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Angela Merkel va mettre 21 millions d’euros en Casamance

Le gouvernement allemand ne lésine plus sur les moyens pour soutenir ses « vrais » amis africains. En tout cas, ce n’est pas son homologue sénégalais qui va soutenir le contraire. En effet, ce dernier, dont les relations avec cette chancellerie européenne ont été quasiment jumelées à son accession à la souveraineté internationale, puisqu’elle date de 1960, a bénéficié d’un accompagnement financier de 21 millions d’euros étalés sur 12 ans. Cette somme servira à appuyer le Sénégal dans ses efforts de « développement socio-économique pour la paix en Casamance ».

Ce programme, intitulé « Programme Casamance (Procas) », a été lancé en 2004 à Ziguinchor, situé à 455 km au sud de Dakar, dans la région éponyme. Il doit se poursuivre jusqu’en 2015. Selon un conseiller technique en service au Procas, la première phase de cet ambitieux dispositif de coopération a duré « de janvier 2004 à juin 2007 ». Et que la deuxième phase a juste « démarré en juillet 2007 pour se terminer en décembre 2010 ».

Cette phase a été officiellement lancée samedi dernier, également à Ziguinchor, par l’ambassadrice d’Allemagne au Sénégal. Mme Doretta Loschelder a personnellement fait le déplacement dans cette principale ville de la Casamance pour donner toute sa solennité à la manifestation organisée à cet effet. Car à la vérité, à ses yeux, cette phase appelée à absorber à elle seule un montant de 12 175 000 euros en trois ans, le mérite bien. Au sens où, si l’on en croit un document publié sur place, elle est programmée pour « créer les conditions pour une pacification de la région (de Casamance) et son développement durable ».

Mais son objectif global, toujours selon les termes du document en question « se résume ainsi : la participation de la population de la Casamance à la réduction du conflit et à la stabilisation des conditions économiques et sociales ». Autant dire avec Mme Loschelder, que son pays cherche, au-delà des instruments trop officiels et protocolaires, à impliquer directement les populations meurtries par les 25 années de conflit dans leur milieu biologique, pour qu’elles la transforment elles-mêmes. Cet entendement est d’autant plus vrai que ce sont les représentations populaires (conseils ruraux, au Sénégal) qui seront chargées de mener à bien la partie test de ladite phase II.

Ainsi, douze présidents du conseil rural sur la trentaine que compte la région de Ziguinchor (sud-ouest de Dakar) ont eu la chance d’être choisis parmi les tout premiers bénéficiaires de la phase II du Procas. Si l’on en croit Boubacar Bodian, le porte-parole des récipiendaires, « chaque collectivité locale sera dotée de 30 millions de Fcfa (soit 47 000 euros) » pour dérouler son programme sectoriel.

En somme, trois composantes principales comporteront l’intervention allemande en Casamance, dans le cadre de la coopération avec le Sénégal. Il s’agit de l’exploitation de la « capacité de promotion de la paix et la coopération des acteurs du développement, la reconstruction des infrastructures sociales et économiques de base et le soutien à la production de subsistance et aux activités génératrices de revenus ».

La troisième phase de la coopération sénégalo-allemande en Casamance sera en principe lancée en janvier 2011. On ne connaît pas encore son coût. Sans doute, peut-on prédire d’emblée qu’elle s’accoudera, tout comme la première et la deuxième, sur « l’intervention conjuguée de la coopération technique (GTZ) et de la coopération financière (KFW) ».

Même si cela n’a pas été dit de manière formelle samedi dernier, ces actions du pays d’Angela Merkel entrent inéluctablement dans le cadre de l’accompagnement d’une économie de paix au sud du Sénégal. Ceci, à la différence de « l’économie de guerre » existant dans la plupart des pays africains souffrant des conflits généralement entretenus par des trafics non recommandables voire indécents de toutes sortes.

Les relations entre le pays de Merkel et celui de Wade se limitent-elles à la seule région meurtrie de la Casamance ? L’on ne pourrait répondre par l’affirmative, au vu de ce passage qu’on peut lire sur le site de l’ambassade d’Allemagne à Dakar. Selon ce site : « Les relations entre le Sénégal et l’Allemagne ont toujours été bonnes et amicales. Dès 1960, l’Allemagne a ouvert une ambassade à Dakar, capitale du Sénégal indépendant.

Un élément éminent dans ces relations bilatérales est la coopération de développement. L’Allemagne est un des partenaires les plus importants du Sénégal dans ce domaine et, a, depuis 1960, débloqué dans le seul cadre bilatéral plus de 600 millions d’euros pour des projets de la coopération technique et financière. Tandis que dans les décennies passées des mesures d’infrastructure se trouvaient plutôt au centre de cette coopération, le point fort de l’actuelle coopération est la lutte contre la pauvreté, surtout en milieu rurale, l’approvisionnement en eau potable, l’agriculture et la santé ainsi que l’environnement en faisant partie.

Les relations politiques, quant à elles, ne connaissent pas de problèmes non plus, comme l’on a pu le constater lors de la récente visite du ministre sénégalais des Affaires étrangères, M. Cheikh Tidiane Gadio, et du ministre des Forces armées, M. Youba Sambou, en Allemagne en décembre 2001 et février 2002 respectivement. La visite d’Etat du président fédéral allemand au Sénégal programmée pour janvier 2002 n’a pas pu être réalisée à cause de problèmes de calendrier du côté sénégalais.

A ces relations politiques et de développement s’ajoute un échange de plus en plus important dans le domaine culturel, surtout sur le niveau des écoles et des universités ainsi que dans le domaine artistique. Mais ce sont aussi des jumelages entre villes des deux pays, comme celui entre la ville de Solingen en République fédérale et Thiès au Sénégal, qui contribuent au renforcement durable de connaissance et compréhension mutuelles. Par ailleurs, l’Institut Goethe Inter Nations et les Fondations politiques allemandes actives au Sénégal y participent avec d’importants programmes culturels et sociaux. »

Boubacar DIASSY


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2 réactions à cet article    


  • EricB 12 novembre 2007 15:24

    Bah, les Africains sont toujours bien prompts à dénoncer d’un coté les méfaits de la colonisation, et d’un autre à accepter des fonds au nom de la « coopération »... Hypocrisie, quand tu nous tiens. Mais pourquoi pas, si les allemands ont 21 millions d’Euros à gaspiller dans un puits sans fond...


    • FAMA Boubacar DIASSY 12 novembre 2007 19:15

      Salut Eric B.

      je ne suis pas du même avis que vous. Je pense qu’il s’agit d’une véritable coopération entre un pays africain et son ami de toujours. Encore que l’Allemagne n’a jamais été la puissance coloniale du Sénégal.

      Portez-vous bien.

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