Annonce du Pentagone : « une attaque aérienne américaine massive tue « des dizaines » de personnes au Yémen »
Le 8 Mars, j’ai posté ici cet article : 150 morts après un raid aérien américain sur un camp d’entraînement d’al-Shabaab en Somalie
La suite ne s’est pas fait attendre.
L’attaque de ce que le Pentagone décrit comme des camps d'entraînement de terroristes a tué plus de 200 personnes, un nombre élevé de victimes que certains observateurs américains considèrent comme un changement par rapport à la politique des années précédentes.
M. Peter Cook, le porte-parole du Pentagone, a annoncé mardi soir que les Etats-Unis avaient bombardé une place fortifiée de montagne au Yémen utilisée par la filiale locale d'Al-Qaïda, Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique (AQAP). Il a précisé qu'il s’agissait d’un "camp d'entraînement" utilisé par "plus de 70 terroristes AQAP ».
Une évaluation indépendante de l'impact réel de l’attaque incluant l’ensemble des dommages et l'impact civil, n'a pas été immédiatement disponible. Le Pentagone n'a pas fourni de plus amples détails sur la région du Yémen où le camp présumé était situé.
M. Cook a déclaré dans un communiqué : "Nous continuons d'évaluer les résultats de l'opération, mais notre évaluation initiale est que des dizaines de combattants AQAP ont été évacués du terrain. »
Le raid aérien américain s’est produit quelques heures après les attentats qui ont tué plus de 30 personnes et en ont blessé plus de 200 à Bruxelles, mais on ignore si un lien existe entre les deux événements. L’État Islamique a revendiqué les attaques de Bruxelles.
Alors que toutes les frappes aériennes contre le terrorisme au cours de la présidence de Barack Obama ont eu lieu sous le voile de secret officiel, les observateurs estiment que les frappes ont la plupart du temps tué moins d'une douzaine de combattants à la fois, soit parce qu’il s’agissait de l’objectif déterminé, soit du fait de la relativement faible portée du missile Hellfire embarqué par les drones américains. Il est rare que le Pentagone annonce le ciblage des camps d'entraînement ou d'autres grands rassemblements.
M. Micah Zenko, un analyste de la lutte contre le terrorisme au Conseil des Relations Etrangères du Département d’Etat américain qui suit les combats, a estimé que les États-Unis ont effectué 575 frappes aériennes au Yémen, en Somalie et au Pakistan, tuant près de 4 000 personnes, à la fois militaires et des civils. Le nombre de victimes des attaques antérieures fait apparaitre une moyenne de sept morts par intervention.
M. Zenko estime que les deux attaques les plus récentes en Somalie et au Yémen ressemblaient davantage à des frappes aériennes classiques de guerre qu’à des "assassinats ciblés", le terme politiquement correct utilisé par la Maison Blanche pour désigner ses actions mortelles de lutte contre le terrorisme.
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