Madelyn Dunham, grand-mère du sénateur métis de l’Illinois et candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine d’aujourd’hui, s’en est allée, foudroyée par un cancer. Ses petits-enfants, Barack et sa demi-sœur, Maya, l’ont annoncé à la presse. Elle avait 86 ans.
Signe du destin ? Sans doute. Celle qui s’était occupée de ce petit-fils « Noir » avec amour, allant parfois dans certains débordements racistes qu’elle ne contrôlait pas, oubliant en ce temps-là qu’elle avait avec elle Barack Obama, a lutté fermement contre le cancer qui la rongeait. Son rêve, celui de Martin Luther King, celui de John F. Kennedy, celui de Rosa Park se réalisera-t-il ce jour ?
Qui ne se souvient du jeune sénateur, lorsqu’il fut attaqué durement sur sa fidélité à son « maître penseur » désigné, le révérend Jeremiah Wright, qui exécrait les Etats-Unis, les accusant d’être victimes d’une malédiction, pour ce qu’ils avaient infligé aux Noirs ? En ce temps-là, Barack Obama découvrait la rudesse de la politique et fit appel illico presto à sa grand-mère blanche en ces termes : « Je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche, une femme qui a avoué une fois sa peur de croiser des Noirs dans la rue et qui, à plus d’une occasion, a proféré des clichés raciaux ou ethniques qui m’ont hérissé ». Tout était dit. Mais, finalement, suite aux débordements du pasteur, il avait été obligé de le renier.
La battante autodidacte s’en est allée. Elle était passée de simple employée de banque - secrétaire -, en vice-présidente de ladite banque d’Hawaii qui l’employait (Bank of Hawaii) en 1970. Elle a inculqué l’effort et les vraies valeurs à sa progéniture, notamment, sa fille Stanley Ann, mère de Barack Obama, partie très tôt de ce monde, suite aussi à un cancer. D’ailleurs, Barack et sa sœur Maya ont déclaré : « Elle était la pierre angulaire de notre famille et une femme à la force, à l’humilité et aux actes extraordinaires. Elle était la personne qui nous a encouragés et nous a permis de nous réaliser ».
Au-delà de ce destin assez dramatique d’un homme, ajoutez à cela l’histoire rocambolesque de sa tante sans-papiers, Zeituni Onyango, 56 ans, « Tata Zeituni » évoqué dans son livre, Les Rêves de mon père (éditions Presse de la cité). Cette dernière a vu les autorités américaines lui refuser un droit d’asile en 2004, et a fait un don de 200 dollars aux démocrates, affaire vite réglée…
Aujourd’hui donc, Barack Obama est face à son destin. Face aux rêves de son père. Son ascension fulgurante, préparée depuis bientôt six ans, n’est pas le fruit du hasard. Il a su manœuvrer, placer ses pions un à un, scruter l’horizon, avec une intelligence au-dessus de la moyenne. Il a réhabilité le peuple noir. Cette victoire probable ne fera que supprimer, définitivement, cette doxa occidentale qui veut que le Blanc soit plus lumineux sur tous les plans. Il suffit de poser la question à Hillary Clinton pour comprendre que ce paradigme culturel n’est que de l’esbroufe.
Madelyn Dunham peut reposer en paix. Elle a fait un homme, un vrai. Altier, fort, charismatique, humble et visionnaire. En refusant les financements publics finalement, il avait compris qu’il ne pouvait que compter sur la base. Pour s’en convaincre, sur cette préparation intensive à gouverner dans le futur, pour ceux qui n’ont pas lu ce best-seller vivement conseillé, je terminerai par un petit extrait :
Vous devez être en colère quelque part
En 1983, je décidai de devenir organisateur de communautés.
Quand mes amis, à l’université, me demandaient quel était le rôle d’un organisateur de communautés, je n’étais pas capable de leur répondre directement : je discourais sur la nécessité du changement. Du changement à la Maison-Blanche, où Reagan et ses sous-fifres se livraient à leur sale besogne. Du changement au Congrès, qui était complaisant et corrompu. Du changement dans l’état d’esprit du pays, obsessionnel et centré sur lui-même. Le changement ne viendra pas d’en haut, disais-je. Le changement ne viendra que de la base, c’est pourquoi il faut la mobiliser.
Voilà ce que je vais faire. Je vais travailler à organiser les Noirs. La base. Pour le changement.
Et mes amis, blancs et noirs, me félicitaient chaudement de mon idéal, avant de mettre le cap sur le bureau de poste pour envoyer leurs demandes d’admission dans les grandes écoles. […]
Bizarre cette coquille à l’intro. J’ai probablement voulu faire un truc. L’article sur le blog n’a pas la même chose heureusement. Alors, lire foudroyée par un cancer au lieu de foudroyé
Qu’on est bien ici désormais. Encore un bel hommage au futur président américain. Ce qui manque dans ton article en revanche, c’est l’évocation des pleurs d’Obama pendant son discours d’hier. Il n’a cessé d’essuyer ses larmes.
Du coup, il gagne même dans des villages reculés, c’est à dire, l’Amérique profonde.
J’avoue, on respire mieux. C’est vrai que les mecs se planquent certes, pour juste venir moinsser comme on dit dans le jargon de la maison. C’est d’autant plus ridicule que ça me met de bonne humeur. Je me gausse comme un gamin enfermé dans une boulangerie et qui se gave.
Vous avez parfaitement raison. C’est un signe du destin. "je te laisse dans les mains de l’Amérique" a dit sa grand-mère dans un dernier soupir j’en suis sûr.
Bonjour Bernard, Bonne et mauvaise. Bonne pour avoir gagné des points, certes, mais, mauvaise car, on connait son attachement à cette femme qui était tout pour lui.
En tout cas c’est un point positif, qui montre que son voyage à Hawaï n’était pas un coup de politicien. Bien évidemment que c’est une mauvaise nouvelle qu’un deuil mais il fallait bien que ça arrive
Exactement, la vieille était bel et bien malade. Il est du coup plus crédible. Pour information, les bureaux de vote se sont ouvert à 5h du mat’, et déjà, il a gagné dans deux villages.
Mes sympathies pour Obama. Maintenant, je me demande s’il va avoir assez d’humanité pour affronter une autre source hallucinante de mortalité et de souffrance :
Très surpris par la question. J’avoue, je ne pige pas. En réunion avec Hortefeux ? Sous Pétain dans une autre vie ? Pour profiter de la Suisse tout proche ? Je suis perdu, perdu, perdu....
En effet, cela pourrait bien profiter à Obama auprès de l’ électorat blanc agé (particulierement en Floride, un Etat clé).
Cela dit, j’ ai aprecié le discours d’ Obama sur les "héros ordinaires" dont faisait partie sa grand-mère, bref l’ Amérique qui se lève tôt et qui ne fait chier personne.
Bon, si je comprends bien cette article de reality-politique-people, la grand-mère est candidate à la présidence et Obama a été foudroyé ? .. ... Come on guys, just kidding ! En espérant vraiment que son élection puisse réconcilier le monde et les Etats-Unis ...
Désolé ! il y a des BLANCS , des JAUNES, des NOIRS ; et des métis ( B+J ) des mulâtres ( B+N ) et des zambos ( J+N ) . Employez donc les termes CORRECTS ! Le terme "métis " est un terme général , et le métissage le mot employé pour mélanges entre B.N.J. ( et abusivement employé ). La précision en toutes choses est indispensable . Obama appartient à la catégorie MULATRE .