Nuit Blanche à Metz : comme les grands ?
Au lendemain de la première action d’envergure dans le paysage messin, il est temps de passer à un premier bilan de l’ère Gros, qui a vu venir avec elle le premier tour de force de la nouvelle équipe de communication de la mairie, emmenée par Fabio Purino.
Avec une stratégie tournée vers le mystère et un affichage - pour le moins massif - en trois parties, il avait été déclaré que la première édition de la Nuit Blanche à Metz devait faire figure de proue de l’arrivée de l’art contemporain dans la capitale de la Lorraine.
En effet, M. Purino étant lui-même un ancien pensionnaire de l’Ecole Supérieure d’Art de Metz Métropole, et un bon quart des activités présentées ce soir dans la ville étant également l’œuvre d’étudiants de l’ESAMM, la ville avait décidé de faire la part belle aux artistes et plasticiens messins et ceux issus de la grande région.
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Alors, Metz se chercherait-elle des airs de grandeurs ?
Après Metz-Plage, le Centre Pompidou et autres manifestations, la Nuit Blanche (vendredi 3 octobre 2008) était-elle une autre redite miniature calquée sur Paris ?
A défaut de grande réponse, on peut d’ores et déjà dire que la Nuit Blanche fut un succès... partiel. Jusqu’à une certaine heure de la nuit tout du moins.
« Metz noir de monde » titrait Le Républicain lorrain ; mais il faut tout de même préciser que passée 1 heure, le couvre-feu avait bien eu lieu place d’Armes en tête, où tout avait déjà été démonté, y compris la cathédrale, retombée dans un sommeil de plomb, tous feux éteints.
Alors que retenir de cette nuit ?
Déjà, il n’a pas plu. Et ça, en octobre, en Lorraine, ça relève presque
Ensuite, il est vrai qu’il est plaisant de déambuler à Metz la nuit et de ne pas se sentir – pour une fois - trop seul. Même si tout cela reste grandement relatif...
Mais, pour une première organisée quelque peu dans la précipitation et malgré les bugs de certaines installations prévues, il y avait tout de même un certain niveau
On retiendra notamment l’élan de la ville, qui pour le coup a fait fi des plaintes du voisinage et n’a pas hésité à transformer le chantier du Centre Pompidou en « techno parade » urbaine, invitant pour l’occasion plusieurs VJ’s et DJ’s (Danger - Live Act + VJ Ekler’o’shock - Lyon) jusqu’à 1 heure, puis The Micronauts - Live Act + VJ (Christophe Monnier, George Issakidis) installés sur une tour éphémère du collectif d’ar(t)chitectes « 3RS ».
L’ambiance était somme toute assez démente. Se retrouver ainsi au milieu d’un grand carrefour de circulation de l’agglomération, face à un chantier qui pourrait faire figure de ruines, rendait l’ambiance véritablement particulière et décalée et, il faut dire, assez plaisante.
Pour y arriver, il fallait pour cela traverser une installation de Lionel Hinnerblesse, pas en joie avec son installation "géorythmiques" aux Galeries Lafayette, qui n’avait pu être terminée comme il le souhaitait.
Mais il faut avouer qu’il se rattrape bien avec sa vision du passage de l’amphithéâtre revisité, dantesque, détonant et étonnant.
A coup de stroboscopes, on pouvait voir une vague blanche se précipiter de la gare vers le Centre Pompidou sous un pont où déambulaient nonchalamment – l’alcool aidant – des groupes de jeunes ayant entendu – fait encore trop rare – de la musique à Metz passé 23 heures.
Mais la Nuit Blanche c’était aussi une visite du salon de l’Hôtel de Ville, avec des installations plus ou moins réussies et plus ou moins accessibles.
Mention d’ailleurs à Nicolas Muller, l’homme qui faisait apparaître les mots, intriguant dans sa semi-pénombre. Chapeau aussi à Nicolas Pinier, l’homme artifice qui, bien que court et peu agité (sûrement pour des questions de sécurité), fut assez spectaculaire et réussi. Chapeau aussi à LemonPrince, performeuse invétérée le temps d’une vingtaine de minutes, déclenchant l’incompréhension du public en raison de son absence du programme officiel.
Un petit détour par le musée où le contemporain s’était invité au milieu des vingt siècles d’histoire de La Cour d’Or. Léger mais un peu trop éparse.
Le temps de filer sous quelques gouttes place Saint-Louis, pour découvrir le « café klatsch » à l’honneur ainsi qu’une ambiance bon enfant sur fond sonore électro.
Et, à l’instar des grands événements de ce monde, Metz s’est offert le « Off » de sa Nuit Blanche dans un logement privé rue des Clercs,
Alors quoi à présent ?
Demander plus, revenir encore plus haut et encore plus fort l’année prochaine, avec une programmation encore plus éclectique, inhabituelle, mouvante et surtout tout au long de la nuit. Créer des événements partout, tout le temps, et repartir avec le sentiment de ne pas avoir pu tout voir tellement il y en avait.
C’est là tout le mal que l’on peut souhaiter à la ville, qui est tout de même sur le bon chemin de la guérison.
Aux créatifs, à la jeunesse – et plus largement à tous ceux qui se sentent jeunes – ainsi qu’à tous les volontaires – désignés d’office – désireux de faire bouger
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Ugo Schimizzi (rédacteur sur www.melting-actu.com)
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