L’industrie cimentière française est pénalisée
L’industrie cimentière française est pénalisée par les quotas d’émissions de CO2. Les projets d’investissement pour réduire les rejets sont contrariés.
Dans le cadre du Plan national d’affectation des quotas pour l’émission de CO2, l’industrie cimentière française a émis 13 950 millions de tonnes de CO2 soit 99,5% de son attribution. Mais pour la deuxième année du plan, l’industrie cimentière est à 104,2 % des objectifs.
En juillet 2006 le nouveau plan pour la période 2008-2012 réduit de près de 6 millions de tonnes les possibilités de rejet, mais la Commission de Bruxelles demande une réduction supplémentaire. Le premier plan a grossièrement sous-évalué la croissance du secteur de la construction, et par voie de conséquence, la consommation de ciment.
Une réduction de 12% telle que demandée par la commission reviendrait à ramener les quotas au niveau du premier plan, ce qui mettrait la profession dans une situation économique délicate en créant un déséquilibre concurrentiel par rapport aux autres cimentiers européens et terminaux d’importation. De plus, imposer une telle réduction à l’industrie cimentière française reviendrait à transférer des émissions de la France vers des pays étrangers, car l’origine de l’augmentation de la consommation de ciment vient de la hausse de la demande en logements, laquelle socialement ne peut être réduite.
Le syndicat Force ouvrière souhaite une analyse particulière de la situation du secteur ciment, qui tienne compte des efforts passés et de la croissance anticipée du secteur pendant la période 2008-2012. FO est totalement opposée à la solution de facilité qui consisterait à réduire de manière identique tous les secteurs concernés par le plan.
En ce qui concerne la société Vicat, des investissements importants sont en cours de réalisation à Montalieu, dans l’Isère, pour réduire les émissions par tonne de ciment produit, en utilisant des combustibles moins émetteurs de CO2.
A l’usine de la Grave-de-Peille, près de Nice, un projet est bloqué par certains ministres, alors qu’il permettrait de réduire les émissions d’un volume représentant 4% du quota annuel actuel.
L’allocation pour le premier plan (PNAQ1) est de 2339 millions de tonnes alors que les émissions en 2005 ont été de 2347 millions de tonnes soit 0,3% de plus que le quota. Pour l’année 2006 les prévisions d’émissions sont de 2468 millions de tonnes soit 5,5% de plus que le quota. En 2007, dernière année du PNAQ1, l’estimation des émissions est de 2598 millions de tonnes soit 11,1% de plus que l’allocation, ce qui conduira la société Vicat à acheter 258 000 tonnes de CO2.
Ceci représente, au cours d’aujourd’hui ,une dépense de plus de deux millions d’euros, dépense que les concurrents directs n’ont pas, car ils sont en mesure de rapatrier des crédits de CO2 d’autres pays ( en particulier des pays de l’Est).
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