaque maintenant à la démocratie.

Comment peut-on s’imaginer un seul instant parvenir à imposer une telle humiliation à un peuple sans le pousser dans une immédiate insurrection et sans réveiller en Europe les affres du bellicisme entre les nations ?

Cette affaire démontre, s’il en était encore besoin, l’arrogance et l’ignorance de l’Histoire qui règne dans les milieux décisionnels de l’UE et, ce qui pardonne encore moins que leur duplicité, leur incroyable maladresse politique qui condamne le projet européen à un échec certain dont nous commençons à percevoir les premiers signes, que la reculade embarrassée de Mme Merkel ne sauraient plus cacher.

En effet, il est peu vraissemblable que sa déclaration d'hier « Je ne cherche pas la polémique, mais plutôt un dialogue productif », calme l'opinion grecque révoltée par l'idée que les allemands puissent imaginer pouvoir leur imposer, comme pendant l'occupation nazie, la tutelle de kommissar de sinistre mémoire.

La déconnexion entre cette élite odieuse et les peuples est désormais consommée et la révolte gronde dans de nombreux pays de l'Union façe à l'autisme des dirigeants européens.

Une révolte qui sera bien plus pénible à gérer pour cette élite que les larmes de crocodiles des créanciers.


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33 réactions à cet article    


  • hans 31 janvier 2012 12:05

    Merci Aldous, la photo de tête à elle seule vaut son pesant de caouètes, on est visiblement dirigé par des incapables et c’est voulu ainsi


    • Aldous Aldous 31 janvier 2012 12:41

      C’est beau l’eugénisme non ?


    • hans 31 janvier 2012 15:06

      L’eugénisme s’applique avant la naissance, apparement pas dans ces deux cas


    • Aldous Aldous 31 janvier 2012 15:34

      Hé Ho ! C’est une baronne tout de même !

      Découvrez-vous manants devant la gente dame qui incarne le visage de l’Europe...


    • Aldous Aldous 31 janvier 2012 15:42

      @hans

      Vous n’y êtes pas, ils ont été triés sur le volet pour fournir les gamètes à parti desquels on clonera les futures génération de fonctionnaires européens.


    • karina 31 janvier 2012 12:09

      Le parlement allemand pourrait refuser de nouvelles dettes grecques.


      • Aldous Aldous 31 janvier 2012 12:40

        M’étonnerais : la Grèce devrait illico cesser de payer ses dettes, ce qui lui ferait le plus grand bien.

        Le parlement allemand ne vote les aides que pour qu’elles aillent aux banques qui ont pris des risques en prêtant à la Grèce.

        C’est bien pour ça qu’ils aimeraient imposer à la Grèce que l’argent servent à ça et pas à faire fonctionner l’état grec.

        Bref, le tribuable allemand est prié d’éponger les pertes des financiers privés sous couvert de solidarité européenne.

        mais quand une part de ces sous vont effectivement à la solidarité européenne, les allemands rêvent d’imposer un Kommisar à Athènes pour rediriger les sous vers les banques.


      • Ronald Thatcher rienafoutiste 31 janvier 2012 14:04

        Les pauvres grecs, 2ème dictature en 45 ans.

        Pour nous, on peut dire « A quelque chose malheur est bon »... oui oui, ça énerve !


        • Aldous Aldous 31 janvier 2012 15:25

          Avant la dictature des Colonels ils ont eu la guerre « civile » de 1946 à 1949 car les anglais voulaient à tout prix restaurer la royauté du roi George II d’Oldenbourg et de son 1er ministre libéral un certain George Papandréou, grand-père de l’autre.
           


        • Maurice Maurice 31 janvier 2012 14:59

          Comment peut-on s’imaginer un seul instant parvenir à imposer une telle humiliation à un peuple sans le pousser dans une immédiate insurrection et sans réveiller en Europe les affres du bellicisme entre les nations ?

          Effectivement les moyens légaux disponibles pour les citoyens afin de faire changer les choses se réduisent comme peau de chagrin :

          - un président qui croiserait le fer avec cette bande de mafieux ? Improbable. Sarkozy ou Hollande, laissez moi rire...

          - les élections européennes ? Vu le taux d’abstention aux législatives européennes, autant chercher une aiguille dans un champ de meules de foin. De plus nous votons poour les députés européens qui n’ont aucun pouvoir de proposition (de textes) au parlement européen, seulement un pouvoir de censure...

          Que nous reste-il ?..


          • Aldous Aldous 31 janvier 2012 15:28

            les élections européennes ?

            C’est prévu, les eurodéputés n’ont pas de pouvoir législatif.

            Le pouvoir législatif est réservé au COREPER.

            Vous ne connaissez pas ?

            Normal, votez pour les eurodéputés et oubliez ce que vous venez de lire !

            Regardez la petite lumière rouge.

            (Flash)


          • Aldous Aldous 31 janvier 2012 15:37

            Mais non, pas du tout.

            D’ailleurs mon pseudo le confirme...


          • Lea Andersteen Lea Andersteen 31 janvier 2012 16:33

            En même temps, ils sont également imprégnés de notre culture. Qui a dit « judéo-chrétien » ? ^^ Et Halloween est une fête... celte à l’origine ^^


          • colza 31 janvier 2012 16:58

            Pffff, quelles têtes, même dans un film américains, ils n’oseraient pas !!


            • Aldous Aldous 31 janvier 2012 17:44

              Dans eraserhead ?


            • Jason Jason 31 janvier 2012 18:53

              Tiens, ça tombe bien. C’est le festival de la bande dessinée. Que les dessinateurs en prennent de la graine.

              J’adore votre choix de portraits !


              • Aldous Aldous 1er février 2012 08:36

                Hein ? Quel choix ? Ce n’ai pas moi qui ai choisi Van Rompuy et la baronne Ashton pour représenter l’UE ! D’ailleurs personne ne sait trop comment ils ont atterri là.

                Ha ! Vous parlez des photos ? Ben quoi ? C’était le jour de leur intronisation. Ils souriaient d’une oreille à l’autre. J’ai trouve ça touchant ! Pas vous ?


              • Aldous Aldous 1er février 2012 17:00

                bon ben comme ça on connait la hiérarchie de votre disque dur Ekaterina smiley

                Propriétaire ?
                Propriétaire ?

                Ca fait pas un peu capitaliste ça ?


              • Louis Matisse Louis Matisse 31 janvier 2012 21:29

                Il n’y a plus de démocratie en Grèce, le gouvernement n’a pas été élu et ses mesures ne correspondent absolument pas à la volonté générale, mais tout à fait à l’opposé. Et c’est la pire des dictatures : on demande aux grecs de devenir pauvres pour qu’ils obtiennent des prêts permettant de rembourser des dettes précédentes. Au lieu de leur donner une chance de redresser leur économie en quittant l’euro, on les asservie et appauvrit comme jamais depuis l’occupation allemande.

                C’est ce qui nous attend en France dans la décennie qui vient si l’on continue cette folie. Notre modèle économique et social n’est pas compétitif dans la mondialisation. Notre République égalitaire et fraternelle n’est pas compétitive ! Ils veulent nous faire revenir au temps du XIXème siècle et de la misère humaine la plus inhumaine pour que le travail redevienne compétitif face aux autres pays de misère. Nos acquis sociaux doivent disparaître dans ce libre-échange absolu avec cette monnaie surévaluée qui fait mousser le chômage. 

                La France peut sortir juridiquement de l’UE par l’article 50 du Traité sur l’UE. Il est absolument nécessaire qu’elle quitte ce carcan économique et politique que sont l’euro et l’UE. Sinon la République - déjà bien maigre - et notre modèle économique et sociale disparaîtront à jamais.

                Au contraire, la sortie de l’UE nous permettra de sauver l’indépendance de la France, et le retour au franc, dévalué par rapport à l’ancien euro, de sauver notre modèle économique et social.

                Que meure l’UE !

                Vive la République ! et Vive la France !


                • lloreen 31 janvier 2012 23:05

                  Par Maurice
                  « Que nous reste t-il » ?
                  Le referendum.Abrogation de l’article 49-3 de la constitution, abrogation des lois illégitimes contraires à la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen.


                  • lloreen 31 janvier 2012 23:11

                    Et naturellement ,l’ abrogation de la loi de 1973 (Pompidou-Giscard).


                    • Ronald Thatcher rienafoutiste 1er février 2012 09:17

                      hélas, c’est tout le contraire qui est prévu avec le MES, le 4ème reich en action !
                      Paradoxallement, c’est peut-être l’allemagne qui va nous sauver de cette dictature de fonctionnaires intouchables, en voulant garder à tout pris sa souveraineté nationale coût que coûte.


                    • Iren-Nao 1er février 2012 03:42

                      Il ne reste que l’insurection.

                      Ca va venir.

                      J’affute la guillotine de mon grand pere.

                      Qu’un sang impur abreuve nos sillons.

                      Iren-Nao


                      • cathy30 cathy30 1er février 2012 11:17

                        Iren Nao
                        Quand la marseillaise parle de sang impur, il s’agit du notre, de sang non royal.


                      • Aldous Aldous 1er février 2012 11:06
                        Le peuple grec est un des peuples ayant demontré le plus de lucidité et de courage politique dans l’histoire recente.

                        Il a été le premier a infliger une défaite à l’Axe lors de la seconde guerre mondiale, a été celui qui, avant l’URSS a donné le plus de fil a retordre a la Whermahrt, n’a pas eue de gouvernement collaborationniste, n’a pas raflé les Juifs.

                        Il a lutté contre la restauration d’une dynastie étrangere a la liberation contre la GB.

                        Quand il a fini par avoir le gouvernement de son choix, la CIA a imposé la dictature des colonels pendant laquelle la lutte des democrates a été héroïque en dépit des meutres de la torture et des camps de deportation dans les iles.

                        La démocratie républicaine n’a été enfin établie qu’en 1974.

                        Ca fait jeune pour parvenir a la consolider d’autant qu’avec l’Euro, leur independence monetaire a disparu au bout de seulement 25 ans.

                        Par ailleurs, votre analyse risque bien de se retourner contre d’autres pays en faillite. 

                        Un petit kommisar a l’Elysée ça serait mérité selon votre logique ?



                      • Aldous Aldous 1er février 2012 17:05

                        scipion165

                        Ce que vous décrivez s’appelle la méthode du tueur économique.

                        Ça n’a rien à voir avec une supposée tare congénitale des peuples visés.

                        Vous avez suivi l’affaire Siemens-hellas ?

                        Vous pensez quoi des grand travaux pharaoniques comme le pont Rion-Antirion ou l’autoroute AEgnatia ?

                        La campagne de désinformation sur les JO d’Athènes qui ont fait fuir les touristes et ont plombé les comptes de la Grèce ?

                        Les « aides » françaises et allemandes assortie d’obligations d’achat d’armements et financés de nouveaux prêts insolvables ?


                      • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 1er février 2012 10:47

                        Vache, la photo ! Celui qui l’a prise ne les a pas ratés, ces deux gros légumes !!  smiley


                        • Aldous Aldous 1er février 2012 11:07

                          Photo officielle de leur investiture : ils sont aux anges.


                          Emouvant non ?

                        • cathy30 cathy30 1er février 2012 11:12

                          bonjour Aldous
                          Petites phrases entendues à Davos

                          C’est à Davos, en plein coeur des Alpes suisses, que le premier ministre canadien Stephen Harper a choisi d’annoncer aux Canadiens que son gouvernement préparait des changements importants en matière de retraite et d’immigration. Il a a soutenu qu’avec leurs généreux programmes sociaux plusieurs pays développés vivaient au-dessus de leurs moyens.

                          Ben J Vermayen (Président, Alcatel Lucent) : "Nous souffrons de nostalgie, parce que nous voudrions revenir au monde que nous avons connu. Mais nous n’allons pas revenir en arrière parce que la crise que nous traversons n’est pas un incident, mais une transformation. Cela signifie que le monde d’hier, nous devons l’oublier et aller de l’avant vers le nouveau monde".

                          David M Rubinstein (DG The Carlyle group) : "L’occident a encore trois ou quatre ans devant lui pour adapter son modèle économique. Si nous ne réalisons pas ces réformes rapidement, je crois que nous aurons perdu la partie avec les capitalistes des pays émergents ou le capitalisme d’Etat [sans doute chinois mais il ne l’a pas dit...]. Comme je pense qu’ils ont désormais un modèle économique plus efficient que le nôtre, de très nombreux emplois risquent de continuer à disparaître à l’ouest".

                           Merkel : « la Commission européenne s’apparentera de plus en plus à un gouvernement »

                          lu sur le site au bout de la route.


                          • Aldous Aldous 1er février 2012 14:21

                            Tiens ? Ils ne parlent plus des prétendues Porches Cayenne des paysans grecs de Larissa à Davos ?


                            Ca les faisait bien rigoler dans le temps...

                          • cathy30 cathy30 1er février 2012 13:32

                            les grecs sont entrain de crever de faim, ils peuvent être aux anges

                            http://www.liberation.fr/economie/01012386707-on-n-avait-pas-vu-ca-en-grece-depuis-l-occupation


                            • Aldous Aldous 1er février 2012 14:10

                              La conclusion est imparable : Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne


                            • BA 5 février 2012 21:00
                              Dimanche 5 février 2012 :

                              Aucun accord n’a été trouvé dimanche entre les chefs des trois partis de la coalition gouvernementale en Grèce et la troïka des bailleurs de fonds du pays sur les réformes, et la réunion chez le premier ministre reprendra lundi, ont indiqué deux chefs de parti.

                              La troïka demande encore plus d’austérité, que le pays est incapable de supporter, a déclaré le leader de la Nouvelle Démocratie (droite) Antonis Samaras en sortant d’une réunion de cinq heures chez le Premier ministre grec.

                              Le leader d’extrême-droite Georges Karatzaferis a fait valoir qu’il ne voulait pas contribuer à l’explosion d’une révolution en acceptant les mesures demandées.

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