A Champigny, la passion est en marche
A quelques mois des élections municipales, la ville connaît déjà une certaine effervescence de pré-campagne.

La ville de Champigny-sur-Marne, bastion communiste depuis plus d’un demi-siècle, est à l’aube d’un renouveau démocratique sans précédent.
En effet, la configuration des prochaines élections municipales ne sera
plus une simple opposition entre la gauche, composée traditionnellement
autour des communistes au pouvoir, et la droite, toujours regroupée autour d’un parti majoritaire,
que ce soit le RPR ou bien aujourd’hui l’UMP.
Porté par la dynamique démocratique des dernières élections présidentielles, se construit peu à peu le mouvement "La passion de Champigny" autour de Laurent Jeanne, natif et résident campinois depuis près de 40 ans, mais également conseiller municipal au cours des deux derniers mandats.
La particularité du mouvement repose principalement "sur le principe de l’union très large des sensibilités politiques autour d’un projet juste et bénéfique à tous les Campinois" peut-on lire sur le nouveau site internet, fer de lance du candidat et véritable lieu d’échanges pour les citoyens de la ville.
Dans sa présentation, le mouvement déclare : "Notre objectif est de redynamiser Champigny-sur-Marne : il faut valoriser les atouts de notre ville pour le développement économique et les commerces, le cadre de vie et l’environnement, les transports et préserver nos forces actuelles (sports, social)."
Il était jusque-là impensable d’imaginer qu’une union soit possible pour cette ville, tant les forces en présence étaient opposées. Le faire-ensemble est encore difficilement envisagé mais demeure le meilleur moyen pour améliorer une situation économique critique : 0,5 emploi pour un actif à Champigny-sur- Marne contre 0,7 emploi pour un actif en moyenne sur l’ensemble de l’est parisien et 1,3 emploi pour un actif à l’ouest de Paris !
Situation générée en partie par une taxe professionnelle record de 30%, qui nuit à l’implantation de commerces ou d’entreprises, privant ainsi les habitants d’emplois proches et durables.
A droite, l’UMP a parachuté un candidat, très proche du Premier ministre, et très contesté par les instances locales de son propre parti. Ce haut fonctionnaire, jamais élu et élogné du contexte sociologique de la ville est également candidat aux cantonales.
On peut alors s’interroger sur ses réelles motivations, surtout lorsque son site, pourtant modéré, affiche de tels messages : "Assez de payer pour tous les assistés de Champigny , cette politique chère aux communistes" ou bien encore : "Donner envie de faire revenir les entreprises et les commerçants français et l’emploi n’en sera que renforcé", mettant ainsi en exergue le sentiment de préférence nationale, cher à l’extrême droite et renforçant un clivage gauche-droite, historiquement marqué.
Les socialistes, malgré l’arrivée en tête de Ségolène Royal lors des élections présidentielles, ont décidé de ne pas présenter de liste
à ces élections. Ils seront donc ralliés au maire sortant, dont le bilan reste très
fragile tant les difficultés de la ville restent grandes. On regrettera donc que la diversité politique nationale ne soit pas représentée totalement au niveau local.
Au cours des prochains mois, l’Internet sera à nouveau au coeur des enjeux électoraux, mais ne se substituera pas complètement aux actions de terrain, qui restent toujours le meilleur moyen pour écouter battre le coeur des habitants d’une commune.
On suivra donc avec attention cette tentative difficile d’union des forces visant à partager le pouvoir local afin d’appliquer un projet de changement concret et réaliste, loin des luttes partisanes ou intestines, néfastes pour tous.
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