Après la pluie, la fièvre
Cela fait maintenant une semaine que l’annonce de cas de fièvre aphteuse dans le village de Guilford a été faite, suivie quelques jours plus tard par l’annonce d’un second foyer mis au jour lundi dernier dans le village de Normandy, village qui faisait parti de la zone de protection mise en place à la suite de l’épizootie. Comment une réapparition de cette maladie, qui a tant marqué les esprits en Grande-Bretagne en 2001, a pu avoir lieu ? Beaucoup de questions se posent et des pistes de réponses commencent à se profiler.
Depuis des semaines que je me trouve en Angleterre on ne parlait que du temps en regardant par les fenêtres, au bureau.
On parlait aussi des innondations catastrophiques qui n’ont heureusement pas touchées le Devon où je me trouve, et on me disait : "Tu vas bientôt comprendre pourquoi les Anglais parlent toujours du temps". Eh bien effectivement, avec plus de trois semaines ici, je comprends. Cependant depuis le début de la semaine, un nouveau sujet de discussion est apparu, "the foot-and-mouth disease" autrement dit la fièvre aphteuse.
Toutefois au début, les gens osait à peine en parler espérant que ça n’allait pas être avéré, qu’il était impossible que le cauchemar de 2001 réapparaisse.
Et pourtant ce fut le cas, et on a alors débattu sur le fait de savoir si l’un des deux labarotoires, se trouvant non loin des fermes contaminées et travaillant sur le virus pour fabriquer des vaccin, était en cause.
Puis l’attitude a changé, ils se sont alors mis à reprocher au gouvernement la mauvaise organisation pour gérer les problèmes liés à la fièvre aphteuse et ensuite, après la confirmation du deuxième foyer d’infection, de ne pas avoir su déployer l’organisation nécessaire afin de contenir cette crise.
Le traumatisme de 2001 est encore très présent dans les mémoires, surtout quand on parle à des fermiers ou des Anglais dépendant des activités agricoles. Cela avait plongé l’agriculture dans une période de crise les forçant à revoir et à réformer leur secteur.
Une explication concernant l’apparition de cette épizootie commence à émerger avec le rendu des premiers rapport d’expert. Il semble que l’un des deux laboratoires soit en cause sans que les rapports précisent lequel, pour l’instant.
De plus, la dispersion de la maladie par la voie aérienne est de plus en plus exclue et on parle maintenant de transport de la maladie par l’eau, un des paysans ayant rapporté qu’un égout avait débordé dans le fond de son champ. Les innondations seraient alors à nouveau en cause, après avoir touchées plusieurs milliers de personnes, elles feraient maintenant des dégâts collatéraux.
Les premières mesures pénalisant l’économie agricole sont intervenues avec la mise en place par la Commission européenne d’une interdiction sur les importations, de viande fraîche, d’animaux vivants et de produits laitiers, en provenance de Grande-Bretagne (l’Irlande du Nord en est pour l’instant exclue).
Après avoir été mis en cause dans la mauvaise gestion des innondations, Gordon Brown va peut-être voir son état de grâce prendre fin avec la fièvre aphteuse, car après des innondations dont le coût s’élèverait à trois milliards de livres (4,4 milliards d’euros).
Le coût d’une épizootie de fièvre aphteuse pourrait s’avérer plus important encore, car rappellons que l’épidémie de 2001 a coûté environ 12,6 milliards d’euros.
Ce serait un nouveau coup dur pour Gordon Brown et surtout pour l’agriculture britannique.
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