Lycée en grève le 1er avril 2008
Le mardi 1er avril était une journée de mobilisation nationale lycéenne contre la suppression de poste d’enseignants de lycée. Reportage au lycée Balzac de Tours, bloqué ce mardi.

Ils arborent leurs rubans blancs attachés autour du bras. Les lycéens posent des grilles devant l’entrée de leur lycée. A l’image de centaines autres lycées de France, le lycée Balzac de Tours était bloqué le mardi 1er avril. Une assemblée générale réunissant une centaine d’élèves avait décidé, la veille, le blocage total du lycée et cela pendant toute la journée. Les élèves participant à la contestation se sont levés à 5 h 30 du matin pour aider à la manœuvre. A 6 h 45, tout est prêt. Les barrières sont mises en place, les cadenas sont fermés, les chaînes posées. Vers 7 h 30, les premiers élèves découvrent que leur lycée est bloqué. Certains avaient entendu, vaguement, que le lycée Balzac serait fermé, d’autres l’ignoraient totalement, en dépit de l’information faites par les membres de l’assemblée générale.
Pierre, un des responsable syndicale (UNL), s’adresse aux lycéens présents vers 8 heures en demandant à ceux qui souhaitent participer à la manifestation de rester et aux autres de partir en précisant que « le lycée était fermé » pour la journée. Aucun accident ne ponctue l’événement. Les surveillantes ainsi que les CPE passent souvent devant le portail pour surveiller tous débordements éventuels. Il règne une ambiance sobre, comme si le blocus était une chose admise.
A 10 heures, les élèves encore présents devant le portail partent en manifestation. Une voiture de police surveille la scène et les membres des renseignements généraux suivent la troupe. Ils ne restent devant les grilles plus que les gardiens du blocus (quatre ou cinq) et les personnes qui s’opposent au blocus.
Luc, grand gaillard en terminale S, commente honnêtement : « ça fait chier le monde. Ce sont des secondes qui bloquent le lycée alors que, nous, on a le bac, c’est dégueulasse ». L’assemblée générale du 31 mars était effectivement composée pour la majorité de secondes, d’une petite partie de premières et de quelques rares terminales. Ils étaient en tout une centaine d’élèves à voter. Soit un petit peu plus de 8 % de l’effectif total du lycée Balzac. « 8 % ne reflètent évidemment pas la majorité », remarque amèrement Charles, un autre anti-bloqueur. « C’est con de faire ça (le blocage) surtout à l’approche du bac ».
« Même si, en assemblée générale, nous n’étions pas nombreux, nous avions convié tout le monde, nous n’avons refusé personne », se défend Rémi, arborant son morceau d’étoffe blanche. « Dans ces conditions, on ne peut pas dire que l’assemblée générale n’était pas légitime », ajoute-t-il. Frank, un autre bloqueur, ajoute également : « Ceux qui se plaignent du blocus ne sont pas venus voter hier alors qu’ils avaient le choix. Ils (les anti-bloqueurs) disent qu’ils n’ont pas été informés alors que nous avions posé des affiches partout dans le lycée. Nous nous battons pour notre avenir », conclut-il.
Le blocage est levé vers 15 heures à la grande joie des quelques lycéens qui souhaitent accéder au CDI du lycée. La mobilisation, au niveau national, semble avoir bien été suivie. Selon la FIDL (syndicat étudiant) plus de 13 000 lycéens ont manifesté en Île-de-France. La mobilisation est reconduite pour le jeudi 3 avril par les deux syndicats lycéens majoritaires.
« On y sera », dit Pierre, le responsable syndical.
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