La légende vraie de Marion du Faouët
Marion du Faouët, la « Robin des bois » bretonne, est une des rares femmes chef de bande dont l’Histoire a retenu le nom. Elle dépouillait ses victimes sans verser le sang et elle ne prenait pas la bourse des pauvres. Elle eut jusqu’à 80 hommes sous ses ordres. Arrêtée plusieurs fois, elle s’évada ou obtint sa libération grâce à des protections. Un jour, elle est reconnue dans une rue de Nantes et jugée à Quimper. Bien que soumise à la torture judiciaire, elle n’avoua rien et fut condamnée à être pendue en 1755.

L’histoire réelle de Marion du Faouët fascine encore aujourd’hui les esprits. Elle a fait l’objet de récits romanesques. Elle a été adaptée à la télévision en 1996 par Michel Favart (avec en distribution Laurent Mallet, Carole Richert, Bruno Todeschini).
De son vrai nom, Marie-Louise Tromel, Marion naquit le 6 mai 1717 dans le petit hameau misérable de Porz-en-Haie, près du Faouët. (Morbihan). Elle est poussée à mendier, chose courante dans la Bretagne du XVIIIe siècle. Elle accompagne sa mère dans les pardons pour y vendre de la mercerie, des lacets, de la tresse et des cribles à tamiser le grain. Elle est aussi chapardeuse. Jeune fille, elle montrera des attitudes de plus en plus audacieuses et effrontées.
Elle débute sa carrière de voleuse de grand chemin à 23 ans. L’arme préférée de Marion, c’est le bâton. Elle en joue avec dextérité. La bande écume la Cornouaille bretonne (région de Quimper) et s’attaque essentiellement aux étrangers à la région, ainsi qu’aux marchands revenant des foires ou des pardons. Un jour, un jeune homme, Henry Pezron, dit Hanvigen, surprend Marion prenant un bain dans l’étang du Priziac. C’est le coup de foudre. Les jeunes gens se marient sur place. Marion est une voleuse mais elle a du cœur : pendant la grande famine de 1740 à 1741, qui frappe les campagnes de Bretagne. Elle cède une partie de son butin aux plus démunis.
Sa bande est arrêtée le 20 janvier 1747 et condamnée à la pendaison. Elle perd l’homme de sa vie à 30 ans. Quant à elle, elle est bannie de la région, fouettée nue, et marquée au fer rouge, sur l’épaule, de la lettre V (désignation de voleur). Alors qu’elle cherchait refuge à Nantes, Marion est reconnue de quelqu’un de Gourin. Le 2 août 1755, âgée de 38 ans elle est soumise à des questions concernant ses complices, les jambes nues posées sur un brasier, elle ne donnera jamais leurs noms. Elle fut pendue sur la place Saint-Corentin de Quimper. La foule s’amasse autour de l’échafaud au moment où Marion du Faouët entre dans la légende au même titre que d’autres grands bandits de grand chemin, tels Mandrin ou Cartouche qui ont volé pour survivre et pour défier l’autorité.
On peut se balader sur les traces de cette femme exceptionnelle, au Faouët :
La randonnée à pied du Faouët : sur les traces de Marion.
A l’époque de Marion, le costume breton n’avait pas encore l’importance sociale qu’il prit au XIXe siècle. La commune du Faouët lui consacre actuellement et jusqu’au 7 octobre une exposition. Mais c’est aussi un panorama des costumes depuis le siècle de Marion (XIXe) jusqu’à aujourd’hui. L’exposition Des habits et nous. Vêtir nos identités fait appel au costume régional comme point de départ vers une réflexion d’ensemble sur nos comportements vestimentaires du XVIIIe siècle à nos jours.
Renseignements sur le musée du Faouët :
Musée du Faouët : Des habits et nous. Vêtir nos identités (exposition jusqu’au 7 octobre)
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