Clermont-Ferrand : le tramway poussé par le vent
Le tramway de Clermont-Ferrand entrera en service dans quelques mois. Sa gestation, avant accouchement, fut longue et parfois douloureuse. Aussi proposé-je, dans plusieurs articles futurs, de revenir sur son histoire chaotique, afin qu’un certain nombre de faits ne soient pas oubliés par les Clermontois et les autres.
Mais, auparavant, je veux vous donner ma position face à ce moyen de transport qui, s’il n’est pas nouveau dans notre ville, va tout de même bouleverser ce que nos techniciens appellent le « Plan de déplacements urbains »
Pour moi, il y a nécessité à réorganiser, moderniser, améliorer les transports dans l’agglomération clermontoise et, notamment les entrées et sorties des dizaines de milliers de personnes qui viennent travailler dans notre capitale mais qui habitent ailleurs. « A plus de 200 000 habitants, une agglomération doit avoir un tramway », me disait, en 2000, Monsieur Solignac-Lecomte, adjoint UDF au maire de Caen, responsable des déplacements dans l’agglomération caennaise. C’est le cas dans la nôtre, qui en compte 290 000, et même 560 000 si l’on se réfère à l’espace urbain formé par les bassins de Clermont, Issoire, Thiers et Vichy.
C’est pourquoi, j’ai été, et je demeure, favorable à la réintroduction de ce moyen de transport à Clermont. Je vais même plus loin en disant que la ligne actuelle est, pour moi, la ligne numéro un, une seconde ligne, tranversale à la première, étant nécessaire. Aussi ai-je approuvé, contre un certain nombre de mes amis politiques, le tracé de la ligne actuelle évitant la gare, la desserte de celle-ci revenant à une future ligne numéro deux.
Ma philosophie libertarienne me fait défendre une harmonie entre tous les moyens de transports. Une commune ou un groupement de communes est d’abord un ensemble d’êtres humains que leurs élus doivent respecter. Le rôle de ceux-ci est d’organiser les déplacements en gardant ou en offrant toutes les options possibles : train, tramway, autobus, voitures, vélos, déplacements à pieds, voire en pousse-pousse, si d’aventure les hommes voulaient utiliser, chez nous, cette façon de parcourir l’espace. C’est la raison pour laquelle je m’oppose à l’idéologie de la gauche clermontoise qui veut réduire drastiquement l’utilisation des automobiles (1) et socialiser à l’envi les moyens de déplacement, sans d’ailleurs offrir aux passagers de ces engins de transport que sont actuellement les bus de la T2C, la souplesse des horaires, la facilité d’accès et le confort intérieur qu’ils sont en droit d’attendre. Et je ne parle pas d’après des « on dit », utilisant fréquemment les lignes 1, 15, 16 et parfois 17 du réseau.
Le tramway n’est donc qu’un moyen de déplacement parmi d’autres. A lire, ici et là, la prose de ses thuriféraires, j’ai l’impression qu’il devient une fin, une apothéose de la gestion intercommunautaire de Serge Godard, une oeuvre d’art, une sorte de Jérusalem céleste sur pneus, destinée à éclipser tout le reste. Redescendez sur terre, bonnes gens ! S’il va bouleverser la situation, il n’est pas la panacée en termes de transports, mais il a sa place qui est grande. Et il nous faut rester attentifs aux conséquences de plusieurs décisions, prises à son sujet, qui risquent de provoquer un certain nombre d’inconvénients et de problèmes après sa mise en circulation. Mais de tout cela, nous reparlerons bientôt.
S.Weidmann
(1) Pour plus d’informations sur les raisons qui amènent les collectivistes à refouler la voiture, lire l’article de Pascal Salin : « Eloge de l’automobile » paru dans mon blog le 26 juillet 2005.
Dans le même ordre d’idées, je rejette cette novlangue récente qui, classant les moyens de transports en durs ou en doux, essaie, par les mots, d’introduire la ségrégation dans les choses, et le désordre dans les esprits.
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