A MM. Fabius et Hollande : Syrie, le Congrès US dénonce l’absence de vraies preuves et l’entrave à leur accès
- John Kerry en français à l’Elysée « Ne pas reproduire un nouveau Munich ». La charte de déontologie du journalisme a aussi été signée à Munich, en 1971
Alors que de nombreux congressistes américains rentrent juste de vacances et que les populations civiles du bloc OTAN sont détournées de toute réflexion par leurs obligations de rentrée scolaire et professionnelle, l’administration US somme ses parlementaires des 2 chambres de se prononcer sur le dossier syrien échafaudé contre un pays laïc de 22 millions d’habitants unis autour de leur Président, son parlement et son armée de conscrits, membre de l’ONU et situé à 11 000 km du cœur des Etats Unis. Il « menacerait la stabilité et la sécurité des USA ». Dans des délais très courts, une campagne de lobbying caricaturale bat son plein au Capitole et dans les Capitales du monde dit « civilisé ».
Sans parler de la moralité de ces techniques de marketing politique mises au service d’un hypothétique « Permis de tuer » que la machine libérale s’accorderait à elle-même, qu’en est-il vraiment ? Les français ne peuvent pas compter sur leurs médias assujettis pour approfondir le dossier, donc une fois de plus, prenons leur place grâce aux réseaux militants américains, dont le fameux et très sérieux « Washington’s Blog » qui compte plus de lecteurs que les organes de propagande francophone du type Le Monde ou Libération, et qui propose une synthèse qui s'appuie aussi sur le New York Times.
Face à ce désastre de la vérité, le Pentagone publie un nouveau rapport (source agences de presse) : "Les planificateurs du Pentagone envisagent désormais la participation de bombardiers de l’armée de l’air, ainsi que des cinq destroyers lance-missiles américains qui patrouillent actuellement en Méditerranée orientale, pour lancer des missiles de croisière et des missiles air-sol, en restant hors de portée de la défense aérienne syrienne." Et mercredi dernier pour plaire à Mc Cain, Obama a rallongé le mandat d'intervention à 2 mois extensibles à 3. Où vont-ils s'arrêter ?
Encore une question : Tous ces membres du Congrès américain sont-ils de dangereux « conspirationnistes » ? Leur opposition catégorique à la guerre signifie-t-elle pour autant leur ralliement au gouvernement syrien ? Les français et ceux de leurs députés qui essaient de comprendre en ont marre eux aussi. Vous pouvez d'ailleurs contacter votre député et nourrir sa réflexion. Beaucoup sont préoccupés mais ne cherchent pas à sortir du carcan médiatique national.
traduction Bluerider pour Agoravox et Mondialisation.ca,
photos et légendes ajoutées par mes soins.
Les membres du Congrès qui ont eu accès aux preuves classé secret défense sur la Syrie déclarent qu’elles ne prouvent rien du tout.
article original mis en ligne sur le Washington's blog le 7 septembre
repris sur globalresearch le même jour.
- La tendance est désormais à la hausse partout dans le monde. Les Executifs américain et français le savent. Leur réaction peut accoucher du pire comme du moins pire, mais certainement pas du meilleur : stopper l’armement des rebelles et les désarmer, retrait de l’armée, procédure de réconciliation nationale supervisée par les alliés de la Syrie et l’ONU
Les preuves secrètes du dossier syrien ne parviennent pas à prouver qu’Assad a fait usage d’armes chimiques.
Le dossier de l’administration sur l’usage d’armes chimiques par le gouvernement syrien est extrémement vague, et d’anciens agents du renseignement déclarent que les informations accessibles au public prouveraient plutôt que le gouvernement syrien n’a pas perpétré ces attaques aux armes chimiques
L’administration Obama affirme que des documents classés secret défense prouvent que c’est bien le gouvernement Assad qui a perpétré ces attaques.
Mais de nombreux Congressistes qui ont pu lire les documents classés secret défense déclarent qu’ils ne valent pas mieux que la note de synthèse demandant l’intervention armée et… qu’ils ne prouvent rien du tout !
- Justin Amash, REP, Michigan
Justin Amash, membre du Congrès, a déclaré la semaine dernière : « En fait, ce que j’ai entendu lors de la réunion de présentation d’Obama m’a rendue encore plus sceptique sur certains aspects importants du discours Présidentiel en faveur d’une attaque. »
Il a observé hier, [6 septembre] après avoir assisté à une autre réunion confidentielle et avoir examiné plus de documents secrets :
« Ai assisté à une autre réunion sur la Syrie et passé en revue d’autres documents. Maintenant je suis encore plus sceptique que jamais. Je ne peux croire que notre Président pousse à la guerre. »
- Tom Harkin, DEM, Iowa
Tom Harkin, membre du Congrès a déclaré : « Je viens juste d’assister à une réunion confidentielle du Congrès sur la Syrie, et franchement, elle soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Ce que j’ai pu voir présenté par l’Administration m’apparait de seconde main. »
- Michael Burgess, REP, Texas
Michael Burgess, membre du Congrès, a déclaré « oui, j’ai eu accès aux documents secrets. Il n’y a pas grand-chose. »
Le site d’informations Yahoo News rapporte :
- Carol Shea porter, DEM, New Hamphire
A titre d’exemple, la députée démocrate du New Hampshire Carol Shea-Porter a quitté jeudi dernier une audience confidentielle en déclarant qu’elle était opposée à toute intervention « maintenant plus que jamais ». « Je pense que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour rendre ce dossier crédible » a-t-elle déclaré après la réunion. « Il semble que nous soyons tous très préoccupé et que la tendance soit au non. »
- Joe Manchin, DEM, West Virginia
Le Sénateur Joe Manchin a annoncé qu’il voterait non pour des frappes en Syrie juste après avoir assisté à une réunion d’information confidentielle du renseignement.
- Alan Grayson, DEM, Florida
Alan Grayson, membre du Congrès, attire l’attention dans le New York Times :
« Le dossier documentant l’attaque de la Syrie n’est constitué que de 2 documents : un résumé de 4 pages de renseignements non classifiés, et un résumé classifié de 12 pages. Le premier ne fait qu’énumérer des indices de preuves uniquement à charge en faveur d’une attaque. Je ne suis pas autorisé à vous dire ce qui figure dans le second, mais vous pouvez en tirer vos propres conclusions ; [c'est-à-dire que le second résumé n’est pas plus convaincant que le premier de 4 pages rendu public]
Jeudi dernier [5 septembre], j’ai demandé au personnel du Comité Parlementaire du Renseignement [House Intelligence Comittee] si il y avait d’autres documents à disposition, classés secrets ou non, et leur réponse a été négative. Les notes de synthèse sur les armes chimiques syriennes se fondent sur des centaines de documents sous jacents du renseignement. La note accessible au public cite des interceptions d’appels téléphoniques, des posts sur les « réseaux sociaux » et d’autres documents de ce type, mais aucun de ces documents n’est joint ou même cité in extenso –même pas des reportages vidéo obtenus sur youtube. Quant à savoir si la note de synthèse confidentielle est du même type, bien sûr je ne peux pas la commenter, mais encore une fois, vous pouvez en tirer vos propres conclusions.
Et pourtant nous autres membres du Congrès sommes supposés accepter sans discussion, que les partisans d’une attaque de la Syrie ont correctement décrit les indices sous-jacents, même si ces partisans refusent de nous montrer le moindre d’entre eux, à nous comme au peuple américain. En fait, même pour simplement obtenir l’accès aux documents classés secrets, nous devons franchir une série d’obstacles au delà du raisonnable.
Nous devons descendre dans les entrailles du centre d’accueil des visiteurs du Capitole, jusqu’à une pièce au quatrième sous sol. En vertu d’instructions transmises par le Président du Comité du Renseignement, la prise de note est interdite (1).
Une fois que nous quittons les lieux, il nous est interdit de communiquer avec le public, les médias, nos administrés ou même d’autres membres [du Congrès] sur la note de synthèse classée secrète. Nous ne sommes même pas autorisés à faire quoi que ce soit pour vérifier la validité des informations qui nous ont été présentées. Et encore, ce n’est que la note de synthèse secrète. D’après ce que j’ai compris, le Comité du Renseignement a adressé une demande officielle de droit d’accès aux indices de preuve sous jacents il y a plusieurs jours. Je n’ai pas entendu parler d’une réponse à cette heure. Et franchement, je n’en espère aucune.
En refusant de divulguer les données brutes même aux membres du Congrès, l’administration rend impossible pour quiconque souhaiterait le faire, de juger de façon indépendante si ces affirmations sont correctes ou non. »
En résumé : la course vers la guerre se fonde sur des renseignements biaisés, et rappelle beaucoup l’affaire irakienne.
- Ndt. Comme l’était celle des équipes qui ont tenté de rassembler en quelques mois la documentation sur les attentats du 11-9, relire Philip Shenon ( une bonne idée de traduction pour un éditeur francophone...)
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