Compte rendu de mandat du Maire de Paris
Quelle curieuse réunion, que celle qui s’est tenue salle Rossini pour la dernière réunion 2005 de compte rendu de mandat de B. Delanoë ! La salle était pourtant bien pleine, le public avait l’air motivé, mais restait calme.
Le Maire de Paris est un formidable communicant. Il sait être tour à tour drôle, incisif, moqueur, parler comme tout le monde. Bref, il sait tenir une salle. Mais dans sa forme, ce type de réunion reste assez spécial.
D’abord, et bien que le Maire vienne rencontrer ses administrés, on réserve les deux premiers rangs de la salle aux élus en tout genre, sorte de cordon sanitaire. S’y ajoutent quelques directeurs des services centraux de la Ville.
Le Maire est venu avec quelques adjoints. Hier, Anne Hidalgo, Pénélope Komitès, Denis Baupin. Ceux-ci papotent dans leur coin, et ont l’air de beaucoup s’ennuyer.
Le Maire fait un petit discours introductif sans véritable structure, passant allègrement des logements sociaux aux pistes cyclables, aux crèches, aux JO et aux immeubles insalubres. Il est en forme et stimulé par la présence de Pierre Lellouche, aussi émaille-t-il son propos de quelques piques très politiciennes au deuxième degré.
Le pire est à venir. On donne la parole à la salle, et là, on fait la queue devant deux micros pour poser sa question. Une salve de 20 en premier, puis 20 autres ! Le Maire prend des notes. Il faut aussi noter que les participants ne sont pas tous de notre arrondissement. Pas de problème. Mais il semble que certains soient des habitués qui vont de réunion en réunion toujours avec les mêmes questions.
Sur le fond, rien. Le Maire ne dit pas ce qui va ou ce qui ne va pas, rien sur ses projets à court et moyen terme. Le Maire dit nous avons fait mieux que les précédents. Cela semble lui suffire. On lui parle de sécurité, il répond c’est la faute de la police qui n’est pas sous sa responsabilité. On lui parle des crèches, ce n’est pas de sa faute si tant de retard a été pris sous l’ancienne mandature en ce domaine. On lui parle des JO, ce n’est pas de sa faute si toutes les voix des pays de l’ex-Europe de l’Est ont manqué à Paris au sein du CIO (suivez mon regard vers l’Elysée, et les propos de J. Chirac concernant la Pologne).
B. Delanoë parle de son mandat en regardant dans un rétroviseur.
N’accablons pas le Maire. Reconnaissons qu’il y a une part de vrai dans ses propos, mais après cinq ans de mandature, l’argument du passé n’est pas vraiment convaincant. Chacun sait bien que tout n’est pas possible, chacun comprend que les difficultés sont grandes. Mais cette manière de se défausser des problèmes sur les autres est pénible.
En vérité, c’est la démocratie qui est perdante dans cette affaire. Un dialogue direct entre le Maire et les Parisiens est souhaitable. Mais sous cette forme, on ne peut ressentir que de la frustration.
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