Traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle et Relations futures franco-allemandes, franco-italiennes et franco-ibériques
La coopération franco-allemande devrait être complétée par une coopération renforcée entre la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal qui partagent des problèmes et défis communs et forment un ensemble géostratégique cohérent, apte à contrebalancer le bloc nord-européen formé par l'Allemagne et ses satellites bénéluxiens et nordiques et à affronter l'émergence des nouvelles puissances mondiales asiatiques, africaines et sud-américaines dans le monde de demain.
Traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle et Relations futures, franco-allemandes, franco-italiennes et franco-ibériques.
Le nouveau Traité d’Aix-la-Chapelle suscite, depuis quelques jours, des débats passionnés et des critiques acerbes, les uns saluant une avancée considérable dans la coopération entre les deux pays et, à terme, vers une Europe Fédérale, d’autres déplorant un abandon dramatique de souveraineté , en matière de Défense Nationale (ce Traité donnant, selon eux, à l’Allemagne un droit de regard sur nos moyens de dissuasion nucléaire) et de diplomatie internationale (bradage supposé du poste de la France au conseil de sécurité de l’ONU).
Rien de tout cela n’est vrai.
Il n’y a, en fait, aucune avancée significative en matière de rapprochement entre les deux pays sinon de vagues déclarations d’intention et la mise en vigueur de gadgets politiques du type, participation croisée et périodique de ministres aux Conseils de Gouvernement de chaque pays, ou une timide intensification de projets de coopération transfrontaliers qui fonctionnent déjà.
Toutes ces initiatives traduisent une volonté sincère d’améliorer et d’approfondir les relations franco-allemandes mais elles évitent soigneusement d’engager les deux pays dans la voie d’un partage de souveraineté effectif car les intérêts français et allemands divergent largement tant sur le plan géostratégique et militaire que dans un grand nombre de domaines concrets comme l’économie, le commerce, l’industrie, l’énergie, l’environnement, l’agriculture, la démographie et l’immigration ou sur le point fondamental de la politique monétaire.
En fait, le principal et, presque unique, mérite de ce Traité est d’exister et de marquer ainsi la volonté des deux pays de se concerter activement et de considérer l’autre partie comme un allié et un partenaire proche et privilégié.
On ne peut que se féliciter que deux nations qui se sont affrontées à plusieurs reprises dans des conflits sanglants et épuisants au cours de l’histoire récente, signent un Traité qui écarte l’hypothèse de recourir à une guerre fratricide et mentionne, tout au contraire, que toute agression de l’une par un ennemi extérieur sera immédiatement considérée comme une agression par l’autre.
Par contre, il est éminemment regrettable de constater qu’en parallèle, les relations franco-italiennes se dégradent chaque jour un peu plus tandis que les relations franco-espagnoles ou franco-portugaises restent marquées, de part et d’autre, par une indifférence, certes polie , mais révélatrice de l’absence de toute volonté d’approfondissement.
Et pourtant, il serait hautement souhaitable que nos quatre pays dont la situation géopolitique, les problèmes économiques et sociaux et les défis à résoudre sont très proches voire communs se rapprochent et lient des relations étroites pour promouvoir leurs intérêts propres mais également pour rééquilibrer l’Europe et ses politiques en présentant un front uni et en pesant d’un poids suffisant face au mastodonte allemand et à ses satellites bénéluxiens et nordiques.
Malheureusement, on en est très loin car de basses considérations électorales, à l’approche des élections européennes, ont conduit le Président Macron à désigner – erreur stratégique majeure - le mouvement 5 étoiles, la Ligue du Nord et les partis au pouvoir en Hongrie et en Pologne comme les ennemis à combattre au nom des grands principes démocratiques et des valeurs européennes.
Retour de bâton inévitable et prévisible, cette posture fort imprudente des autorités françaises a conduit les partis précités, et au premier rang les dirigeants italiens, à tirer à boulets rouges sur la France.
Leurs leaders ont eu alors beau jeu de dénoncer le cynisme ‘’macronien" fustigeant haut et fort les restrictions migratoires décidées par l’Italie, Malte ou la Hongrie, tout en renvoyant discrètement les immigrés venus d’Italie aux frontières et en s’abstenant soigneusement d’ouvrir les ports méditerranéens français aux bateaux des ONG politiquement engagées qui bombent le torse et jouent les hautes consciences morales de l’Europe en faisant traverser la mer à quelques milliers de malheureux .
( N.B. Action certes médiatiquement profitable et plaisante qui donne le beau rôle à ces ONG et ravit tous les bobos et bien-pensants intellectuels internationaux et mondialistes mais action dérisoire et contreproductive qui n’apporte en rien une réponse efficace aux problèmes de pauvreté dans le monde de milliards d’êtres humains et détourne des ressources financières considérables qui seraient dépensées bien plus utilement sur place pour aider directement les populations des pays d’où proviennent les flux migratoires.)
Il faut espérer, qu’une fois les élections européennes passée, et les fantasmes ’’macroniens‘’ douchés, les espoirs de leadership européen de notre Président ayant définitivement sombré dans la débâcle inévitable des vieux partis traditionnels qui persistent à vouloir ignorer les souhaits profonds des peuples du continent, les autorités françaises reviennent à la raison et s’orientent vers une politique européenne plus réaliste et plus sage, en promouvant une entente étroite entre la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, tout en conservant nos liens amicaux avec l’Allemagne mais en prenant acte que nos quatre pays ont bien davantage de raisons, d’intérêt communs et de motivations pour développer toute une série de politiques et coopérations communes qu’ils en ont avec l’Allemagne et nos partenaires du Nord de l’Europe.
C’est là que l’instrument des coopérations renforcées prendrait tout son sens et permettrait, sans heurter les intérêts de nos autres partenaires européens, de conduire des actions concrètes judicieuses et très profitables à nos quatre pays, dont on ne donnera ci-après que quelques brefs exemples illustratifs :
- Mise en commun d’un commandement alterné et d’un étatmajor conjoint ainsi que de l’ensemble des personnels, infrastructures et moyens navals et aériens de police, de douane et de protection civile, dévolus aux interventions et contrôles dans l’espace méditerranéen (le Portugal n’est pas vraiment concerné par cette action, sauf sur le plan de la protection civile, compte tenu de son emplacement géographique) sous la juridiction directe des Etats concernés ainsi que pour leurs interventions dans les eaux internationales.
- Protocole d’alignement des politiques en matière fiscale, sociale, de subventions et de délocalisation visà-vis des entreprises multinationales extra-européennes .
- taxation alignée des GAFA, des transports aériens et maritimes ainsi que des transactions financières.
- Création de trois entreprises communes dans les domaines aérien, naval et terrestre afin de développer à l’horizon 2030 l’ensemble des matériels, moyens et équipements militaires communs aux quatre armées.
- Création d’une agence commune de la dette publique chargée d’émettre des emprunts communs en euros et de gérer la consolidation des dettes nationales des quatre pays.
- Fusion des organes d’aide au développement des quatre pays et constitution d’une agence commune de gestion de ces aides bilatérales.
- Développement d’un cursus universitaire commun pour les licences/ masters avec 1 an minimum d’étude dans 3 des 4 pays.
- Développement progressif de l’enseignement des 4 langues dans tous les lycées des 4 pays avec détachement d’enseignants originaires de chaque pays.
Ces exemples, très ponctuels, sont loin de représenter l’ensemble des actions communes que nos 4 pays pourraient utilement développer et devraient être complétés par toute une série d’autres actions et politiques de coopération.
Ainsi, pourrions-nous espérer, à l’horizon d’une dizaine / vingtaine d’années mettre en place un ensemble cohérent formé par nos 4 pays, apte à affronter les défis du monde à venir et à constituer un interlocuteur de poids suffisant face à l’émergence des nouvelles puissances asiatiques, africaines et sud-américaines, et au bloc nordique européen.
22 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON