UMP/Union européenne : Bon anniversaire !
L’an dernier : Le président avait l’excuse que trop peu de temps s’était écoulé. Mais maintenant ?
Le bilan de ces deux années est à la fois mince et considérable.
On retiendra surtout pour la minceur de sa politique, une destruction des services publics, un retranchement de toutes les oppositions quelles qu’elles soient et une diminution des libertés.
Côté avancées : On peut retenir une concentration beaucoup plus importante des pouvoirs de l’exécutif, un virement sécuritaire non négligeable et une séparation des pouvoirs toujours plus illusoire.
Alors pour l’aspect positif, que j’aurai du mal à développer, il y a évidemment les résolutions des crises internationales et... Et c’est tout. Quelques discours symboliques, quelques promesses, mais rien qui puisse véritablement retenir l’attention, et faire l’unanimité sur une éventuelle amélioration de la situation des Français.
Recenser l’action du gouvernement est à la fois logique et laborieux.
Logique parce que la politique n’est pas incohérente, elle reste sur le cap libéral, répressif et inégalitaire que l’homme de campagne avait promis d’appliquer. Laborieux, parce que faire le bilan d’un hyperactif, c’est prendre le risque de confondre réforme, loi et communication. Mélanger le verbe et l’action, le paraître et le réel.
D’abord, sur l’aspect libéral, on retiendra l’allongement de la durée du travail, l’alignement des régimes spéciaux sur les régimes normaux et la destruction des 35h.
Certains diront que la défiscalisation des heures supplémentaires est un progrès. Certes, progrès tout à fait relatif en tant de crise, et lorsque tous les économistes sont d’accords pour dire que « travailler plus pour gagner plus » n’a plus aucun sens.
Pourtant, le président s’était porté en principal chevalier blanc, déterminé à refonder le capitalisme.
Mais pour le moment, 2 ans après, on ne peut rien juger. Si ce n’est qu’il n’est toujours pas refondé sinon moralisé dans son propre pays.
La preuve en est lorsque l’on attribue un paquet fiscal aux plus riches alors que dans le même temps on ne cesse de diminuer le plan banlieues, qui, à mesure que le temps passe, ne cesse d’être un espoir vain.
Sur la destruction des services publics le bilan en est, pour le moins, conséquent.
En effet, la réforme Pecresse vise à autonomiser les universités en les assimilant à de véritables entreprises. Cette logique managériale, nous la retrouvons également dans les hôpitaux avec la loi « hôpital patient santé territoire » qui veut que le directeur d’établissement soit le seul à décider du projet médical et du budget. Association qui remplace, de toute évidence, besoin par rentabilité.
Mais cette destruction ne pouvait être renforcée sans la suppression de milliers de postes dans le secteur public et de la gratuité jusqu’alors garantie par l’Etat.
Si tu es dans le besoins, tu payes !
Tel serait l’adage élyséen. La création des jardins d’éveil tend à faire payer les familles qui voudraient scolariser leur enfant de 2 ans. La suppression de 1500 postes des RASED vise à recourir aux instituts médico-pédagogiques privés pour les enfants en difficulté... La mise en place des franchises médicales a pour finalité de faire des économies sur le dos des plus démunis... La liste n’étant évidemment pas complète.
S’ajoute à cela une politique décomplexée concernant les valeurs "umpésiennes".
Que l’on chasse les immigrés jusqu’aux abords des écoles, que l’on prévoit une identification A.D.N pour qu’ils prouvent leur filiation, que l’on laisse croupir en prison un soi-disant terroriste sans aucune preuve matérielle comme Julien Coupat. Le gouvernement est fier de sa politique, fier de ses résultats que l’on ne voit pourtant pas.
Parallèlement, Sarkozy n’hésite pas à décider de tout. Décider de la présidence de France télévision ou de Radio France en faisant croire aux plus naïfs que les parlementaires ont leur mot à dire. Mais il crée aussi, par de petits jeu sémantiques, un juge non plus d’instruction mais de l’instruction. Ce qui permet de contrôler encore plus la justice.
Pour nuancer ce bilan désastreux, les français préfèrent se plaire à voir la France grandir sur la scène internationale.
Mr Sarkozy, dès lors qu’il s’agit de pavaner devant les grands, répond présent. Il règle la crise géorgienne, espère peser sur le conflit de Gaza, initie la conférence du G20, fait triompher l’Europe pour 6 mois...
Mais ne sommes nous pas trompé d’élection ?
Ne devrait-il pas plutôt être à la tête de cette ONU de moins en moins visible, ou de cette commission européenne de plus en plus libérale ?
Plutôt que d’être à la tête d’un pays dont il ne semble pas être capable d’assumer la présidence.
Alors, je voudrais, en ce temps de célébration, fêter également l’anniversaire de l’Union Européenne.
Et ce n’est pas contradictoire de fêter cette Europe et de blâmer la présidence de Sarkozy.
En effet, l’Europe est aussi à l’origine de beaucoup de problèmes. Que ce soit sur la libéralisation du marché, toujours plus insistante, allant des quotas de pêche, à la privatisation de la poste, en passant par la politique de la B.C.E très souvent critiquable.
Il n’en reste pas moins que cette Europe est la seule organisation dotée d’une cours de justice la plus efficace (relativement aux autres) qui fasse progresser nos droits et qui permette tout simplement d’espérer. Espérer qu’une Europe bien dirigée soit une Europe capable de protéger ses citoyens, de protéger ses acquis sociaux, mais aussi d’unifier les peuples à travers leurs différences et non pas les réunir contre les différences.
Accepter une Europe unie et diversifiée, qui ne soit pas qu’un bloc économique pour rivaliser contre les chinois, ou un bloc politique pour rivaliser contre les musulmans. Mais un simple bloc pacifiste.
C’est pourquoi, il est important de décider du sort de l’Europe que l’on veut, être acteur et peser d’un poids que l’on ne pourra plus négliger.*
D.Perrotin
*Retrouver prochainement sur Acturevue, une rubrique spéciale élection européenne .
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