« 11 septembre écologique »© by Barack Obama
La comparaison est forte, Obama sait qu’elle fera mouche, en bon communicant bien entouré qu’il est. En France, déjà plus de 100 publications sur Twitter parle de ce "11 septembre écologique". Les sites internet des médias traitent de cette information, avec plus ou moins de précaution sur la traduction et la perspective, jugez : Barack Obama compare la marée noire à un 11 septembre écologique pour le Nouvel Obs, Obama évoque un "11-Septembre écologique" pour Europe 1, La marée noire du golfe, un « 11-septembre écologique » pour Obama sur Libération.
Je déteste les comparaisons historiques, lorsqu’en France on parle d’événements qui "rappellent les pires moments de l’histoire" ou qu’aux États-Unis les attaques du 11 Septembre 2001 soient utilisés à des fins politiques, l’impasse idéologique se trouve toujours au coin du plan de communication.
Les attentats du 11 Septembre 2001, ce sont plus de 3000 morts, et plus de 6000 blessés . L’explosion de la plateforme de forage Deepwater Horizon du pétrolier BP a quant à elle fait 11 victimes, 11 employés morts, ceux que l’on appelle les "11 oubliés" tant l’indignation écologique les a relayé dans les oubliettes de l’histoire.
Les conséquences du 11 Septembre sont nombreuses : l’invasion par les forces occidentales de l’Afghanistan, puis la seconde guerre d’Irak, mais aussi la création de centres de rétention tels que Guantanamo. Comparons les événements, mais aussi les conséquences : Barack Obama va-t-il envoyer l’armée américaine chez tous les pétroliers de la planète ? Va-t-il faire torturer Tony Hayward, le PDG de BP ?
Au-delà de la phrase choc, du petit mot qui fait beau pour montrer aux Américains et au reste du monde que Obama sera le Président écolo que l’opinion publique attend ; au-delà d’une énième opération de communication parfaitement millimétrée par les spindoctors de Barack Obama, on se permet de jouer avec les sentiments, de manipuler les esprits en récupérant des émotions fortes pour faire passer des messages. A trop vouloir surfer sur le storytelling, la communication politique devient le talent de faire coller un homme avec des messages devenus apolitiques, tellement ils transpirent la bienpensance déterminée à coup de sondages.
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON