Après la « normalisation » de l’Irak et de l’Afghanistan : Le tour du Yémen
« Quand les riches se font la guerre ce sont les pauvres qui meurent »
Jean Paul Sartre
C’est ensuite la découverte du pétrole qui ne peut laisser indifférent ceux qui en ont besoin. C’est enfin le régime, un régime despotique : Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis trente ans , et qui a pu éliminer tous ces adversaires et qui comme tout homme doit passer la main, d’où une lutte sourde pour la succession d’autant plus féroce que le Yémen est le seul pays musulman où la proportion Sunnite Chiite est du même ordre. Ce qui explique en partie l’état de guerre civile depuis plus de 10 ans entre le gouvernement central (sunnite) aidé par l’Arabie Saoudite et les Houtistes (chiite) du Nord (zone frontière avec justement l’Arabie Saoudite) , et dit-on aidés par l’Iran le Satan actuel de l’Occident..
Dans le même ordre d’idée concernant Al Qaida au Yémen Jeffrey Fleishman écrit : « Profitant de la situation chaotique qui règne dans le pays, l’organisation terroriste recrute et tisse un réseau solide susceptible de frapper n’importe où. L’attentat manqué contre un appareil de la compagnie Northwest Airlines, le 25 décembre, en est l’illustration. La branche d’Al-Qaida au Yémen, qui a revendiqué la tentative d’attentat sur un vol de
(….) Le groupe - qui, selon les analystes, a pour objectif l’établissement d’un califat islamique dans tout le golfe Persique, à partir duquel il pourrait attaquer ensuite les intérêts occidentaux et israéliens - opère depuis l’autre rive de la mer Rouge, en Somalie, où une autre branche du réseau s’est installée dans la région de non-droit qu’est devenue
Autre appréciation aux antipodes de la doxa occidentale : « Ce nouveau conflit est très grave : Pour plusieurs raisons. Au départ, il s’agit d’un foyer d’instabilité, mettant aux prises des courants de l’Islam différents(…) . L’Occident divise pour régner, c’est machiavélique. Ensuite, le Yemen occupe une position stratégique, dans
« Les USA tentent par tous les moyens de perpétuer leur hégémonie, comme toujours par la force puisqu’ils la préfèrent au Droit. Mais il y a plus : Cette zone, en partie sous influence Chiite, intéresse l’Iran, et donc les USA bien décidés à affaiblir l’ennemi qu’il s’est choisi. Dans ce cadre, on situe mieux la tentative avortée d’attentat, parfaitement grotesque d’ailleurs, du pseudo terroriste d’Al Qaïda. (…) Bref, nous avons à nouveau un (projet d’) attentat sous fausse bannière, sans doute moins d’Al Qaïda que des services secrets occidentaux, ou au mieux, nous avons un simple prétexte pour justifier ce qui est programmé de longue date ».Donc, nouveau terrain d’opération pour les USA. Et c’est très grave. Non seulement parce que les populations, évidemment, commencent à souffrir ( raids aériens, drones, meurtres ciblés...), mais parce que ces choix illustrent parfaitement les objectifs réels du Prix Nobel de
« (…) Tout se fait discrètement, en petit comité, entre dirigeants du complexe militaro-industriel, entre amis, entre futurs bénéficiaires, ou comme dirait notre cher Sarkozy, tout, vraiment tout, est désormais possible. Et tant pis si un peu partout les peuples en font les frais, tant pis s’ils sont massacrés, bombardés, terrorisés, mutilés, blessés, meurtris, démunis, ruinés, dressés les uns contre les autres, anéantis, exterminés, c’est du grand art, disons-le : Du grand terrorisme, du terrorisme absolu, celui d’Etat. Toutes les lois humaines, de guerre, internationales, sont violées, le champ est libre : on convoite, on s’empare... vols, mensonges, crimes, tout est permis.... Le cynisme est total » (3)
La dernière phase paroxystique de la guerre, au Yémen, contre les rebelles Houthis, a fait plus de 2000 morts en moins d’un mois et plus de 150 000 sans-abri. Les troupes du gouvernement yéménite se battent contre environ 15 000 rebelles Houthis, armés et entraînés par l’Iran et retranchés dans les montagnes du Nord, autour de Saada, sur la frontière de l’Arabie Saoudite. Les bombardiers de l’armée de l’air saoudienne tapissent les zones rebelles et civiles, et l’armée de l’air et la marine égyptienne transportent des munitions pour l’armée du Yémen avec les encouragements et le financement des Etats-Unis.
Plusieurs sources confirment les traits saillants du conflit en cours au Yémen : La petite armée yéménite de 66 000 hommes, manquant de stocks de matériel militaire organisés, a bientôt commencé à se trouver à court de munitions et d’équipement militaire. L’armée égyptienne s’est empressée de fournir cet approvisionnement nécessaire, en mettant en œuvre un corridor naval et aérien. L’Administration Obama s’est lancée dans la mêlée, grâce à son assistance financière alimentant les efforts saoudiens et égyptiens pour venir en aide au Yémen. Autant que les Etats-Unis et Israël avaient été pris par surprise par les capacités militaires du Hezbollah, lors de la guerre du Liban en 2006, les Américains et ses alliés ont été stupéfaits par la maîtrise du champ de bataille des rebelles Houthi. La 1ère Division d’infanterie mécanisée de l’armée yéménite, renforcée par chacune de ses 6 brigades de commandos-parachutistes et le soutien aérien saoudien, s’est avérée incapable, depuis septembre, de briser la résistance des rebelles.
La situation ressemble de plus en plus à une guerre par procuration entre Riyad et Téhéran, la presse saoudienne du 5 novembre n’hésitant pas à parler d’"assaut des agents de l’Iran contre la frontière". Les Saoudiens accusent les Iraniens de vouloir étendre l’influence chiite dans la région en fournissant armes et argent aux rebelles, tandis que les Iraniens reprochent aux Saoudiens de soutenir le régime yéménite d’Ali Saleh et de vouloir exporter la doctrine wahhabite. Le Yémen, est devenu la priorité des priorités pour le président Barack Obama depuis l’attentat avorté du Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab contre un avion, le jour de Noël. Le général David Petraeus s’est rendu à Sanaa et y a rencontré le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, pour lui transmettre un message de son homologue américain. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé à la tenue d’une conférence internationale à la fin du mois, pour parler du terrorisme au Yémen et en Somalie, et à la création d’une unité spéciale pour intervenir dans la région. Le mot clé est "Al-Qaida", qui utilise le sol yéménite comme terrain d’entraînement, centre de recrutement et base de lancement pour des attaques contre des cibles américaines et européennes. Omar Abdulmutallab a reçu sa formation dans une université fondamentaliste de Sanaa et a rencontré les dirigeants d’Al-Qaida pour la péninsule Arabique à Aden et à Abyan [fief présumé d’Al-Qaida, dans le sud du Yémen]. (4)
« (….) Ce pays n’a jamais disparu des écrans radar d’Al-Qaida. Aujourd’hui, le président américain veut doubler les aides au Yémen et s’engager dans une guerre commune avec les forces yéménites contre l’organisation terroriste. Concrètement, cela signifie que le pays sera mis sous tutelle militaire américaine, puisque ce genre d’aides et de coopération ne se fait pas sans contrepartie. Les Américains n’interviendront pas au nom du bien-être des habitants, mais pour protéger leurs propres intérêts. Cet engagement n’empêchera pas le Yémen d’être un Etat en faillite. Il risque même d’aggraver les difficultés et risquera de transformer toute la péninsule en foyer d’instabilité. Rappelons-nous que l’intervention américaine a fait de l’Afghanistan et de l’Irak les pays les plus corrompus et les plus instables du monde. Le destin du président yéménite Ali Abdallah Saleh ne sera peut-être pas meilleur que celui de l’Afghan Hamid Karzai.(4)
Pour François Marginean, chercheur canadien indépendant, animateur de radio à l’émission L’Autre Monde sur CHOQ FM de l’UQAM, s’agissant de « l’attentat raté d’Amsterdam », nous sommes en face d’un complot su style Armes de destruction massive prélude à l’invasion de l’Irak.Il écrit : « (…) Les États-Unis ont accusé Abdulmutallab d’être lié à une cellule d’Al Qaïda située au Yémen et en Arabie Saoudite. Vous vous rappelez quand on nous disait qu’Al Qaïda était en Afghanistan ? Nous avons ensuite envahit. Et la fois où on nous disait que l’Irak était devenu la nouvelle base d’Al Qaïda ? Nous avons aussi envahit le pays. Que pensez-vous que nous risquons de voir se produire si Obama et les médias clament que le Yémen et l’Arabie Saoudite sont la nouvelle demeure du célèbre groupe terroriste crée à l’origine par
Le 4 janvier 2010,
2.Jeffrey Fleishman Al-Qaida fait son trou au Yémen Los Angeles Times 30.12.2009
3.PermalienYemen, une nouvelle guerre impériale qui ne dit pas son nom http//www. 20.six.fr/ basta./art/ 173504043/ 4 .1.10
4. Abdelbari Atouan Branle-bas de combat au Yémen Al-Quds Al-Arabi04.01.2010
5.François Marginean : Le présumé terroriste prend le vol 253 de Northwest sans passeport ; fiché comme terrorisme : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16831 7 01 2010
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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