A Annecy, nous ne « Bosson » plus pour très longtemps !
Comme
son père Charles trente
ans plus tôt, Bernard Bosson a annoncé le 5 janvier sa démission
de la mairie d’Annecy après vingt-quatre années consécutives à sa tête et un mandat de
conseiller municipal. C’est donc la fin de la dynastie Bosson dont le règne
aura duré un demi-siècle dans cette splendide ville du Nord des Alpes. « BB »
ne profitera donc pas de l’année supplémentaire accordée à tous les maires de
France depuis que le gouvernement a décidé de repousser d’un an les élections
municipales pour cause de prétendue cacophonie électorale (!).
Fidèle
à une tradition centriste, il reçoit certainement plus d’éloges des élus de gauche que des
élus UMP qui se positionnent depuis longtemps en « opposants ». L’ayant
rencontré en privé une fois (dans ma jeunesse), je me souviens qu’il m’avait
fait un certain éloge de Gaston Deferre, ce que j’avais trouvé, à l’époque,
surprenant pour un homme « de droite ».
Cette
démission est moins une décision sage d’un homme politique usé par le
pouvoir qu’un acte stratégique visant à repousser les attaques des rapaces
locaux. Et des rapaces, dans les Alpes, il y en a !
Effectivement,
Bernard Bosson est un vrai cumulard
et ne compte pas abandonner la politique, puisqu’il annonce briguer un nouveau
mandat de député (il est élu ou ministre depuis 1983) et reste président de la
communauté de communes du Bassin annécien. Très en vogue dans les années 1990,
sa progression a été stoppée net lorsque Bayrou a pris le pouvoir dans le
parti centriste en écartant et en repoussant toute concurrence potentielle. La
vraie sagesse aurait été de quitter totalement le monde politique après ses
derniers projets ou combats.
Mais
c’était sans compter sur la gourmandise des barons locaux qui s’expriment
depuis longtemps avec véhémence et agressivité. Bernard
Accoyer (UMP), député-maire d’Annecy-le-vieux, vise la présidence de l’EPCI
et Pierre Hérisson (UMP) sénateur-maire de Sévrier cherche, semble-t-il, à contourner la loi
électorale pour prendre la mairie d’Annecy. La gauche
sera donc un opportuniste outsider et cherchera certainement à profiter d’un
éventuel élan royaliste pour débuter un nouveau règne...
Dans cette arène digne des plus beaux combats de gladiateurs, tous les coups seront permis. Les dents longues de certains risquent de faire saigner plus d’un homme, dont le premier adjoint actuel poussé par Bosson, Jean-Luc Rigaud. Ce dernier est tout sauf une bête politique, mais certainement un homme de bon sens, qui aime sa ville et les Annéciens. Il a maintenant un an devant lui pour faire ses preuves. Ses premiers mots furent consacrés à la force de la collaboration intercommunale... Bonne chance !
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