Depuis lundi soir, plusieurs communes de la région liégeoise en Belgique se retrouvent sans connexion internet et sans télédistribution. Cela n’est pas dû à un problème technique ni des factures impayées mais par un « sabotage » de travailleurs de l’intercommunale publique liégeoise Tecteo, qui est aussi bien un gestionnaire du réseau électrique que fournisseur d’accès multimédia.
En effet, une cinquantaine de communes de la région liégeoise sont frappées depuis mardi matin et certaines mêmes depuis lundi soir, par d’importantes coupures de la télédistribution et de la connexion internet. Ces coupures sont essentiellement liées, sauf exceptions, au mouvement de grève au finish entamé lundi par les travailleurs de l’intercommunale publique liégeoise Tecteo. Ces travailleurs protestent ainsi du changement de statut du personnel lié au nouveau règlement de travail, voté par le conseil d’administration et rejeté par les travailleurs.
Il se pourrait ainsi, selon certaines sources, que l’action s’étende prochainement au réseau de distribution d’électricité.
Contacté par l’agence Belga, le délégué CGSP Gilbert Lieben confirme " qu’il y a, il y a eu et il y aura encore des coupures volontaires. Quand les chauffeurs de bus font grève, il n’y a pas de bus. Ici, de temps en temps, un doigt glisse sur le mauvais bouton, et c’est la coupure. C’est le seul moyen d’interpeller les responsables ". Gilbert Lieben précise qu’il ne cherche pas à excuser ceux qui provoquent ces coupures, « mais il faut comprendre qu’il est difficile pour ceux qui perdent leur salaire de concevoir que leur entreprise continue à fonctionner comme si de rien n’était ».
Le représentant syndical souligne encore que « la direction n’a pas l’air pressée d’entamer une négociation. Les délégués voient plusieurs personnes, à droite à gauche, mais rien ne bouge en haut lieu ».
140 travailleurs, affiliés à la CSC, un des syndicats, ont commencé leur grève et ont été rejoints par leurs collègues membres d’un autre syndicat, la CGSP, pour poursuivre la grève au finish à partir de ce lundi.
Cette pratique peut se rapprocher de la séquestration de membres de direction qui ont eu lieu y a pas si longtemps. Comme leur grève ne provoque que peu de réactions, certains travailleurs utilisent une autre technique qui est de couper l’accès internet et télédistribution aux clients de leur intercommunales !
Si la réaction de leur direction tarde à se manifester, celle des abonnés ne s’est pas fait attendre, de nombreux internautes se sont plaints et menacent de quitter leur fournisseur internet et télé pour un autre. D’autres veulent aller plus loin en portant plainte pour les motifs suivant : mesures vexatoires - abus de pouvoir - rupture de contrat illégale - demande de remboursement pour les jours de coupure - dommages et intérêts pour les inconvénients.
Les particuliers aussi que les sociétés sont aussi bien touchées.
Dans une entreprise aussi politisée et syndiquée que l’intercommunale (le conseil d’administration est formée pour beaucoup de politiques), les rapports de force direction-travailleur sont souvent particuliers : rapport de force face à un syndicat puissant, jeu politique dû au parachutage de membres de divers partis politiques à la tête de l’intercommunale, gestion pas toujours efficace, etc.
Mais cette pratique peut être considérée comme une faute grave par l’employeur qui peut ainsi licencier des travailleurs responsables de ces actes.
Quant à comparer leur méthode à celle des chauffeurs de bus, à la différence, c’est que les usagers peuvent se rabattre sur d’autres moyens de locomotion en absence de bus, tandis qu’ici non ! Leurs abonnés sont pris en otage en fait de ce conflit.
Face à la grève, droit reconnu des travailleurs, mais qui dans notre monde actuel a de moins en moins de poids et d’efficacité pour revendiquer, certains vont user d’autres moyens de pression pour se faire entendre ?