Burning Spear : record d’affluence à La Réunion
Le concert de Burning Spear à la Ravine St Leu (Ile de La Réunion) a battu tous les records d’affluence.

Cela a pourtant mal commencé... Trente minutes de bouchons
pour arriver à Saint leu, trente minutes pour trouver une place dans Saint Leu, et
enfin trente autres minutes pour arriver à la billetterie. La foule est
considérable, en ce samedi soir à la Ravine Saint Leu où se tient le concert
exceptionnel de Burning Spear, l’un des derniers dinosaures du reggae
jamaïcain. Exceptionnel, oui, car à l’âge de 58 ans, c’est la dernière tournée
de cette légende jamaïcaine, dernière tournée qui passe par La Réunion. Et les
amateurs de reggae ont manifesté samedi soir leur engouement à venir voir cet
artiste incontournable qui a débuté sa carrière musicale en 1970, motivé par Bob
Marley lui-même. S’ensuit une discographie monumentale avec plus de 25 albums,
et une reconnaissance internationale du reggae entraînant et mélodique de celui
qui est né sous le nom de Winston Rodney pour devenir Burning Spear, le surnom
du premier président du Kenya, Jomo Kenyatta, qui fut de longues années
emprisonné par le gouvernement colonialiste anglais. « Ça n’a pas été
facile de le faire venir à La Réunion », confie Olivier Giron, l’un des
membres de Ker’Kalico, société d’événementiel organisatrice de ce grand
rassemblement qu’est Makaroots. Rappelons que le mois dernier, était déjà venu The Congos dans le cadre de Makaroots. « Ce qu’on aimerait
instaurer », m’explique Olivier, « c’est de proposer, tous les ans, dans
le cadre de Makaroots, deux concerts de reggae avec une grande pointure pour
inciter les gens à prendre le pass pour les deux concerts et ainsi faire
découvrir également un artiste un peu moins connu ». Opération
réussie ! Burning Spear a fait exploser les records de La Ravine Saint Leu
en jouant à guichets fermés : 8000 places vendues, et une foule prête à
exploser quand elle se voit refuser l’accès à la porte de La Ravine.
Heureusement, ce qui aurait pu dégénérer fut maîtrisé par les organisateurs,
qui décidèrent d’ouvrir les portes pour désamorcer un mouvement de foule de
plus en plus ingérable à l’extérieur. Ker’Kalico, âgé d’à peine une année,
propose donc les deux soirées de Mackaroots, mais également la manifestation
« Désord’akoostik » : « Comme pour Mackaroots, Désord’akoostik va être proposé chaque année. Le but est
simple : comme son nom l’indique, les artistes viennent jouer en
acoustique ». L’année dernière sont venus Horace Andy de Massive Attack,
Flya, Jah Works, Murray Man, ou encore Salem Tradition et Coco brûlé. Quand je
demande à Olivier quelles seront les futures têtes d’affiches de Désord’akoostik et de Makaroots, il me répond,
navré, qu’il ne peut pas encore dévoiler les futurs artistes pressentis pour
venir jouer à La Réunion, mais son sourire en dit long, et mon petit doigt me
dit que ces deux rendez-vous vont être des évènements musicaux incontournables
pour l’île ! Mais pour l’instant, l’heure est à la Ravine Saint Leu, et
Natty dread et Rouge Reggae vont successivement entamer la première partie du
concert. L’ambiance reggae attitude est lancée, et le public est tout de suite
réceptif aux accord en contretemps de ces deux superbes groupes de reggae
réunionnais. Ils réunissent tout les ingrédients pour chauffer cette foule
venue passer une soirée reggae mémorable : des cuivres, des guitares,
percussions, et surtout des rythmes entraînants et un chanteur guitariste
charismatique à souhait. Puis, ce grand moment qu’attendent les 8000
spectateurs de La Ravine Saint Leu arrive : le grand Burning Spear monte
sur scène, accompagné de ses nombreux musiciens, dont un guitariste qui fera
son show tout le long du concert. La Légende est accueillie sous un tonnerre
d’applaudissements. Le gramoun prendra alternativement le micro et ses
percussions, et bien souvent entamera ses légendaires pas de danse pour ravir
un public qui se fait de plus en plus nombreux, les portes ayant été ouvertes à
l’entrée. Mais tout se passe pour le mieux, l’artiste à renfort de Rastafari et de Peace Réunion arrivera à maîtriser
le public. Cette soirée restera mémorable pour la petite ville de St Leu, qui
se souviendra longtemps de cette affluence, pire encore que lors d’un Sakifo ou
autre Tempo Leu Festival ! Mais surtout, heureusement que ce souvenir
restera celui d’un concert donné par le Grand Burning Spear, et non celui d’un
drame lors d’un rassemblement trop nombreux d’une foule mal maîtrisée.
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