• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Info locale > La nouvelle église St-Pierre de Firminy par Le Corbusier est enfin (...)

La nouvelle église St-Pierre de Firminy par Le Corbusier est enfin terminée

Après quarante ans de travaux, un chantier interrompu plusieurs fois, la dernière église classée "monument historique" et conçue par l’architecte Le Corbusier, vient enfin d’être terminée et s’ouvre au public.

Comme nous recherchons partout l’explication de cette église et ne la trouvons pas, nous vous la proposons ici. Comme à notre habitude, nous ne nous occuperons pas des questions de forme ou de fonctionnalité dont parlent traditionnellement partout les exégèses de l’oeuvre du grand homme, mais nous attacherons à dégager l’essentiel  : Sa symbolique. Car nous partons du principe que cette église est expressionniste. Notre étude sera donc structurale.

Nous avons vu lors de notre étude de la symbolique de la chapelle de Ronchamps (1) que celle-ci était remplie de pensées mystérieuses issues d’images très anciennes que l’architecte réveille et dont personne ne parle. Nous vous invitons pour commencer à lire ou relire cette analyse, pour la comparer utilement à celle-ci.
Vous constaterez que l’univers de la pensée de Le Corbusier était si vaste que, sur un programme presque identique ( le lieu de culte), il n’a pas repris à Firminy une seule des idées qu’il avait développé à Ronchamps. Ce qu’il nous a donné là-bas, nous a été donné pour toujours.

Depuis Paris, Firminy est à 3h30 par le train avec une courte escale à Lyon. L’église s’atteint depuis la gare à pied, ou mieux, par des vélos-poussette, sorte d’amusant pousse-pousse électrique conduit par un garçon. La visite peut se faire dans la journée. La petite ville est entourée de collines qui se bombent avec beaucoup de charme à l’horizon et l’église se dresse dans ce paysage.

Sur place, si l’on regarde l’église construite, l’idée générale du projet n’est pas très claire. Qu’a voulu dire Le Corbusier  ? Mais elle saute aux yeux sur les croquis de l’architecte  : c’est un soleil éclairant les fidèles de ses rayons.

Croquis_eglise

Car la silhouette rappelle et ranime quelques très anciennes images égyptiennes nous dépeignant l’adoration des égyptiens pour le soleil.

Voici celle par exemple d’Akhenaton et Nefertiti adorant Aton,

Akhenaton3_1

ou celle, très touchante, du même couple avec ses enfants sous le disque solaire,

Image_1

ou celle enfin de Toutankhamon et de son épouse Ânkhésenpaamon, tendrement réunis et bénit encore par le soleil, devenu Amon.

Tout45

L’analogie visuelle entre la silhouette de l’église et ces images de soleil et de rayons est frappante. Mais nous ne sommes plus étonnés de ces références si lointaines puisque nous en avions déjà découvert de semblables à la chapelle de Ronchamps, comme le taureau égyptien de la lettre Aleph par exemple.

Le Corbusier a donc imaginé les fidèles se rassemblant sous ce rayonnement d’un soleil en béton pour une messe beaucoup plus ancienne que celle du Christianisme même. Ce culte est aussi malicieusement plus païen, mais les commanditaires religieux de l’époque ne l’ont pas vu.

Observez comme Le Corbusier a, par cette oeuvre, réfuté diaboliquement sa célèbrissime définition de l’architecture comme volumes savamment ordonnés sous la lumière. Ici l’église n’est pas SOUS la lumière, mais EST la lumière même. De la lumière pétrifiée. Représenter l’architecture comme ÉTANT de la lumière est un exploit. Habituellement, l’architecture est BAIGNÉE, MISE EN VALEUR par la lumière  : Elle ne la CONSTITUE jamais. Car la lumière est presque le contraire de l’architecture. Les deux entités sont si intimement différentes que Shopenhauer a put écrire  : « Mais je crois en outre que l’architecture, de même qu’elle est destinée à faire ressortir la pesanteur et la résistance, a en outre pour but de nous dévoiler l’essence de la lumière, essence complètement opposée à celle de la pesanteur et de la résistance. » (2)

Mais il y a plus,
Dans l’architecture des coupoles, la base du plan est souvent carrée, quand la couverture est une demi-sphère. Le passage du carré au rond en architecture, se réalise au moyen d’un élément de construction  : Le pendentif. Ce triangle sphérique permet de couvrir un espace de plan carré avec une coupole de plan circulaire.

Arc

Coupoles sur pendentifs  :

1 Coupole circulaire.
2 Pendentif.
3 Arcade du carré du transept.

Source  : www.quid.fr http://www.quid.fr/2006/Architecture/Epoque_Gothique_Milieu_Xiie_S._Debut_Xvie_S./1

Sa symbolique est très forte puisque le carré est la Terre, contingente et changeante, quand le cercle est le Ciel, parfait et immuable. Le passage entre les deux est dès lors fondamental.
Comme le chapiteau qui est le noeud où la colonne reçoit la voute, élément tellement important qu’il est dans l’architecture romane souvent le seul élément intérieur « décoré » de l’édifice  ; la zone de transition du pendentif est le grand problème qui hantent les architectes depuis la nuit des temps. Ce tour de force impitoyable fait ou défait la gloire du constructeur, imprime ou non son oeuvre pour l’éternité et nous montre si, même s’il a beaucoup construit, il était vraiment un Architecte.

Et à Firminy, oh merveille, cet exploit ne se fait pas dans un angle, dans un coin de l’édifice comme c’est le cas habituellement, mais est le propos de l’ouvrage tout entier. L’ensemble de l’église est ce passage, cette métamorphose entre la base forte, carrée au sol du bâtiment, et l’ellipse suspendue dans le ciel.
Ainsi dans cette église, Le Corbusier a nettoyé et retiré pour nous tout ce qui était accessoire pour ne nous laisser en admiration que devant l’essentiel  : La transformation, le passage de l’homme au divin.

Avant de nous être rendu sur place, nous nous figurions vaguement que les zig-zags de béton entourant la coupole avaient pour but d’accentuer le caractère céleste de l’édifice en représentant (mal) quelques nuages autour de l’église.

A vrai dire, cette image de nuage n’est sans doute pas vraiment la bonne si l’on songe que cette longue rigole de béton évoque plutôt une sorte de serpent qui entourerait ce cône, ce qui nous renvoie cette fois à la genèse. Le Mal entoure alors l’église, comme s’il cherchait à y entrer, ou à l’étouffer  : impressionnante pensée.

Aussi bien nous trouvons nous devant l’image de la cosmogonie égyptienne du Dieu-soleil et du Serpent.
Le serpent sur un volume est une figure très classique dans l’égypte ancienne  : C’est l’uræus «  le cobra dressé  » que l’on retrouve la plupart du temps représenté sur la coiffe de pharaon dont il est l’un des attributs.

Cobra

Tta

Uraeus

Gdeg

La déesse Sekhmet portant le disque solaire associé au serpent.

La partie dressé du cobra pourrait alors avoir inspiré la descente verticale sur le cone de l’édifice.

Le sens du serpent et du soleil est le saisissant « combat que mène Rê ( le soleil) chaque nuit contre les «  forces du chaos  » représenté par le serpent Apophis afin de permettre la réapparition du soleil chaque matin sur le «  monde d’en haut » (Wikipedia)

Et ce serpent de béton est techniquement aussi la gouttière recueillant les eaux de pluie de l’édifice. La gouttière n’est jamais neutre dans les édifices religieux de Le Corbusier. On se souvient de la curieuse gargouille de la chapelle de Ronchamps, qui décrivait par une sémantique implacable, la lettre omega, d’abord par sa forme « ω », mais également par son sens, puisque « la lettre OMEGA signifie, toujours chez Marc-Alain Ouaknin, le »grand O« . »Le O est l’initiale du mot hébraïque ayin. Le ayin c’est la ’source’  : Le point de passage de l’eau souterraine à l’eau qui coule à la lumière du jour ( p7)« . »

De même à Firminy, cette gouttière si visible ne peut être que technique. Ce serpent portant les eaux de pluie pourrait aussi bien représenter métaphoriquement un fleuve entourant ce cône de lumière symbolique. Alors cette incroyable lutte entre l’eau et le soleil ne pourrait n’être rien moins que le combat entre le Bien et le Mal, si l’on en croit Maspero lorsque, parlant de la religion des Egyptiens, il écrit « la guerre des Dieux contre le mauvais principe devenait la guerre du Nil contre le désert » (3) ( Nous citons cette phrase de mémoire. Merci de nous corriger dans les commentaires s’il y a lieu)

Trois grandes entités se mêlent donc dans cette église  : L’eau, la lumière et l’architecture. Et ceci d’une manière absolument jamais vue. Vraiment, cette église est une nouvelle merveille.

Sauf peut-être, la ligne de façade de rez-de-chaussée portant l’immense cône, qu’Isabelle trouve trop simple. C’est vrai, sans doute Le Corbusier ne nous l’aurait jamais construit comme cela s’il avait suivit le chantier. Il n’est plus là, hélas.

Le croissant sur la façade est-il une lune  ? Probablement puisque les lumières à l’intérieur sont les étoiles. Soleil, lune, étoile, une cosmogonie simplifiée est là.

Et lorsque l’on pénètre à l’intérieur de cette église, le cône de lumière est devenue une voute nocturne attestée par une splendide myriade de petites lumières sur les murs, qui sont des étoiles, et nous montrent à l’évidence son caractère nocturne. Et le serpent porteur d’eau à l’extérieur est devenu à l’intérieur une ligne de lumière. Il y a eu, une fois encore, inversion.

Dscf0783

Les sièges de bois ont des profils d’os. Ces os qu’aimait tant le Maître et qui confèrent à l’endroit une sensation inquiétante, mystérieuse et funèbre de Catacombes.

Dscf0795

Ce n’est pas tant l’extrême nudité de cette parois de béton qui est impressionnante. Des salles aussi hautes, on en a vu ailleurs, mais c’est surtout le parti délibéré de nous montrer ce béton sans d’autre finition que sa seule mise en oeuvre. Tous ces « défauts » de coffrage qui nous le montre dans sa plus stricte intimité procure une sensation extraordinaire. Des parois d’un béton si puissant, aucun architecte au monde n’a osé et n’ose encore aujourd’hui en construire. Vraiment le béton est la pierre de notre époque, pour nous français qui l’aimons tant.

Ce qui est dommage, c’est que la couverture de l’édifice ne soit pas en réalité une ellipse, mais un grossier carré à coin arrondi. Nous aimerions bien savoir si l’architecte avait bien prévu de construire cette forme à la place de la belle ellipse des croquis d’origine. Peut-être a-t-il rencontré une difficulté technique. Mais ce n’est pas sûr  : Car nous retrouvons ce « carré mou » un peu partout sur les murs de Chandigard qu’il construisait dans le même temps qu’il dessinait l’église de Firminy et aussi dans ces peintures. Il devait donc aimer ces formes molles et laides, très à la mode aujourd’hui, comme s’il voulait bruler lui-même sur le tard, ce qu’il avait tant adoré autrefois  : L’angle droit.

Dscf0807

Et toujours, parce que l’architecte veut nous en donner encore plus, là où tout le monde s’arrêterait  ; à cette oeuvre plastique lourde de sens, il ajoute presque maladroitement de la géométrie, des rectangles, des carrés, des cylindre, qu’un grand architecte n’aurait jamais associer, mais le génie si. Cette géométrie nous ennuie maintenant un peu, comme un raisonnement trop juste, trop clair, manquant de dessous. Mais peut-être est-ce tout simplement parce que ce Le Corbusier le moins bon était le plus accessible, et a donc été par là-même, le plus imité.

Dscf0885

Le plus inquiétant dans notre démonstration est que, ni à la Chapelle de Ronchamps, ni à l’église de Firminy, Le Corbusier n’ait jamais parlé de toute ces images. Tout au plus les a-t-il seulement esquissé, quand il mentionne « l’acoustique visuelle » de Ronchamps ou la « constellation » de Firminy. Nous devons nous débrouiller par nous même. Il serait intéressant d’étudier sa peinture pour voir s’il y recherchait les mêmes effets. Cela permettrait de la réhabiliter. Mais enfin un magicien dévoile-t-il ses méthodes  ? Peut-être n’aurions nous pas dut en parler  : Mais il nous a semblé qu’en vous dévoilant ces trésors, nous retardions quelques temps leur inéluctable disparition.

Dscf0777

Cette église renforce l’assertion du critique anglais Charles Jenck qui a fort justement démontré que la chapelle de Ronchamps est post-moderniste. L’église Saint-Pierre de Firminy l’est aussi.

Par cette éblouissante démonstration l’édifice est un cinglant démenti à l’athéisme souvent déclaré du grand homme. Une profonde religiosité l’animait, cette église en est la preuve.

Cette église est une oeuvre d’architecture majeure. Elle va transformer notre monde.

Coste-Orbach architectes

(1) http://www.cyberarchi.com/actus&dossiers/batiments-publics/patrimoine/index.php  ?dossier=101&article=4579

(2) Le monde comme volonté et comme représentation.

(3) Maspero, Gaston (1846-1916) Exposé des croyances religieuses de l’Egypte antique.

Dscf0714

Dscf0707


Moyenne des avis sur cet article :  4.74/5   (46 votes)




Réagissez à l'article

36 réactions à cet article    


  • gem gem 28 novembre 2006 14:13

    c’est interressant, mais tellement ésotérique...


    • David Orbach davideo 28 novembre 2006 14:20

      oui Gem,

      mais cette « investigation » ( comme dirait Carlo Revelli dans son article) pour reprendre à l’envers et retrouver le sens du travail de Le Corbusier est très excitante. C’est un travail de détective avec des fausses-pistes, des pièges, des découvertes utiles. J’adore. smiley


    • le sudiste (---.---.58.153) 29 novembre 2006 04:17

      Délire ! J’ai beaucoup aimé lire tout ça, décidemment je comprends rien à l’art ! Comment s’extasier devant « ce béton sans d’autre finition que sa seule mise en oeuvre. Tous ces »défauts« de coffrage qui nous le montre dans sa plus stricte intimité procure une sensation extraordinaire. »(...)« Vraiment le béton est la pierre de notre époque, pour nous français qui l’aimons tant. » Tu m’étonnes... le béton brut de pomme ça coûte surtout moins cher en finition... Parce que s’il a fallu 40 ans pour réaliser cette œuvre magnifique qui ressemble un peu au sarcophage de béton qu’on a posé sur la centrale de Tchernobyl, je t’explique pas le temps qu’il aurait fallu pour le choix de la couleur et pour peindre tout ça à la brosse à dent ! Mais je te crois sur parole... Inspiration : Toutankhamon. Réalisation : Toutanbhéton. Et que vive le cubisme courbe !


    • David Orbach davideo 29 novembre 2006 06:16

      Le « cubisme courbe » est amusant smiley

      Le Corbusier ne voulait surtout pas enduire le béton pour le laisser dans sa « vérité » d’expression. Il parlait de la « splendeur du béton brut ».

      Qu’est-ce qui nous plait tant dans ces irrégularités, ces défauts du béton ? Sans doute qu’il s’apparente alors très fortement à la pierre de contruction et même au grain des rochers, de la falaise. On pense alors à la pierre de toutes nos cathédrales et l’absence de vitraux à l’intérieur fait remonter cette église non seulement à l’époque gothique, mais même au Roman. Avec sa forme bizarre, elle prend un air de menhir et s’ancre un peu dans cette époque. Les traces de coffrage montrent aussi le travail de l’homme, son artisanat. Le béton brut accompagne donc l’idée exposée dans l’article, d’un lieu de culte primitif.


    • Manuel Atreide Manuel Atreide 28 novembre 2006 14:24

      Très belle interprétation d’une oeuvre qui vient d’être terminée. Son créateur est mort depuis longtemps, mais son travail se prolonge dans le temps par cette singulière église, si longtemps inachevée.

      Voila qui m’a donné envie d’aller faire un petit tour à Firminy, merci !


      • (---.---.192.187) 28 novembre 2006 15:34

        Ah le Corbusier, tant sont la a vanter ses mérites et sa « vision »

        Curieusement aucun de ceux la ne vivent dans des logements « designer » par le « grand homme »... étonnant non, qu’en pensent ses locataires ?


        • David Orbach davideo 28 novembre 2006 21:22

          Une église étant la maison de Dieu, je ne sais pas ce qu’Il en pense. Mais dès que je serais là-haut je ne manquerais pas de Lui poser la question qui m’intéresse aussi. smiley


        • pal (---.---.64.113) 17 février 2007 15:23

          Que je sache et pour avoir vécu de nombreuses années à FIRMINY et avoir cotoyé les habitants de l’Unité d’Habitation, tous sont heureux d’y vivre ! Un réel sentiment de « village » y règne contairement à ce sentiment ressenti dans les « barres HLM » . Quand à l’école sur le toit : une réelle merveille ! il faut l’avoir vue pour en juger de la valeur de la vie dans les classes et de la qualité de sécurité pour les enfants. Un seul exemple ? aucun escalier mais des plans inclilnés d’accès. La lumière ? les enfants vivaient avec tout au long de la journée.


        • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 28 novembre 2006 16:12

          Je remarque que nombreuses églises récentes sont assez « stylisés ». Il y a un équivalent dans les mosquées ou les synagogues ?


          • David Orbach davideo 28 novembre 2006 21:40

            Les églises récentes sont peut-être « stylisées » mais elles sont généralement plutôt ennuyeuses. Je ne comprend pas pourquoi nos dignitaires catholiques ne veulent plus construire des églises incroyables comme autrefois. Rien de pire pour moi qu’une église « modeste ». Je pense que ce type d’édifice doit se la péter un peu pour que tout le monde en soit admiratif, sinon quel intérêt de le construire ? Autant faire la messe dans des bureaux en open-space.

            Quand aux mosquées et synagogues, elles sont toutes fortement symboliques évidemment. Cela me donne une idée d’article tiens. smiley


          • leshortfinger (---.---.158.200) 28 novembre 2006 20:30

            Très impressionnant cet article. Je n’ai pas l’intention d’apporter une pierre à l’édifice,mais... j’ai gardé en mémoire, une « forme » inspirée de l’anneau de Mobius ? est-ce à Firminy ? d’autre part, l’intersection entre le tronc de cône incliné et la base plan carré a probablement donné des insomnies au chef de chantier, c’est la solution de la quadrature du cercle.

            Merci de votre article. Cordialement A.L.


            • David Orbach davideo 28 novembre 2006 21:28

              Les « insomnies » du chef de chantier sont racontées ici : http://www.creargos.com/cgi-bin/imfra/link.jsp?rubrique=creargos_them_detail&docOID=1092857906


            • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 28 novembre 2006 20:52

              Salut les archis,

              Je vois que tu évoques le fait que les égyptiens adoraient le soleil, t’in finalement je me demande si ces derniers n’avaient pas raison, .. parce que depuis la venue des 3 grandes religions monothéistes, comme dit l’autre ce n’est pas l’Amérique !

              Que de tragédies ont vues le jour à cause d’elles !

              De toute façon avec la stupidité des hommes, même si toute l’humanité aurait le soleil comme seul Dieu,on trouverait bien quelques tarés pour affirmer que seul leur pays compte,... car c’est bien chez eux que le soleil se lève avant tout le reste de la planète !

              A part cette petite divagation, comme je suis originaire de la Loire, je suis heureux pour Firminy, les touristes font afflués, ça compensera un peu le départ de l’industrie du charbon et de la sidérurgie !

              @+ P@py


              • David Orbach davideo 28 novembre 2006 21:18

                Avec cette église, la ville de Firminy et son agglomération souhaite sortir du « charbon et de la sidérurgie » pour donner une image plus sexy de la Loire. J’espère que cet article va dans ce sens.

                Quand au soleil, c’est un invariant architectural, comme le tabou de l’inceste l’est pour l’anthropologie. On ne peut pas en faire l’économie. smiley


              • roumi (---.---.74.206) 28 novembre 2006 21:16

                toujours aussi surprenantes vos recherches !!

                imaginez un seul instant , le maitre d’oeuvre et a la lumiere des coffrages que vous voyez au quotidien ( sur les chantiers )comment cette chapelle a ete fabriquee .

                essayez avec du sable sur la plage , pour voir .

                roumi


                • T.B. T.B. 28 novembre 2006 22:57

                  Je ne dois pas être complètement normal.

                  La 1ère question qui me vient à l’esprit c’est : combien d’euros, qui les a payés et qui a eu le chantier ? personne n’a posé la question, jusqu’à présent.

                  Sinon, c’est sûrement une bonne initiative : ya tellement de logements vacants en France et de personnes si bien logés et si facilement qu’on peut, évidemment, se permettre la construction d’un tel ouvrage. Combien d’apparts déjà ? M’en souviens plus.

                  Super les panneaux solaires.


                  • ohlala (---.---.124.230) 29 novembre 2006 00:19

                    « Par cette éblouissante démonstration l’édifice est un cinglant démenti à l’athéisme souvent déclaré du grand homme ».

                    Déjà dans l’église de Ronchamp, l’utilisation de la lumière naturelle pour dessiner les volumes, rendre léger ce qui est lourd, ( le béton « que nous aimons tant » pèse des tonnes) élever le regard sinon l’esprit, on comprenait que la réflexion et le travail de l’architecte étaitent tendus vers la spiritualité.

                    En cela (la lumière, la légéreté, l’élévation) les bâtisseurs des cathédrales gothiques ne cherchaient pas autre chose.


                    • David Orbach davideo 29 novembre 2006 06:22

                      Bien vu, « rendre léger ce qui est lourd » est un paradoxe passionnant. C’est un combat entre l’esprit et la matière. Nous luttons contre notre propre décrépitude.


                    • T.B. T.B. 29 novembre 2006 06:31

                      N’importe quoi. Tout repose sur le demi-cercle, sur l’idée du dôme, plus tu le veux grand plus il est haut. Tout repose sur l’abside qui est donc un volume qui élargit le fond d’un monument, en forme de demi-cylindre surmonté d’une demi-sphère (voûte en cul de four). Son emploi délimite à l’intérieur du monument un espace privilégié, qui attire le regard et où l’on peut mettre en valeur une statue ou le siège de magistrat.

                      Les innovations architecturales dans la Rome antique au Ier siècle voient la généralisation de l’abside dans les monuments publics, tels que les thermes romains ou les basiliques civiles. L’architecture chrétienne reprit cette forme architecturale en adaptant les basiliques au culte.

                      Les cathédrales et chapelles servaient aussi de simple lieu de réunion civile et militaire. Rien à voir avec la « transcendance ». C’est harmonieux (et encore ?) et c’est tout.

                      Quand à Le Corbusier s’il a accepté la commande c’est peut-être tout simplement pour ce faire encore plus de tunes et/ou pour se faire plaisir.


                    • Marsupilami Marsupilami 29 novembre 2006 01:24

                      Un pur scandale cette construction. Combien de logements sociaux auraient-ils pu être construits à la place de cette chose qui n’est même pas belle ? La loi sur la laïcité a vraiment de sérieux ratés, y compris esthétiques...


                      • David Orbach davideo 29 novembre 2006 06:26

                        Marsu ne sois pas triste. La construction d’une église n’a jamais empêché de réaliser des logements sociaux, ce ne sont pas les mêmes budgets : Il faut de tout pour faire un monde.

                        Quand à l’absence de « beauté » de l’église, cela n’a aucune importance, pourvu que celle-ci nous passionne : Nous laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination. smiley


                      • (---.---.37.70) 29 novembre 2006 07:34

                        « Combien de logements sociaux auraient-ils pu être construits à la place de cette chose qui n’est même pas belle ? »

                        Ou plus sérieusement, combien de sous marin nucléaire ou de portes avions ? Parce que le logement, les gens n’ont qu’a payer au lieu de vouloir vivre au crochet de leur concitoyens, mais pour l’armée..


                      • T.B. T.B. 29 novembre 2006 13:22

                        « ce ne sont pas les mêmes budgets : Il faut de tout pour faire un monde. »

                        Brillantissime argumentation, dans la série « j’ai rien à dire mais je le dis quand même » il y a aussi : force est de constater qu’il faut raison garder, quelque part (bien sûr).

                        Soit tu connais les budgets, soit tu les connais pas et, manifestement, tu ne les connais pas. Alors ne l’ouvre pas.

                        Quant à la toute aussi brillante réplique de 75 37 ça sent le catho de droite (pléonasme) à plein nez. Cette année le budget (voté par les cathos de droite) du Logement, déjà faible, a été diminué. Celui de la Défense, déjà fort, a été augmenté. Mais vous, vous préférez vous planquer derrière votre charité chrétienne qui consiste à « valoriser » le travail à 950 euros / mois et vouloir encaisser un loyer avoisinant les 400 euros. Exiger qu’on se déplace en voiture pour aller bosser sachant qu’une voiture, pétrole, assurrance et entretien coûte autant qu’un loyer. Voilà ce que vous proposez à la nouvelle génération (bac ou pas bac + 5). Là, rien ne vous choque bien sûr. Une petite prière et tout s’arrange et puis c’est vrai quoi, la souffrance est rédemptrice : vous êtes vraiment des malades ...


                      • albert (---.---.102.40) 29 novembre 2006 10:06

                        Bonjour, Bien que ce soit hors sujet ;ne peut on à cette occasion avoir une pensée pour Monsieur Eugène Claudius Petit,Maire de Firminy ,et ancien professeur de dessin au Lycée Ampère,(pendant les années noires)et pour ne parler que de cela qui avait fait construire l’unité d’habitation Merci pour votre commentaire Je vais aller « revisiter » Firminy Cordialement


                        • SA (---.---.255.244) 29 novembre 2006 10:06

                          Très intéressant et article témoignant d’une grande culture. Mais quelles preuves de ce qui est avancé ?


                          • oreli (---.---.209.1) 30 novembre 2006 13:42

                            En reponse aux précedents commentaires, je voudrais tout d’abord dire que l’architecture ne se contente pas d’être « belle ». Un édifice doit être avant tout fonctionnel et doit aussi dégager une ambiance particulière liée à sa fonction (ici une église, on imagine donc assez l’ambiance ...) et traduire la sensibilité de l’architecte face à la religion. Je pense que ce projet est plein de sensibilité, une sensibilité propre à Le Corbusier. Je comprends que tout le monde ne soit pas apte à le comprendre, mais reconnaissez quand même que cet édifice est propice au recueillement, à la prière et à la méditation. Et, attention, je ne suis pas une catho de droite ... Enfin, on ne devrait construire que des logements en France, et oublier tous les édifices culturels et cultuels dans ce cas, réhabilitons toutes les églises, les cathédrales, les stades, les écoles, et universités en logements, il y aurait ainsi plus de travail pour les architectes en France et je serais plus riche...


                            • François (---.---.36.36) 3 décembre 2006 10:25

                              • Droopy (---.---.162.39) 15 décembre 2006 14:49

                                Tous ceux qui habitent dans des tours, cités, « stockages humains » en béton peuvent remercier Le Corbusier. Personnellement son oeuvre me fait vomir. Il n’y a rien d’humain dans sa façon de concevoir l’architecture en mathématisant la vie des gens.

                                Quand au béton « brut de décoffrage », nombreux sont les architectes à justifier une économie strictement financière par un tripotage de cerveau (pour rester poli).

                                Le béton et ce genre d’architecture ont au moins une qualité (pour ceux qui veulent absolument nous décérébrer) ou un défaut (pour les rebelles), ils sont à l’image de notre société : calcul économique, raisonnement scientifico-économique sur la manière de vivre des gens, exclusion de la sensibilité contemplative (pas de couleurs, formes géomètriques,...).

                                Je voudrais bien savoir dans quel genre de logement vivent ceux qui nous construisent de pareilles horreurs. A mon avis, surement pas dans des tours et des cubes de béton. Ca c’est pour le prolo. Probablement dans des belles demeures bourgeoises de la fin 19ème, début 20ème. Tout comme leurs cabinets (je n’ai encore jamais vu de cabinets d’architectes dans des cubes en béton).


                                • Droopy (---.---.162.39) 15 décembre 2006 15:04

                                  Pour les admirateurs du béton brut, artisanal, coffré avec amour, trace de l’artisanat ou autre délire ....

                                  Allez donc voir sur le chantier comment ça se monte, dans quelles conditions de travail. Et regardez bien ceux qui les montent : ouvriers payés à coup de lance pierre (quand ce n’est pas au black) à la santé détruite, pauvres gars en CDD, intérimaires, etc.... Regardez comment ils en chient. Ah oui, ça peut rappeller l’Egypte ... pas de problème.

                                  Mais bon, ils auront leur récompense dans l’autre monde non ? Pendant ce temps il y en a d’autres qui l’ont tout de suite dans ce monde là. Et elle aide bien à vivre (si possible dans 250 mètres carrés avec parquet, femme de ménage, ....).


                                • David Orbach davideo 15 décembre 2006 15:19

                                  Droopy,

                                  Grace aux commentaires, tu peux enfin savoir où vit l’architecte ! smiley

                                  Je travaille avec Isabelle ici : http://www.coste-orbach.fr/z_PAGES_cadre/cadr_LOGT1.html

                                  C’est un cube d’accord, mais il est en bois. smiley

                                  Nous l’avons dessiné et nous y travaillons. Si tu veux, je t’en construit un pour toi.

                                  Quand aux conditions de travail (et de paiement) dans le bâtiment, je suis entièrement d’accord avec toi, même si elles se sont améliorées, on est loin du compte, je trouve.

                                  Mais comme le bâtiment manque de main-d’oeuvre, ils vont bien être obligé de faire quelque chose maintenant : Nécessité fait loi.


                                • pal (---.---.64.113) 17 février 2007 15:42

                                  Désolé, mais avant de porter un jugement, rendez visite aux habitants de l’Unité d’Habitation de FIRMINY. Vous saurez le bonheur qu’ils ont d’y vivre ! Et j’en connais beaucoup, et des anciens ! Rien à voir avec les « barres de béton » qu’on cru devoir construire ceux qui ont utilisé le béton ensuite ... Comme quoi, l’architecture est aussi et peut être avant tout, une façon de connaitre et d’aimer l’Homme ! Alain - ancien de Firminy


                                • alin 23 février 2008 16:08

                                  Avant que de porter un jugement aussi catégorique et ... absurde, mieux vaut connaitre l’Histoire et les Lieux.

                                  1. au sortir de la guerre, nombre de français souhaitaient vivre dans de meilleurs logements : la salle de bain n’existatit pas, le salon ou le living room non plus, et les chambres individuelles étaient chez les riches.

                                  Le Corbusier a offert aux Appelous ( habitants de firminy) la possibilité de vivre dans un meilleur environnement, moderne et fonctionnel.

                                  2. Quant aux "Barres d’HLM", elles sont issues d’une très mauvaise application que le Politique a fait des concepts d’architectes de grand talent comme Le Corbusier - au nom de la rentabilité et de la démagogie-.

                                  Avant que je juger, allez à Firminy et rencontrez les habitants de l’Unité d’Habitation. Je les connais. Je sais ce qu’ils pensent de leur bâtiment. Ils l’aiment.

                                  Demandez également aux enfants qui ont eu la joie et le privilège de fréquenter l’école sur le toit de l’Unité d’Habitation. Une merveille d’écologie, l’ergonomie, de sécurité, de fonctionalité et le Lumière.

                                  "Souvent les chiens aboient sans raison, et ce n’est pas toujours parce qu’ils sont méchants. C’est par ennui et bêtise"


                                • David Orbach David Orbach 23 février 2008 18:20

                                  Alin "Le Corbusier a offert aux Appelous ( habitants de firminy) la possibilité de vivre dans un meilleur environnement, moderne et fonctionnel."

                                   

                                  Oui mais il n’y a pas que le fonctionnel dans la vie. Il y a aussi la symbolique et l’histoire. L’histoire du sol, celle des gens . Le Corbusier ne s’y intéressait pas, c’est là la limite de son architecture domestique.


                                • Namiro (---.---.103.105) 6 janvier 2007 11:37

                                  Pour ceux qui disent que l’emploi du béton brut est une affaire de coût, vous avez tort. Le béton brut coûte plus cher en mise en oeuvre qu’un béton que l’on enduit par la suite. Et, cette marge entre les deux dépassent de loin le prix d’un enduit de finition. C’est un architecte qui vous le dit.


                                  • David Orbach davideo 6 janvier 2007 12:18

                                    oui Namiro, le béton brut n’est pas forcément moins cher.

                                    Mais ce n’est pas pour cela qu’il est plus coûteux à construire : Car le coût d’une mise en oeuvre est fortement tributaire des entreprises d’une région et de ce qui s’y fait déjà. Dans le nord de la France par exemple, la construction en briques n’est pas cher, parce que tout le monde sait faire. Aux USA, la construction en bois est la base.

                                    Le prix n’est en fait que le paramètre d’une HABITUDE. Si les gens souhaitaient, en grand nombre, du béton brut, les entreprises auraient l’habitude de le faire, les outils s’adapteraient à la demande et le coût de revient baisserait. Bref, le prix n’a pas de valeur économique, il est le reflet d’un désir.


                                  • Namiro (---.---.103.105) 6 janvier 2007 13:03

                                    C’est exact David ! Seulement, c’était pour faire remarquer que l’usage du béton brut par Le Corbusier et ceux qui ont finalement construit cette église n’est pas le fruit d’un choix économique mais bien esthétique et culturel.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès