Qu’on se le dise ! Dominique Perben sera bien candidat pour les prochaines élections municipales à Lyon. C’est en tout cas ce qu’il a voulu signifier ce jeudi 4 octobre au cours d’une conférence de presse en compagnie du député européen Patrick Louis du Mouvement Pour la France (un proche de Philippe de Villiers).
Le tout nouveau député - et ex-ministre des Transports de Jacques Chirac - a ainsi coupé court aux commentaires plutôt acides de la presse et du monde politique (de droite comme de gauche) lyonnais qui ne lui voient aucune chance face à Gérard Collomb.
Une candidature de rupture
Face aux journalistes, il a ainsi répété ses thèmes de campagne : "Lyon est une ville endormie... Il faut rompre avec l’immobilisme de l’équipe actuelle"... "Nous construirons une ville plus écologique, plus dynamique, plus urbaine, une ville du bonheur partagé !"
Mais même s’il a réussi à écarter un grand nombre de rivaux (Christian Philip a été nommé par Nicolas Sarkozy à la tête du Réseau ferré de France, Anne-Marie Comparini s’est retirée de la course...) , des éléments de poids manquent toujours à l’appel !
Charles Millon et ses réseaux...
L’union des droites est loin d’être effective et ni le Modem, ni les millonistes n’ont encore appuyé la candidature de Dominique Perben. Au contraire, les partisans de François Bayrou sont extrêmement divisés : le président du Conseil général Michel Mercier serait en passe d’accepter un poste au gouvernement alors que l’ancien ministre Azouz Begag voudrait faire de Lyon la "capitale de la Résistance" anti-Sarkozy ! Et pour finir de brouiller l’image de sa candidature "unitaire", les amis de Charles Millon, forts de différents sondages et de la solidité de ses réseaux dans la ville, seraient en passe de le convaincre de tenter un come-back . Ils y sont prêts et comme l’indique l’hebdomadaire Lyon capitale "Millon sait que s’il se décidait, il ne manquerait ni de militants ni de candidats ni d’argent".
Avec le Front national, c’est non !
Dans ce contexte, le ralliement du Mouvement pour la France (les amis de Philippe de Villiers) apparaît bien mince pour Dominique Perben. Il s’est d’ailleurs empressé de déclarer devant le président lyonnais du MPF, Patrick Louis, qu’il ne lui voyait pas vraiment une responsabilité locale (plutôt une représentation de la ville à Bruxelles !) et d’ajouter "la relation avec le MPF n’est "bien sûr pas exclusive"..." Il y a en tout cas un sujet sur lequel Dominique Perben est sorti du brouillard : selon lui, il est hors de question d’avoir la moindre discussion avec Bruno Gollnisch et le Front national ! Nous n’avons aucune valeur commune a-t-il martelé ! Un discours qui pourrait plaire du côté des centristes, mais pas forcément des partisans de la "droite décomplexée" qui, il y a quelques années, s’étaient entendue sur un programme pour diriger (quelques mois) la région Rhône-Alpes.