Retour à la Une
L’indispensable intervention militaire contre l’Iran
David Bescond analyse les raisons rendant un conflit armé inévitable avec l’Iran et fustige les atermoiements suicidaires de certains pays occidentaux.
Ce samedi 22 avril, j’ai failli m’étrangler à la lecture de l’éditorial de Denis Jeambar, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire l’Express, dont le titre est « La double bombe » ( http://www.lexpress.fr/idees/tribunes/dossier/edito/dossier.asp ). Précisons que je n’ai, envers Monsieur Jeambar, aucune aversion. C’est même tout le contraire, d’où ma surprise. En soixante lignes, le directeur de l’Express arrive non seulement à se contredire mais sa position révèle à elle seule toutes les ambiguïtés et les lâchetés de la classe politique et intellectuelle française sur la question iranienne.
Il ouvre cependant son éditorial par une remarque pertinente : « Inutile de gloser des heures et des heures : l’Iran sera bientôt doté de la bombe atomique. La partie diplomatique qui s’est engagée depuis des mois pour freiner Téhéran dans sa course au nucléaire est sans doute déjà perdue ». "Sur ce point je suis en accord parfait avec Denis Jeambar. Je n’ai jamais cru à une solution diplomatique. J’entends par là une solution qui permettrait d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et non d’une solution bancale qui verrait l’Occident vivre durant des décennies avec une épée de Damoclès. J’ai toujours cru et écrit dès 2003 (Occidentalis) qu’il était vain de croire aux vertus de la négociation avec des islamo-fascistes. Que ces derniers ne voyaient dans les négociations qu’un moyen de tergiverser, de gagner du temps. Me suis-je trompé ? La troïka européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni) est malheureusement tombée dans le piège des ayatollahs. Trop de temps à déjà été perdu.
La suite de l’éditorial n’est pas pour me déplaire. Denis Jeambar évoque l’habileté diplomatique des mollahs, les divisions des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Il met également le doigt sur les mensonges de la théocratie iranienne quant au véritable objectif de son programme nucléaire : « Toutes les tentatives diplomatiques conduites pour convaincre l’Iran de cesser ses activités d’enrichissement d’uranium non seulement s’achèvent, chaque fois, sur un constat d’échec, mais sont aussi ponctuées par un camouflet : l’annonce de nouveaux progrès vers ce qu’il faut bien appeler la « bombe islamique ». Car tel est bien l’objectif poursuivi. Deuxième producteur de pétrole du monde, fort de réserves considérables, l’ancienne Perse n’est pas menacée à court et moyen terme par une extinction de ses ressources pétrolières. Contrairement à nombre d’autres pays, elle a du temps devant elle pour utiliser l’atome civil comme relais énergétique. Pour autant, elle ne se donne aucun délai et agit dans l’urgence, au mépris de ses propres engagements envers l’Agence internationale de l’énergie atomique. »
Il poursuit son éditorial en donnant les raisons qui poussent l’Iran à se doter de l’arme ultime. Devenir intouchable et peser de tout son poids sur la scène internationale et régionale. La suite est excellente : « En vérité, nous sommes en train d’assister à la mise au point de deux bombes en une : nucléaire et islamiste. Avec une redoutable habileté, le pouvoir iranien, incarné par son président, Mahmoud Ahmadinejad, pratique une double escalade : pendant qu’il active ses recherches sur l’atome, il multiplie les déclarations de style hitlérien contre Israël et les juifs, pour souder le monde musulman derrière lui et se placer au centre de l’Islam (...) il fabrique le cocktail le plus dangereux que le monde ait connu depuis la fin de la guerre froide et ouvre une terrible période d’incertitude. »
Mais alors ? Pourquoi cet article ? Malheureusement la fin de son éditorial gâche l’ensemble de sa prose : « Les démocraties occidentales ont fait le choix heureux de l’ONU pour essayer d’enrayer cette manœuvre de grande envergure, mais le processus est incertain, car les points de vue sont divergents au sein du Conseil de sécurité et l’efficacité des sanctions est, elle-même, aléatoire. Une crise d’une gravité sans précédent se profile donc face à l’alliance en Iran de la ferveur nationaliste, de la foi religieuse et du nucléaire. Les ayatollahs et leurs affidés ont entre leurs mains le triangle de la peur. »
Comment Monsieur Denis Jeambar peut-il dans le même texte se contredire à ce point ? En quoi le choix des démocraties occidentales de recourir à l’ONU est-il heureux si, comme il le dit en commençant son éditorial, la partie diplomatique est perdue et que les intérêts stratégiques de la Chine et de la Russie, qui s’opposent à ceux de l’Occident, condamnent toute possibilité de parvenir à un accord ? Recourir à l’ONU dans cette configuration précise, ne peut signifier pour l’Occident qu’une seule chose : se résigner à ce que l’Iran détienne la bombe islamique. Peut-on désigner cela comme un choix heureux ? La diplomatie nous a déjà fait perdre un temps précieux. Plus on attend, plus il devient difficile de stopper l’Iran dans sa quête nucléaire. Se retourner vers l’ONU, c’est faire le choix de la paralysie, c’est faire le choix du renoncement, de la capitulation.
Cette contradiction de Monsieur Denis Jeambar est révélatrice en vérité des atermoiements de la classe politique et intellectuelle française. Celle-ci n’est pas dupe des mensonges iraniens, elle redoute les conséquences d’un Iran nucléarisé. Mais elle craint encore davantage les conséquences d’un conflit avec l’Iran, ses répercussions sur les zones islamisées de France. La diplomatie française est d’ores et déjà prisonnière de l’islamisation progressive de la société française qui va de pair avec la croissance démographique des musulmans. La récente prise de position de Jacques Chirac, à l’encontre de la position des partenaires européens, pour poursuivre le financement de l’Autorité palestinienne aux mains du Hamas, est une preuve supplémentaire de l’assujettissement de la diplomatie française à l’activisme de sa minorité musulmane. Monsieur Denis Jeambar est à l’image de cette classe politico-intellectuelle française. Il fait le bon diagnostic mais n’a pas le courage d’en tirer toutes les conclusions. Daladier est toujours bien vivant alors que Churchill est mort.
C’est cette crainte, cette pression islamiste, qui font que Denis Jeambar et les autres journalistes français cultivent l’ambiguïté. Eux aussi, connaissent les réelles motivations des mollahs iraniens. Pourtant, nos médias ne cessent de nous présenter les dangers d’une intervention militaire, des risques de déstabilisation au Proche-Orient, des conséquences d’une riposte iranienne sur les prix du pétrole. Mais je remarque qu’aucun média ne présente les risques d’une... non-intervention. À croire que le régime iranien est soutenu par une idéologie pacifique, qu’il s’agit d’un régime démocratique. Qu’il n’y aurait donc aucun risque à le voir se doter de l’arme nucléaire. Comme si ce régime n’avait jamais menacé de détruire Israël. Comme s’il n’armait ou ne finançait aucun groupe terroriste. Oublié également les déclarations de plusieurs ayatollahs, bien avant les propos d’Ahmadinedjad sur son désir de rayer Israël de la carte, sur le sacrifice nécessaire de millions d’Iraniens si cela permettait de détruire Israël. On imagine aisément le tableau. On fait également mine d’oublier que l’Europe n’est pas à l’abri des islamo-fascistes iraniens. Avec le perfectionnement futur de ses lanceurs, l’Iran sera bientôt en mesure de menacer l’Europe avec ses missiles. L’Italie ou la Grèce ne seront plus à l’abri d’un chantage des fanatiques religieux de Téhéran. Lorsqu’on voit les réactions hystériques du monde musulman pour quelques caricatures on imagine sans peine que ce chantage nucléaire pourra s’exercer sur tout et n’importe quoi et pèsera sur les choix diplomatiques de l’Europe. Il serait temps que nos médias informent nos concitoyens sur les dangers d’une politique munichoise.
Il y aura des frappes militaires. Les Etats-Unis ne permettront pas à ce régime islamo-fasciste de posséder l’arme nucléaire et nous ne parlons même pas d’Israël pour qui il s’agit d’une question de survie. Nous pouvons même vous dire comment cela va se passer. Cela sera la négation du scénario irakien. Pas question d’assister durant des mois aux préparatifs, pas de caméras, pas question d’assister à l’assaut. Il s’agira d’une attaque surprise, massive, efficace et lorsque nous apprendrons la nouvelle l’essentiel des objectifs auront déjà été traités. Mais pour que le problème soit définitivement résolu il ne faudra pas se contenter d’une simple campagne de bombardement aussi puissante soit-elle. Il faudra sans doute avoir le courage d’utiliser les armes nucléaires tactiques afin d’éradiquer le programme nucléaire iranien enfoui en profondeur. Mais détruire les infrastructures nucléaires ne suffira pas. Il faudra également détruire la matière grise. C’est-à-dire éliminer les principaux scientifiques iraniens afin que l’Iran ne puisse pas reprendre son programme d’ici quelques années. Il faudra enfin détruire le bras militaire de l’Iran afin de donner la possibilité à l’opposition de renverser ce régime fasciste. Ces mesures sont difficiles à prendre et à exécuter. Cette intervention ne peut être prise de gaieté de coeur. Mais la perspective de voir Mahmoud Ahmadinejad détenir la bombe atomique devrait pousser tous les démocrates à s’unir pour défendre cette action énergique. Ne laissons pas se construire les Auschwitz de demain.
David Bescond pour LibertyVox