Jean-François Debiol : à droite jusqu’au-Boutin
Le candidat Jean-François Debiol est un homme fort d’une expérience de plus de vingt ans dans l’industrie. Il pose ses bagages dans une droite lyonnaise à (re)construire dans une circonscription promise à Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes. Entretien avec un candidat aux législatives atypique, président du Forum des Républicains Sociaux du Rhône, parti de Christine Boutin et proche de Dominique Perben.
Pourriez-vous vous présentez ?
Je m’appelle
J’ai quitté Renault Trucks en avril 2006 avec l’intention d’acheter une entreprise, mais la politique m’a rattrapé....
Comment êtes vous arrivé dans le milieu politique après cette brillante carrière dans la société civile ?
Lors de la campagne présidentielle de 2002, j’ai eu envie de m’investir dans
Suite à l’élection présidentielle,
De quelle manière souhaitez vous apporter votre expérience personnelle à l’UMP, au FRS, et à votre circonscription (ndla : la 7e circonscription du Rhône) ?
L’expérience que je retire de mes vingt années de travail dans le privé est multiple : connaissance du monde du travail, de l’internationale (j’ai travaillé dans une cinquantaine de pays), des cultures du monde, la pratique du management. Cette expérience m’a permis de rendre performante notre fédération FRS. J’ai bien l’intention de faire bénéficier ma circonscription de cette valeur ajoutée car la droite y est, comme dans tout l’Est lyonnais, dans une situation de faiblesse due aux échecs électoraux antérieurs. Un de mes objectifs c’est de reconstruire dans chaque ville des équipes compétentes, soudées et enthousiastes, disposant d’une vision et de cohésion, et de les mettre en ordre de marche pour gagner. Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration !
Ne pensez-vous pas que la situation s’aggrave avec la candidature déclarée d’
Pour tout dire, je pense qu’il ne se présentera pas aux Législatives contre le candidat de l’UMP. Il sait que ses chances d’atteindre le second tour sont faibles, et il est peu probable qu’il prenne le risque d’hypothéquer sa carrière politique lors de cette échéance. Il a d’autres moyens de construire son avenir politique. En participant à un gouvernement UMP, il a entrouvert une porte, maintenant c’est à lui de dire s’il souhaite l’ouvrir ou la refermer.
Vous faîtes partie de l’équipe de
Je suis très optimiste pour deux raisons.
La première est que Lyon est une ville qui vote majoritairement à droite. L’échec des dernières municipales n’est dû qu’à un contexte très particulier de division entre RPR, UDF et Millonistes, ce qui a laissé le champ libre à
La seconde raison pour laquelle je pense que le succès est possible, c’est l’envergure du candidat Perben qui n’a pas encore donné toute sa mesure à Lyon pour la simple raison qu’il passe cinq jours par semaine à Paris en tant que Ministre du Gouvernement. Le jour où il s’occupera de la campagne des municipales à 100%, les Lyonnais se rendront compte qu’ils disposent d’un candidat de haute stature, qui n’est pas seulement un homme politique mais un homme d’Etat. Et lors des débats face à Gérard Collomb (ndla : maire socialiste de Lyon depuis 2001), les Lyonnais verront la différence.
Quelles sont les caractéristiques de votre circonscription, véritable bastion de gauche ?
Les circonscriptions françaises ont été découpées, il y a une vingtaine d’années, de façon à représenter des entités de 100 000 personnes. La 7ème circonscription du Rhône a vu son nombre d’habitants augmenter : aujourd’hui, nous sommes plus proches de 115 000. Elle comprend trois grandes villes : Bron, Vaulx-en-Velin, Rillieux-la-Pape, et deux de taille plus modestes : Sathonay-Camp et Sathonay-Village.
Cette circonscription est la chasse gardée de Jean-Jack Queyranne, ancien Ministre, ancien Maire de Bron et actuel Président socialiste du Conseil Régional Rhône-Alpes. Comment comptez-vous le battre ?
Il y a deux choses que les électeurs doivent savoir.
Tout d’abord, Jean-Jack Queyranne se présente pour la septième fois et brigue son sixième mandat. C’est aujourd’hui le député du Rhône qui détient le record de longévité à l’Assemblée Nationale, qu’il a rejoint en 1981. Il convient de se demander si cela n’est pas excessif ? Et même paradoxal alors que Ségolène Royal assure qu’avec elle, « ça va changer fort ».
Ensuite, il faut savoir que Jean-Jack Queyranne a fait preuve d’un présentéisme à l’Assemblée Nationale très insuffisant. Les statistiques relatives à sa présence et à son travail (par exemple le nombre de projets de lois, d’amendements et d’interventions), montrent que parmi les députés du Rhône, ceux de l’opposition compris, il détient le score le plus faible. Ce qui est étonnant dans ce contexte, c’est qu’il veuille y retourner ! Les électeurs de la circonscription doivent donc savoir que si Jean-Jack Queyranne est élu, il les représentera mal. D’autant que le pacte présidentiel de Ségolène Royal stipule le non cumul des mandats. N’y a-t-il pas là contradiction ? Ne faudrait-il pas mettre les actes des Parlementaires socialistes en conformité avec leur programme ?
Quant à moi, n’ayant pas d’autre mandat, je m’engage à faire pleinement mon travail de Député, d’être présent à l’Assemblée Nationale et d’y travailler !
C’est votre première expérience électorale en tant que candidat, comment la ressentez-vous et la vivez-vous ?
C’est tout à fait passionnant ; je suis très heureux de cette expérience, même si elle est incroyablement consommatrice de temps. Je mène cette campagne avec beaucoup de détermination, celle de l’emporter pour aller travailler à la législation de notre pays.
Pour vous, qu’est ce qu’un député ?
Le député est le représentant d’une fraction de la population française. Sa mission principale consiste à amender, rectifier, corriger, enrichir les propositions de loi du Gouvernement. Pour un député qui désire faire ce travail pleinement, le travail est gigantesque, surtout compte tenu de la situation de notre pays qui requiert de nombreux changements. Je m’engage à accomplir ce travail à temps plein. Toute ma vie, je me suis toujours impliqué fortement dans les responsabilités qui m’ont été confiées ; ce n’est pas à 46 ans que je vais changer de caractère.
Quelles sont les idées et les propositions pour notre pays que vous voulez soumettre aux électeurs de la 7e circonscription du Rhône ?
Nous nous appuyons sur la plate-forme législative de l’UMP. Nous avons la chance d’avoir un candidat qui est aujourd’hui extrêmement précis sur ce qu’il veut faire. Cela accélérera la mise en œuvre de ses propositions dès son élection. C’est ce qu’atteste son slogan : « en dire plus avant, pour en faire plus après » !
Je trouve, par opposition, qu’il reste énormément de flou dans le discours de Ségolène Royal ! Cela signifie qu’une fois élue, on ne sait pas ce qu’elle fera des sujets aussi important que les retraites, les 35 heures, l’avenir de nos centrales nucléaires, la politique de défense, etc... Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle prend ses distances par rapport à la plateforme législative du PS. Enfin, comme elle promet tout à toute le monde, il est également évident qu’elle ne pourra pas financer ses promesses. D’autant que le chiffrage qui nous a été présenté est largement minimisé. Cela se transformera en autant de déception pour les Français qui y auront cru et accréditera dans leur esprit l’idée déjà établie que la classe politique se moque d’eux.
En tant que citoyen, que pensez-vous de la campagne présidentielle maintenant engagée depuis quelques semaines ?
J’observe une très grande attente de la part des français. Ils ont envie de comprendre, ils souhaitent que l’on débatte et veulent savoir ce que les politiques proposent exactement. Il existe une vraie attente de clarté.
Je trouve que Nicolas Sarkozy a bien réussi son début de campagne, d’abord en faisant l’unanimité dans son camp. Il n’a pas eu de challenger alors que Ségolène Royal a du affronter Strauss-Kahn et Fabius.
Ensuite, j’observe un début de campagne extrêmement clair sur ses intentions. Il a démontré aux Français sa compétence, sa capacité à répondre à toutes leurs questions. Il parle de la France, son discours est vraiment de niveau présidentiel : il donne une vision et une orientation claire. J’ajouterais encore que c’est un discours de grande ouverture, non partisan mais ouvert vers tout ceux qui aiment la France, quelque soit leur sensibilité. D’où le ralliement de personnalités venant d’horizons très larges, telles que André Santini, UDF,
Cela exprime que son discours pour la France rassemble. Cela me semble fondamental car la personne que nous allons choisir doit être demain le Président de tous les Français et il faut être sûr, avant de l’élire, qu’il dispose de l’aptitude à les rassembler.
Au second tour, envisagez-vous un duel Ségolène Royal contre Nicolas Sarkozy ou pensez-vous que les français choisiront d’autres candidats ?
Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen puisse cette fois créer
Quand à François Bayrou que l’on a vu récemment monté dans les sondages, il semble qu’il collecte aujourd’hui des électeurs de gauche déçus par Ségolène Royal. Pour autant, je ne crois pas à un raz-de-marée. Je pense donc qu’au deuxième tour se retrouveront, face à face, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. D’un coté la séduction dangereuse car floue et creuse ; de l’autre la volonté, la compétence et une vraie capacité à faire bouger la France sur ses grands enjeux de demain.
Propos recueillis par Maxime Verner à Bron, le 14 février 2007
Son site : www.jfdebiol69-7.fr
Le candidat Debiol sera en chat sur son site tous les mercredis dès le 14 mars de 20h à 22h.
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