« Démarche de démocratie de proximité » à Clermont ?
Serge Godard consulte la population de Clermont-Ferrand. Cela s’appelle : « Démarche de démocratie de proximité : aujourd’hui, imaginons ensemble notre ville pour demain. » Ouf ! Des réunions sont organisées dans les quartiers afin que les habitants s’expriment sur leur vision de la future noble cité arverne.
J’étais hier, mardi 4 octobre, à la rencontre du quartier de la Glacière-Trémonteix, et je vous livre, à chaud, un compte rendu, d’après les quelques notes que j’ai prises.
Les souhaits peuvent de résumer en quelques mots :
Amélioration du cadre de vie, même si certains rêvent d’un Clermont comme capitale européenne de 400 000 habitants (chiffre prononcé). Mais où va-t-on les loger ? Dans des buildings, comme à New- York ou Hong-Kong, la surface communale n’étant pas élastique ? Je soupçonne l’auteur de cette proposition, président d’une association de patrons, d’être PDG d’une entreprise du bâtiment et des travaux publics. Un autre intervenant appela à plus de réalisme, en souhaitant 140 000 clermontois heureux dans leur ville avec du travail pour tous.
Amélioration des communications intra-muros (le tramway tant vanté n’est pas un omnibus qui desservira tous les quartiers, et la volonté de chasser les voitures du centre ville pénalise le petit commerce) et extra-muros. Le rail et l’air, à Clermont, sont des moyens de transport peu performants. Les trajets SNCF sont trop longs, que ce soit vers Paris, vers Lyon ou vers Montpellier. Quant aux horaires des avions, ils sont mal fichus et peu pratiques dans certaines dessertes jounalières aller et retour. Ces points faibles sont autant de handicaps pour la création ou le développement des entreprises.
En fin de réunion, le maire, invité par le meneur de jeu à prendre la parole, se transforma alors en politicien de mauvaise foi (c’est un pléonasme) et attaqua le gouvernement actuel.
Chassez le naturel ?
Il lui reproche la privatisation d’Air France. Elle fut l’oeuvre de son copain Jospin, mais il semble l’avoir oublié.
Il l’accuse de vouloir « se débarrasser de l’aéroport de Clermont » (la crise paranoïaque n’est pas loin) et d’être « défaillant sur (sic) les grands équipements ».
L’aveuglement ne permet plus à Serge Godard de voir la construction prévue de l’autoroute directe Paris-Lyon (le fameux Barreau de Balbigny) obtenue de l’Europe grâce au ministre Brice Hortefeux et au commissaire européen Jacques Barrot.
Il ne permet plus, non plus, de voir la dotation de 10 millions d’euros au réseau SNCF régional, la zone franche dans le quartier de Croix-de-Neyrat, et les trois pôles de compétitivité acceptés par ce gouvernement tant honni.
Enfin, ne voulant plus que Clermont-Ferrand soit « le trou du cul de la France », le premier magistrat exhorte nos concitoyens : « On peut avoir des projets, on a des moyens, on peut investir, on peut y aller. » Ce qu’il ne dit pas, c’est que ces moyens sont pris dans notre poche et que les Français commencent à en avoir marre de l’augmentation inconsidérée des impôts pratiquée par les collectivités territoriales.
Si le maire ne voit pas tout cela, souhaitons que son oreille fonctionne mieux que sa vue et que, non seulement, il écoute les Clermontois, mais aussi qu’il les entende.
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