Avril 2020 : Donald Trump envoie des navires de guerre dans la Caraïbe
Note aux lecteurs : cet article n'est pas un plaidoyer pour ou contre le régime Vénézuélien. Il est question ici de souveraineté nationale et d'agression illégale.

Dans les années 1970, Augusto Pinochet fut placé à la tête du Chili par les USA qui souhaitaient utiliser ce pays comme laboratoire de la doctrine néolibérale, en conditions réelles.
Pinochet fut conseillé dans cette tâche par Milton Friedman, économiste américain, prix Nobel et ardent défenseur du libéralisme. Localement, il était aidé par des universitaires Chiliens préalablement, et très opportunément, formés à l'université de Chicago, et que l'on nommera les "Chicago Boys".
L'expérience ne fut pas vraiment une réussite, vu qu'elle tourna vite, c'est à dire dès le départ, à la dictature.
Mais les USA ne sont pas à ça prêt, et l'histoire de ce pays est truffée de coups du même genre. Ce que T. Roosevelt nommait la doctrine du big stick.
La journaliste Canadienne Naomi Klein a parfaitement décrit ce fonctionnement, notamment dans "La Stratégie du choc".
Dans cet ouvrage, elle expliquait que le Chili n’était pas un cas isolé, et que tous les pays d’Amérique latine ayant eu quelques intentions d’instaurer une politique sociale, voir socialiste, connaîtront les pires manœuvres de déstabilisation de la part des USA.
Il en fut de même dans d’autres contrées éloignées, comme par exemple en Libye, où le pétrole et le gaz étaient loin d’être les seuls enjeux...
Voir ici un petit état les lieux des coups d’états qu’à connu l’Amérique Latine. Liste nécessitant sûrement une mise à jour puisqu’elle date de 2014. Mais il est probable que cette mise à jour n’arrivera plus de nos jours, la CIA n’existant officiellement plus dans nos médias contemporains.
Plus récemment, c’est le Venezuela qui a commencé à poser problème, car le Président Maduro, tout comme son prédécesseur Chavez, osèrent eux aussi des politiques sociales dans l’intérêt de leur peuple... Idées forts saugrenues. Venezuela qui dispose par ailleurs de grosses réserves pétrolières...
Le Président Obama, auréolé d’un prix Nobel de la paix, blanc-seing pour à peu prêt tout se permettre, osait signer en mars 2015 un décret présidentiel classant le Venezuela comme une menace à la sécurité nationale des États-Unis ; officiellement, et comme souvent, au prétexte de défendre la démocratie, toujours plus prioritaire chez les autres que sur leur propre sol.
A partir de là, toutes les manœuvres de déstabilisation étaient permises, avec à leur tête des personnages peu recommandables comme Mike Pompéo, Directeur de la CIA entre 2017 et 2018, et aujourd’hui secrétaire d’état, chef de la diplomatie Américaine, se permettant d’aller à son tour donner des leçons de démocratie à géométrie variable autour de la planète.
Le même Pompéo qui déclarait ouvertement, et fièrement,“Nous avons menti, triché et volé” à des étudiants Texans qui l’applaudirent pour ça. (extrait vidéo ici)
Le gouvernement Vénézuélien semblant particulièrement résistant, le Président Trump a donc décidé d’enclencher la vitesse supérieure, accusant cette-fois-ci le Président Maduro de trafic de drogue....
La CIA s’y connait en la matière, et le journaliste Américain Gary Webb avait d’ailleurs dévoilé qu’elle le pratiquait copieusement dans les années 90, avant de se suicider de 2 balles dans la tête...
Ce qui ne veut pas dire que la CIA ne le faisait pas avant, et qu’elle ne le fait plus depuis...
Mais cette bonne blague ne suffit apparemment pas pour déboulonner le Président Maduro, curieusement très soutenu par un peuple que l’on nous dit pourtant lui être très opposé...
En Avril le Président Trump a donc décidé d’envoyer son armée sur place. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Il dispose même pour cela de navires anti-drogue. Ça ne s’invente pas.
L’histoire a déjà montré sans surprise que bombarder un pays pour le bien de la démocratie, ne fonctionne jamais ; il s’agirait maintenant de dénicher un trafiquant de drogue, qui ne se cache même pas. Tout ceci n’a aucun sens.
En cas d’insuccès, qui sait s’ils ne devront pas faire appel à un porte avion nucléaire et quelques autres babioles flottantes peintes en gris ?
Pour les Français, cette affaire est loin d’être un détail : de par son appartenance à l’Union Européenne, la France appartient également à l’OTAN (article 42 du TUE). Or, le traité de l’OTAN prévoit que chacun de ses membres se doit de porter assistance à celui qui se trouverait agressé par une puissance étrangère !
Ainsi donc, si le Venezuela s’avisait de riposter contre l’agression Américaine, la France se verrait dans l’obligation de porter assistance à l’armée Américaine, et ainsi faire la guerre au Venezuela ! A minima, les Antilles Françaises pourraient donc servir de base arrière pour la flotte Américaine.
Dans cette hypothèse, le porte hélicoptère tout juste envoyé aux Antilles par la France dans le cadre de l’épidémie du Covid-19, pourrait même être mis à contribution à des fins militaires ! Ce pourquoi il est fait d’ailleurs...
A cette heure, la réaction de la France à ces opérations militaires Américaines non loin de ses eaux territoriales est très claire : le néant
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