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Accueil du site > Actualités > International > Armée américaine : 30 ans maximum pour l’indépendance au (...)

Armée américaine : 30 ans maximum pour l’indépendance au pétrole

C’est le site Terra Eco qui dévoile cette information le 29 septembre. Le CNAS (Center for a New American Security) publie un rapport intitulé :

Fueling the Future Force : Preparing the department of Defense for a post-petroleum area

Alimenter en énergie la Force future : Préparer le Département de la Défense pour une ère post-pétrole

Ce document qui vient s’ajouter à la liste des études sérieuses et officielles sur le sujet, annonce la couleur dès les premières pages en indiquant ceci :

« Pour préparer les forces armées américaines aux défis de demain, le Département de la Défense devrait s’assurer qu’il pourra faire fonctionner l’ensemble de ses systèmes sans pétrole d’ici 2040. »

Il semble évident que le niveau de dépendance au pétrole de l’armée, mais également de l’ensemble des Etats Unis, représente un niveau de risque très important, à la fois stratégique mais également économique et environnemental.

Le graphique ci-dessous est réalisé à partir des chiffres de la consommation 2009 détaillés en page 5 du rapport :

graph nrj armee 

Risque stratégique

« La dépendance au pétrole à 94% pour les transports est un risque stratégique dangereux pour les Etats Unis, offrant un levier de pression aux pays fournisseurs »

Reprenant l’exemple des pays européens, confrontés à une dépendance croissante aux importations de gaz naturel russe, le rapport veut montrer que les fournisseurs peuvent ainsi faire varier les conditions du marché comme ils le souhaitent en augmentant ou réduisant les rythmes de production.

De plus, les besoins massifs en approvisionnement de pétrole dans des zones de guerre rendent les infrastructures vulnérables car elles sont une cible majeure pour l’ennemi.

Au niveau mondial, l’augmentation de la demande, particulièrement de la Chine, génère un accroissement de l’importance stratégique du pétrole.

Risque Economique

« Chaque augmentation du prix du baril de 1 dollar coûte 130 millions de dollars au Département de la Défense »

Les taxes auxquelles les consommateurs français sont soumis ont l’avantage d’amortir les variations du prix du baril.

Aux Etats Unis et notamment pour l’armée, l’absence de ces taxes implique des variations directes et un impact beaucoup plus important de l’augmentation des prix.

Risque environnemental

« Un haut niveau de consommation de pétrole contribue aux changement climatiques et peut entraîner des effets déstabilisateurs et déclencher de nouveaux problèmes de sécurité »

Cette prise de conscience semble effective, mais empêchera-t-elle ce grand pays d’utiliser le charbon pour remplacer le pétrole ? L’avenir le dira.

La transition doit commencer maintenant

« En dépit du délai de 30 ans, le Département de la Défense n’a pas plusieurs décennies pour engager la transition »

En effet, une telle transformation des modes de production et de consommation prendra des décennies. C’est pourquoi il est nécessaire de commencer dès à présent.

Prendre conscience que l’énergie n’est pas gratuite

Je tiens particulièrement à cette citation qui me semble extrêmement importante

« A cause d’un prix relativement et artificiellement bas de l’énergie et la normalisation d’un approvisionnement constant et stable, le pays sous estime largement le vrai coût de l’énergie, ce qui, naturellement, incite peu à modifier son comportement. »

Le développement extrêmement rapide de nos sociétés, la mondialisation systématique des échanges et les délocalisations massives n’ont été possible que grâce à la quasi-gratuité et à l’abondance de cette énergie.

L’objectif affiché étant de faire de la croissance forte et donc d’augmenter la consommation d’énergie, comment imaginer une quelconque réduction volontaire des besoins en pétrole ?

Cela changera par la force des choses, par une augmentation choisie des prix, par la mise en œuvre de politiques de substitution ou par une profonde transformation des modes de vie.

La position particulière des Etats Unis

Je souhaite rajouter un élément pour remettre en contexte ce chiffre de 30 années pour opérer la transition.

Tout d’abord, comme c’est indiqué dans le rapport, il ne faut plus attendre pour se préparer car 2040 est la date limite à laquelle il faudra ne plus dépendre du pétrole.

Ensuite, il faut garder en tête que ce sont les Etats Unis qui ont préparé et sécurisé leur accès aux ressources Irakiennes, Saoudiennes, Koweïtiennes etc … Il est donc fortement probable que ces accès aux réserves (gagnés par le mensonge et la morts de centaines de milliers de personnes dont de nombreux américains) leur offre un délai supplémentaire pour opérer la transition par rapport aux pays européens.

En effet, nous ne savons pas quelles sont les négociations géostratégiques menées par la France pour sécuriser ses approvisionnements, mais il est probable qu’une demande qui dépasserait l’offre mondiale pourrait nous priver de pétrole bien avant les américains.

En tout état de cause, il n’y a aucune chance pour que notre approvisionnement soit sécurisé plus longtemps que celui des Etats Unis.

Conclusion

Le pays au monde ayant le plus sécurisé ses approvisionnements pétroliers indique qu’il devra faire en sorte que son armée soit indépendante au pétrole dans 30 années.

Il indique également que la transition doit commencer dès à présent.

La déduction me parait limpide :

Il est certain que nous aurons beaucoup moins que 30 ans pour transformer notre société.

Nous devons commencer, dès aujourd’hui, par une relocalisation rapide et massive des activités et une sécurisation des approvisionnements … non pas uniquement énergétiques, mais surtout alimentaires, sanitaires …

Ce rapport enfonce le clou de ma conviction et de ma détermination pour proposer qu’enfin les communautés locales se prennent réellement en charge et préparent leur avenir.


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15 réactions à cet article    


  • TARTOQUETSCHES TARTOQUETSCHES 2 octobre 2010 11:00


    Làs, il est probable que le choix des gouvernements pour remplacer le pétrôle ne se tourne vers le charbon... ressource beaucoup plus abondante, peu couteuse, facilement transformable en essence synthétique, mais évidemment très polluante...

    Certes, les énergies vertes sont promises à se développer (le solaire surtout qui a le plus de potentiel), mais tant que les besoins en énergie augmenterons (chine, inde...) l’exploitation des énergie fossile croitra elle aussi....


    • wawa wawa 2 octobre 2010 11:11

      le combatant du futur : un fantassin avec un âne qui porte ses charges.

      Un taliban quoi !

      c’est peu être une des raison qui font que les americains repartiront du pays la queue entre les jambes. c’est la difficulté d’y acheminer du petrole. par air le ratio consommé/exploitable est enorme. par route c’est par la passe du kyber, propice aux embusacedes ou il fait graisser les pattes d’un certain nombre de taliban et/ou tribu patchounes pour laisser passser les convois

      http://www.lepoint.fr/actualites-monde/des-chefs-pachtounes-du-pakistan-veillent-sur-la-passe-de-khyber/924/0/270764


      • morice morice 2 octobre 2010 12:58

        . par air le ratio consommé/exploitable est enorme. par route c’est par la passe du kyber


        oh, même une fois arrivés...


        remarquez le titre « militants », pas « talibans »...

      • voxpopuli 2 octobre 2010 11:13

        merci pour cette info.

        L’indépendance énergitique et alimentaire se construit maintenant.
        l’importation de gaz et de pétrole nous rend dépendants des « aléas » politiques.
        tout doit être mis en oeuvre pour assurer notre avenir en sécurité.

        http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2088

        le Malthusianisme est peut être à l’ordre du jour


        • kemilein 2 octobre 2010 12:07

          y’ aura des cargos nucléaires pour le transfère de marchandise (on a bien des porte-avions, des sous-marins et des brise-glaces -russe-) -peut être-

          le reste peut être une construction massive d’infrastructure commune de transport et une véritable politique d’urbanisme moderne (transport commun, espace de verdure, proximité logement/travail/consomation-allimentaire), ce dont je doute vue l’incompétence crasse de certain.
          //effectivement une autonomie quasi totale > énergie (renouvelable stable ou compensée) / alimentaire / industrie / service / recherche

          bref l’apocalypse pétrole moi je sais le faire (intellectuellement parlant) j’espère que ces tête de noeux aussi, ou on est foutrement mal

          le principaux échanges ont lieu par la mer ou le ciel (le transport finit sur les routes)
          nous allons vers un replis logique vers nos pays... à moins que la science/technologie/technique...


          • morice morice 2 octobre 2010 12:51

            la solution : des tanks et des avions atomique.


            Z’ont déjà tenté :

            ah ah ah.

            « tout doit être mis en oeuvre pour assurer notre avenir en sécurité. »

            aujourd’hui, il est américain, le tricheur. c’est nouveau.

            « le Malthusianisme est peut être à l’ordre du jour »

            dit-il : ça aussi, ça a été tenté...


            « Dans le lot de ces politiciens, deux partisans reconnus et très connus des thèses eugénistes : Prescott Bush, grand père pro-nazi de l’ancien président, et son fils George Herbert Walker Bush, président des USA avant son propre fils. Tous deux fermes partisans des théories eugénistes. Appliquées en ce cas aux Etats-Unis bien avant l’Allemagne, on a tendance à l’ignorer !!! N’oublions pas que les germes de l’antisémitisme sont autant chez Ford que chez Hitler et les précédent même ! (*2) Comme je l’ai déjà dit ici :  »Prescott Bush, le grand père de l’actuel président, est bien celui qui organise du 21 au 23 août 1932 ce fameux troisième congrès mondial de l’eugénisme, à l’American Museum. But de la réunion : la stérilisation de 14 millions d’Américains... et pourquoi pas, la suppression pure et simple de certains (« cutting off the bad stock ’’ of the »unfit« ), et ce, bien avant l’édification d’Auschwitz. »’

            • morice morice 2 octobre 2010 12:53

              « Pour préparer les forces armées américaines aux défis de demain, le Département de la Défense devrait s’assurer qu’il pourra faire fonctionner l’ensemble de ses systèmes sans pétrole d’ici 2040. »


              sachant que le F-35 n’est toujours pas sorti... ça augure bien de son avenir...

              va marcher à quoi la lampe à souder ?
              « Et justement, la marine américaine a rendu, en janvier dernier, un rapport très défavorable au sujet de cet avion, censé devenir le pillier des forces aériennes des Etats-Unis. Selon ce document, l’US Navy aurait plutôt intérêt à abandonner le programme JSF pour se consacrer uniquement à celui du F18 Super Hornet dans sa version E/F. La raison est avant tout économique : l’achat et le coût de l’emploi du F35 seraient trop élevés. »

              • paul 2 octobre 2010 14:10

                « préparer les forces armées américaines au défit de demain »ne me semble pas une préoccupation majeure, quand on sait surtout que son budget de la défense représente 41,5 %
                de la dépens mondiale dans ce domaine : c’est le prix à payer pour rester un empire .

                Ce qui est plus préoccupant, c’est la dépendance énergétique de l’occident en général, et en particulier de la France avec l’uranium .Mais pour le moment, tout va bien,à part quelques accrocs
                ( enlèvements au Niger ), les pays producteurs se laissent piller à bon compte .


                • HELIOS HELIOS 2 octobre 2010 16:19


                  Si on arrete quelques secondes de parler de terrorisme, d’antinucleaire et on s’apperçoit rapidement qu’il n’y a pas qu’UNE seule solution, mais un complexe systemique de solutions pour regler l’apres petrole.

                  Lorsque les parametres de penurie seront connus, il faudra evidement mettre en place un systeme de substitution dont on voit bien qu’il se decline en deux gros domaines de consommation d’energie :

                  — le domaine des mobiles, avions bateaux... qui vont devoir continuer a fonctionner avec un carburant a forte concentration energetique, ce qui veut dire qu’il faudra imperativement fabriquer ce carburant... huile, gaz, hydrogene, etc . Il faudra donc s’attendre a des cultures specifiques et a des usines de gazeification, de distilation... etc tout n’est pas encore inventé...

                  — le domaine fixe ou quasi fixe allant de la lumiere, chauffage, deplacement tres locaux et même les trains puisqu’ils ont un fil a la patte. L’optimisation de l’apport de l’energie ne peut etre mieux assuré que par l’electricité car c’est une formidable vecteur qui permet un approvisionnement a partir de multiples sources sans critere de performance ni de qualité puisque le petit electron, c’est toujours le même d’où qu’il vienne.
                  D’un panneau solaire, d’une eolienne, d’un generateur a carburant ou d’un barrage tout est bon... et comme la monnaie, les KW sont toujours fongibles entre eux.

                  Il reste maintenant a determiner quelles sont nos chances a nous, français d’etre les moins genes par cette evolution previsible.

                  Notre pays a choisi d’etre fortement engagé dans le nucleaire et c’est une chance car cela va nous permettre de moins etre penalisé. Il faudra d’ailleurs revenir sur des decisions irresponsables comme l’arret de la recherche et de l’usage des surgenerateurs ainsi que sur l’expedition a l’etranger des « dechets » nucleaires.

                  Le marché de l’uranium va lui aussi se tendre et il est important de prendre des accords a long termes (et de s’assurer que nos engagements, c’est adire nos contreparties ne soient pas fournies en premier) et de preparer des stocks dés maintenant.

                  Mais paralellement au nucleaire, il faut d’ores et déjà preparer les appareillages du futur.
                  Nous savons tres bien faire ce genre de conversion, il suffit de voir en combien de temps les ecrans cathodiques ont été remplacé par des ecrans LCD. en moins de 10 ans un constate qu’on ne trouve plus d’ecran cathodiques a la vente.

                  Il devrait en etre de même pour tout ce qui prepare notre futur :
                  — etude de reevaluation des consommations energetiques par domaine... et dans le detail jusqu’au simple foyer.
                  — renforcement des reseaux de transport d’electricité et creations de point d’acces publics en grand nombre
                  — encouragement par defiscalisation des appareillages electriques plutôt que par moteur thermique etc

                  il y a une foule de mesures a prendre qui nous permettra, evidement de passer le cap de la penurie de petrole, si penurie il y a.

                  Laissons aux militaires l’usage du petrole, ils sauront s’en passer lorsqu’il n’y en aura plus.
                  .


                  • ali8 2 octobre 2010 18:32

                    je préfairerai que le pétrole soit laissé aux civils et non aux militaires

                    çà éviterait des guerres


                  • Nethan 2 octobre 2010 23:08

                    C’est vrai, une baisse de la dépendance au pétrole pour l’armée (ou le reste) doit se faire par de multiples actions visant à transformer un maximum d’équipement possible. Il y a moyen de faire ici.

                    D’ailleurs concernant le côté mobile, bien qu’on peut difficilement imaginer un tank marchant à l’électricité ^^, on pourra sûrement à terme, selon les progrès techniques, remplacer les camions de transport de troupes/marchandises par exemple par des équivalents en renouvelables. En plus, tout le carburant non utilisé dans la logistique sera mieux utilisé dans l’armement...

                    Concernant l’uranium, ça n’est pas une chance, au contraire il y a un risque qu’on souffre d’un manque d’uranium AVANT le pétrole. « Il y a 436 réacteurs en service, 43 sont en construction, 108 sont planifiés, et 344 propositions supplémentaires ont été faites par les fournisseurs de centrales nucléaires » (lien). Ce site parle même d’une possible pénurie mondiale à cause de l’offre défaillante pour 2013... La demande est trop importante.

                    Concernant l’appareillage du futur, il ne faut pas se voiler la face par contre. Les écrans LCD ont remplacé rapidement les CRT surtout parce qu’ils avaient beaucoup d’autres qualités que la baisse de la consommation, et que les prix ont chuté assez vite. Dans les voitures par exemple, on risque d’attendre longtemps alors qu’on y perd en autonomie etc... Pareil, là où l’on peut vraiment marquer le coup (l’immobilier), ça va prendre des décennies pour mettre le parc aux normes les plus récentes (ou au plus près) sans compter le prix. On aurait plus vite fait de détruire/reconstruire chaque maison (pas une mauvaise idée tiens... on en profiterait pour revoir tout l’agencement lié aux transports, le zoning, etc...), mais qui paiera...



                    • Benoît Thévard Benoît Thévard 2 octobre 2010 21:27

                      Bonsoir kerjean,

                      vous auriez également pu marquer en 1 phrase : « votre article ne sert à rien » j’aurais également gagné du temps !

                      Cela dit, puisque je dois m’en expliquer, cet article avait 3 objectifs :

                      -transmettre l’information de la parution de ce rapport

                      -extraire quelques passages traduits pour ceux qui ne mettront jamais le nez dedans

                      -conclure que si même l’armée américaine, qui est extrêmement dépendante du pétrole, annonce qu’elle ne pourra pas faire autrement qu’en sortir, alors cela confirme que d’humbles citoyens des campagnes françaises comme nous ont plutôt intérêt à se sortir les doigts, et dès maintenant s’ils veulent pouvoir continuer à bouffer !

                      Alors détrompez vous, le lien entre pétrole, alimentation et santé est très proche, je dirai même que sans pétrole vous ne mangerez pas demain. C’est pour cela que de manière insistante je souhaite mettre en évidence le fait qu’un avenir sans pétrole n’est pas seulement un avenir en vélo !


                    • aberlainnard 2 octobre 2010 19:32

                      Ça, ce n’est pas une information à prendre à la légère !

                      Quel que soit le sentiment que l’on nourrisse à l’égard des militaires, il ne fait pas de doute que l’État-Major a pris toute la mesure de sa dépendance au pétrole et va tout faire pour en sortir afin assurer le fonctionnement des forces armées après pétrole. Il se donne trente ans et son plan est applicable dès aujourd’hui.

                      Que se passe-t-il pendant ce temps dans la société civile face à ce même défi ? Quasiment rien ! C’est pourtant autrement plus grave sur le plan économique et social que la paralysie qui pourrait frapper une armée.

                      C’est vrai, il semble qu’une timide prise de conscience collective commence à émerger sur le fait que nous allons, un jour, connaître l’épuisement des ressources en pétrole et, plus généralement, en énergies d’origine fossile. Toute la question est contenue dans ce "un jour". Pour beaucoup, concernant le pétrole, c’est dans une quarantaine d’années. Cette idée repose sur le fait que, au rythme constant de la consommation actuelle, nous avons des réserves qui nous permettent de « tenir » 40 ans avant l’épuisement complet de cette ressource et donc qu’il n’y aura pas de problème avant 2050. Ce scénario est bien sûr totalement faux ; même si les occidentaux parviennent à réduire leur consommation tout en tablant sur une reprise d’activité économique comme le rêvent les économistes, la demande globale ne fera qu’augmenter, poussée par le développement des pays d’Extrême-Orient et d’Amérique du sud. Sachant que dans les milieux bien informés il se confirme que la capacité technique d’extraction du pétrole est proche de son maximum et qu’elle ne peut que décroître ensuite, des tensions majeures apparaîtront nécessairement dès que ces deux courbes (production, demande) se croiseront. Il n’est pas possible d’imaginer un monde dans lequel la consommation puisse être supérieure à l’offre. Que se passera-t-il à ce moment là ? Probablement tout sauf un parcours serein jusqu’en 2050.

                      Le recours au charbon, nous dit-on, en négligeant les sérieux problèmes de pollution qu’il soulève, permettra de nous passer du pétrole et nous assurera une énergie pour au moins un siècle puisque l’on peut tout faire à partir du charbon. Certes, mais c’est reproduire la même erreur de raisonnement. Le charbon ne peut nous donner objectivement un répit que le temps d’une génération, tout au plus. Est-ce suffisant pour que les énergies renouvelables prennent le relais ? Dans les scénarios les plus optimistes, quantitativement et qualitativement, la réponse est non. Reste une hypothèse, qui pour l’instant relève du rêve ; que pendant le sursis qui nous reste, le génie humain ait le temps et les moyens (techniques et financiers) de mettre au point et de mettre en application généralisée des techniques exotiques (énergie du vide ? énergie contenue dans l’eau ? fusion nucléaire ? et j’en passe ….) dans lesquelles le bilan énergie entrante - énergie sortante soit positif en quantité et en qualité suffisante, en complément des renouvelables, pour compenser l’immense déficit d’énergie laissé par l’épuisement des énergies fossiles. Je vous laisse deviner les chances de réussite d’une telle conversion si l’on attend le dernier baril de pétrole et la dernière tonne de charbon pour entreprendre ce gigantesque chantier.

                      Sans faire de catastrophisme, le réalisme, le simple bon sens voudrait que nous prenions en compte ces contraintes physiques dès aujourd’hui et que nous nous efforcions de devancer la crise annoncée. En prenons-nous le chemin ? Apparemment non. Ce ne sont pas des correctifs symboliques à la marge dans un monde inchangé qui résoudront le problème. Réorganiser complètement la vie économique et sociale paraît inévitable. Il nous faut procéder différemment, concevoir autrement nos biens matériels et leur usage, notre habitat, notre urbanisme, notre façon de nous déplacer, notre organisation de production et d’échange. Oui, c’est bien une révolution dans nos habitudes et nos mentalités dont il s’agit. Les dirigeants politiques et les responsables d’entreprises ont un système de pensée auquel on ne peut faire confiance ; obnubilés qu’ils sont par des résultats à court terme, ils sont pour la plupart inaptes à se projeter dans le long terme. En ne prenant pas volontairement l’initiative de ces mutations, nous prenons le risque qu’elles nous soient imposées par une succession de crises de tous ordres, avec en prime comme par le passé, de possibles conflits armés. Nous regretterons alors d’avoir été des spectateurs passifs aux résolutions que prennent les militaires aujourd’hui. 

                      Conclusion : la même que celle à laquelle parvient l’auteur de l’article. Ne pouvant faire confiance aux dirigeants, le meilleur pari paraît être de commencer maintenant à un niveau où la démocratie peut encore avoir un sens concret et une pleine légitimité, à savoir au niveau local, au contact même du citoyen recouvrant à cette occasion sa capacité à prendre son avenir en charge.

                       

                       


                      • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 2 octobre 2010 23:59

                        Ils pourront toujours alimenter leurs chars avec les promesses du Tea Party de Sarah Palin. Pas sûr que ça fonctionne.

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