Les dessous de la fermeture d’un collège à Torcy
L’année dernière, le Conseil général et l’Inspection académique de Seine-et-Marne ont rendu public leur décision de fermer le premier collège de l’académie de Créteil, le collège Jean Monnet de Torcy, et de répartir les élèves dans deux collèges voisins.
Torcy se situe dans un secteur démographique en déclin, avec un nombre trop important de collèges par rapport au nombre actuel d’élèves. Le collège Jean Monnet comptait, lors de cette dernière rentrée, moins de 300 élèves.
Depuis l’annonce de la fermeture, les enseignants n’ont cessé de se heurter à l’administration sourde et trop souvent muette. Pourtant conscients du problème démographique, ils ne se sont pas opposés à la fermeture. Ils auraient pu pourtant s’insurger contre la politique publique désastreuse qui a conduit à la construction du dernier collège de la ville, il y a moins de dix ans, alors même qu’une baisse des effectifs était prévisible. Ils ont simplement exigé que cette fermeture se déroule dans le respect des élèves et des personnels. Et c’est là que le bât blesse.
En effet, des moyens ont été dégagés par l’Inspection académique, mais sans concertation et de manière incohérente. Comprenant qu’une arrivée massive d’élèves devait se préparer en amont, les enseignants du collège Jean Monnet ont demandé des moyens horaires supplémentaires, afin de mener des actions inter-collèges.
L’Inspection académique a accédé à cette requête, mais en attribuant des heures au seul collège Jean Monnet. Arguant du fait qu’il est souvent difficile de faire de la liaison entre collèges tout seul, les enseignants ont de nouveau saisi l’Inspection, sans résultat.
Malgré les difficultés, des projets ont tout de même été menés, afin que l’intégration des élèves se fasse le mieux possible, non sans une certaine lassitude de la part du corps enseignant.
En ce qui concerne la gestion du personnel enseignant et de vie scolaire, le rectorat ne manifeste guère davantage de bonne volonté, malgré un contexte alarmant. En effet, cette année verra la suppression de nombreux autres postes. Le collège Marcel Rivière situé sur la commune voisine de Lagny-sur-Marne perdra à la rentrée 2007 la moitié de ses effectifs.
Dans ce contexte de baisse drastique des effectifs, le rectorat et l’Inspection académique ne proposent aucune solution, sauf celle d’appliquer la mesure habituelle en cas de suppression d’un poste - dite mesure de carte scolaire. Ils gèrent donc de la même manière la fermeture d’un poste dans un établissement et la fermeture de l’équivalent d’un collège et demi. Concrètement, cela signifie que l’afflux d’enseignants sans poste sur cette zone conduira nombre d’entre eux à être affectés dans des établissements très éloignés de leur poste actuel.
Ces derniers ne pourront même pas espérer être nommés dans les deux collèges qui accueilleront les élèves de Jean Monnet, car aucune création n’est prévue.
Le corollaire de tout cela : classes surchargées dans certains cas (effectifs évalués à 28 élèves par classe en 6e, dans l’un des collèges), enseignants, personnel administratif et de vie scolaire répartis aux quatre coins du département. Tout cela dans l’indifférence la plus complète de l’administration, des pouvoirs publics, des syndicats et des élus.
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