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Accueil du site > Actualités > International > 3 millions de morts en 2006 : une tuerie cachée ?

3 millions de morts en 2006 : une tuerie cachée ?

Non, vous ne rêvez pas : 3 millions de personnes ont été assassinées par un serial killer répondant au doux nom de VIH/sida. Lundi, c’était la journée mondiale de lutte contre cette pandémie. Quelques rappels...

Et pendant que Nicolas Sarkozy fait le tour du monde en 80 secondes, que Ségolène Royal publie un livre pour répondre aux livres vénimeux de son parti, que François Bayrou chante la gloire du MoDem et de ses trois députés, et que nous pleurons notre malchance pour l’Euro 2008, les médias nous cachent une terrible tuerie : chaque année, 3 millions d’êtres humains sont assassinés par un ennemi microscopique : le VIH.

Lundi, c’était la journée mondiale de lutte contre le sida. Qui en a parlé ? Il faut dire que, bien sûr, cela ne nous concerne pas : entre les pays où 40 % des populations sont séropositifs et nous, il y a la Méditerranée. Alors...

Bon, rappelons-le, le problème concerne aussi la France : nous ne sommes pas protégés automatiquement contre le virus. Cela dit, il y a des pharmacies partout, ce n’est pas compliqué de se protéger ou de se trouver un traitement.

Dans d’autres pays, même s’il y avait des pharmacies, tous ces traitements et les préservatifs seraient trop chers pour les gens qui vivent avec moins de 1 dollar par jour (1 milliard sont dans ce cas !). Et pour y avoir accès, il faudrait encore que nous les leur fassions parvenir. Malheureusement, ce n’est pas rentable. Donc, pas question d’envisager cela. Tout doit être rentable, sinon on y perd. On est déjà tellement pauvres dans notre pays en faillite...

Pourtant, peut-on ainsi laisser encore 3 millions d’être humains mourir chaque année de cette pandémie ? Cette année encore, parions que 4,5 millions d’individus ont été contaminés. Parmi eux, plus d’un demi-million d’enfants de moins de 15 ans.

Les enfants : on n’en parle pas non plus. Ils souffrent tout autant que les autres de la pandémie. Plus de 2 millions d’enfants de moins de 15 ans vivent déjà avec ce virus. Souvent, celui-ci a été transmis par leur mère, qui leur a donné la mort en même temps que la vie. Et elle n’y pouvait rien, la mère ! Elle aurait bien suivi le traitement qui permet d’éviter cette contamination, mais elle n’en avait pas les moyens. Et voilà comment on peut naître "libres et égaux en droits" avec le VIH. Plus nombreux encore sont les orphelins du sida : dans le monde entier, ils ont perdu leurs parents malades du sida. Ils se retrouvent alors livrés à eux-mêmes. Obligés de travailler, de rejoindre des armées ou de mourir de faim.

Il faut à tout prix encourager la prévention de la maladie dans les pays du Sud. Et offrir des moyens de prévention et des traitements adaptés.

Mais on ne le fait pas, car ça coûte trop cher.

Et pendant ce temps-là, en France, on va voir le médecin pour avoir 15 jours de congé maladie pour réparer notre maison ou travailler au noir (vive la Sécu !).

Peut-être devrions-nous revoir nos priorités. Le monde a besoin de notre aide. Avant de renvoyer tous les immigrés clandestins chez eux, il faudrait essayer de comprendre ce qui les pousse à quitter leur soleil pour notre pays au ciel gris. Et revoir les notions d’"humanité" et de "solidarité". Comment l’Afrique subsaharienne pourra-t-elle un jour se développer avec 30 à 40 % de sa population séropositive ?

Nous l’avons promis lors des Objectifs du millénaire. Nous devons stopper cette progression du VIH/sida et inverser cette tendance. L’avenir du monde en dépend.

Et pour cela, commençons par en parler. Ensuite, ne nous contentons pas d’en parler.


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4 réactions à cet article    


  • TrégoDan 5 décembre 2007 15:09

    Oui, c’est vrai que le Sida est une calamité... parmi d’autres (je n’aurais pas assez que toute ma vie pour les citer : armes, capitalisme, mines antipersonnelle, automobile, mal bouffe...).

     

    Mais ce point de vue très gentiment humaniste n’autorise pas à tenir les pires discours sur les maladies trop ordinaires pour avoir droit à leur 1er décembre (je verrais bien une journée contre le stress imposé aux travailleurs par exemple) et de prétendre que les congés maladies sont accordés à des non nécessiteux par pure paresse ou intérêt financier....

     

    A vouloir faire de cette maladie LA maladie de notre époque on occulte trop facilement le reste... Réfléchis par toi-même avant d’aller bêler avec le troupeau médiatique s’il te plait.

     
     


    • Caveman Caveman 5 décembre 2007 18:07

      Surprise, la grand messe du 1er Décembre n’a pas eu lieu, mais il reste celle du Téléthon ! Faut -il y voir un désintérêt de l’opinion publique, de la peur tout simplement ou de la lassitude, les priorités sont-elles ailleurs ? un peu de tout cela. Les média aidés de certains lobbies y ont contribué de façon certaine puisqu’ils ont modelé notre opinion sur le sujet en choisissant le camp des multinationales, et dans ce domaine ils sont fortiches, puisqu’ aucune info ou émission à ce jour n’a eu lieu sur la dissidence du sida, qui je le rappelle remonte à près de 20 ans. Il n’y a pas eu de débat au niveau scientifique, aucune remise en cause du lien vih/sida, seule l’hypothèse virale demeure. Ceci peut expliquer cela. Néanmoins, c’est bien d’être sensibilisé par toutes ces questions, la misère du monde est réelle, et le besoin de lumière certain.


      • Aspiral Aspiral 6 décembre 2007 07:56

        Le peu de réactions à cet article, alors qu’on est déjà le matin, témoigne de l’usure rapide des sensibilités. A trop cultiver les émotions, on finit par s’insensibiliser. Et chaque jour nous en apporte des occasions de s’émotionner, dans cette civilisation décadente qui court après ses symptômes sous prétexte de lutter "contre" tout ce qui la dérange et qui ne sont que les conséquences de sa manière beaucoup trop courte de penser ses décisions et ses lois ! Et cela, sans compter toutes ces émissions TV, qui en rajoutent une couche, à toute occasion, même dans les infos dans une surenchère permanente, audimat oblige. Des victimes, il y en a, et il y en aura de plus en plus tant qu’on ne s’attaquera pas au problème de fond, l’idéologie de la consommation comme source unique du bonheur. La sexualité n’aurait jamais dû quitter la sphère de l’intimité. Elle est devenue une drogue, parmi les autres, avec son cortège dramatique de conséquences et effets collatéraux que cet article rappelle. 

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