Amérique latine : l’Essequibo, lieu de la prochaine guerre ?
L’Ukraine et Israël ne suffisaient pas : le Venezuela se lance dans ce qui pourrait devenir une guerre de plus. Il a décidé d’annexer les 2/3 du Guyana voisin.
C’est toute la portion à l’ouest du fleuve Essequibo qui est visée. Ce territoire riche en pétrole et en minerais est discuté depuis plus d’un siècle. Une décision de justice internationale avait l’attribué au Guyana en 1899. Le Venezuela a toujours contesté cette décision.
Le contentieux, résumé dans cet article, tient sur ceci :
« Les britanniques ont acquis ce territoire en 1814 par un traité avec les Pays-Bas mais dans ce traité, la frontière occidentale n’est pas définie. (…) En 1899, les venezueliens portent l’affaire devant la cour d’arbitrage de Paris qui donne raison aux Britanniques. Mais en 1949, coup de théâtre ! Le témoignage post-mortem d’un juriste américain révèle la pression exercée par les Britanniques sur la cour d’arbitrage. »
Dès lors le Venezuela a contesté cette décision. Les tensions sont montées après que de très importantes réserves de pétrole ont été récemment mises en évidence au Guyana. Caracas revendique ouvertement ce territoire et se prépare à l’annexer. Ce 3 décembre le président vénézuélien Nicolas Maduro organise un référendum pour obtenir un soutien populaire.
Il pose plusieurs questions : l’Essequibo peut-être devenir une nouvelle province du Venezuela, et faut-ils donner la nationalité à ses habitants ? Mais aussi :
« Le référendum en 5 questions et dont le résultat ne fait pas de doute, demande notamment aux Vénézueliens s’ils sont d’accord pour ne pas reconnaître la compétence de la CIJ justement, de refuser un accord de 1899 qui leur aurait été "imposé de manière frauduleuse" et pour intégrer le territoire au Venezuela. »
Ce référendum est organisé de manière unilatérale, sans nouvel arbitrage. L’ONU a expressément demandé au gouvernement de Caracas de « s’abstenir d’entreprendre toute action qui modifierait la situation prévalant dans le territoire en litige. »
Nicolas Maduro, président d’un régime socialiste autoritaire, a besoin du pétrole pour renflouer l’économie et sa légitimité contestée depuis l’élection de 2018. L’annexion des deux tiers du Guyana regonflerait la fierté des Vénézuéliens.
Le Guyana réagit en appelant à l’aide des instances internationales et envisage d’installer des bases militaires, y compris étrangères. Cela peut-il faire reculer Maduro ? Nous le saurons lors de la proclamation des résultats du référendum. Une nouvelle guerre se profile-t-elle, en Amérique latine cette fois ?
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