Barack Obama : nouvelle alliance ou cheval de Troie ?
Comme jamais dans l’histoire, l’élection du nouveau président des Etats-Unis est apparue comme capitale au monde entier. La raison se trouve certes dans la situation de l’hyperpuissance et les enjeux internationaux actuels, mais aux yeux du plus grand nombre, c’est surtout la personnalité du vainqueur qui enthousiasme tellement elle semble ouvrir une perspective nouvelle pour l’harmonie mondiale.
Les peuples du monde sont pour Obama…
Si l’essentiel des sondages électoraux s’est porté sur les Etats-Unis et l’Europe, il n’est aucun continent qui n’a été soumis à son enquête d’opinion. Et qu’ont révèlé toutes ces consultations ? Une victoire planétaire sans appel du nouveau champion. Aux dernières enquêtes, Mc Cain n’emportait la préférence du public que dans le seul Israël. L’enthousiasme que provoque l’élection d’Obama est un phénomène absolument inédit à l’échelle historique. Du Golden boy de
…l’establishment aussi
Si les peuples du monde se sont unis derrière Barack Obama, ils n’auront pas été ses seuls soutiens et surtout peut-être pas les plus déterminants. Depuis que le nouveau champion a réussi à battre Hillary Clinton lors des primaires du parti démocrate, on a pu assister au sein des faiseurs d’opinion à un ralliement aussi inédit que celui des peuples. Cette tendance s’est cristallisée à la suite du déclenchement de la crise économique actuelle. Même dans les milliers financiers les plus obtus, Barack Obama a raflé largement la mise à son rival John Mc Cain devenu dans le même temps aphone sur les ondes. De nombreux lobbies se sont raccrochés aux wagons et l’ensemble de la presse occidentale à l’exception de la chaîne de télévision Fox et relativement de sa consœur ABC aux USA, ont pris fait et cause pour lui de manière ostantatoire au point de surprendre certains de leurs clients. A titre d’anecdote, nombre de lecteurs du Figaro en France ont été ulcéré par la position de leur journal qui encensait Obama. Le matraquage médiatique n’a pas cessé de monter en puissance à l’approche des élections avec un avantage toujours accru pour Barack Obama. Ce parti pris était tellement manifeste qu’il aurait pu gêner des scrutateurs froids de la scène politique. Même parmi les ténors du parti républicain, ils s’en est trouvé pour ne soutenir Mac Cain qu’à demi-mots et reconnaître ostensiblement les qualités de son adversaire. Cette situation inédite ne peut que susciter des doutes chez tout observateur attentif. Si on y rajoute les déclarations de la deuxième partie de campagne d’Obama extrêmement pro-israélienne faite devant l’Apaic et lors de sa visite dans l’état hébreux, les menaces envers l’Iran et le Pakistan, le laisser faire sur la détention d’armes à feu, son recul devant les exploitants pétroliers, l’approbation presque entière du plan Paulson et la molesse de sa condamnation des spéculateurs financiers, on pourrait douter de la pertinence des espoirs placés en lui par les peuples. Il serait même tentant de penser comme certains que le nouveau champion planétaire est en fait un magnifique cheval de Troie trouvé pour berner le peuple américain, l’opinion mondiale et les dirigeants des pays concurrents afin de maintenir le statu-quo par ces temps périlleux. La crise économique que nous vivons n’est que le révélateur d’un système extrêmement fragilisé qui a vu parallèlement la montée en puissance de nouveaux rivaux des Etats-Unis et de l’Occident plus globalement. L’hyperpuissance n’ayant plus qu’un seul atout objectif majeur qui est sa capacité de nuisance planétaire, il ne lui resterait plus qu’une marge de manœuvre sur le terrain de l’émotion pour maintenir sa place vacillante. Cette coalition de l’establishment US et occidental, dont il est depuis longtemps démontré que les intérêts sont antagonistes à ceux des peuples, en faveur d’Obama ne préparerait-elle pas l’un plus beau tour de passe-passe jamais imaginé ?
Saisir l’opportunité pour forcer le destin
L’hypothèse de ce scénario tragique nous oblige à interrompre un instant l’enthousiasme général pour reconstruire notre raisonnement. Mais qui est donc Barack Obama ? Que pense-t-il vraiment ? Et quelle sera sa présidence ? Ces trois questions restent sans réponse satisfaisante malgré près de deux annnées de campagne électorale. Nous avons en revanche quelques éléments qui permettent de poser des balises. Barack Obama est un authentique citoyen du monde par son expérience vécue. C’est ensuite un jeune homme qui a construit son parcours par une immersion dans les milieux qu’il souhaitait connaître. Il sera tour à tour sympathisant gauchiste, animateur social dans les quartiers populaires de Chicago, avant de d’intégrer Harvard et de devenir le rédacteur en chef de
Aider la promesse à s’accomplir
Barack Obama apparait comme un homme ayant un franc recul sur les évènements et un sens poussé de la stratégie. Après avoir annoncé ses intentions dans un premier temps, il a manifestement décidé de ne pas compromettre l’atteinte de son but pour des raisons stratégiques. En revanche, son élection ne sera que le début d’un combat long et tout azimut contre les ordres établis dans lequel ses nombreux supporteurs ne sauraient rester passifs pour espérer la victoire du changement annoncé. Se poser dès aujourd’hui en pessimiste ou même en attentiste face au risque d’échec ne saurait être productif. C’est bien pourtant une tendance qui s’observe chez de nombreuses personnes qui prédisent une désillusion à la hauteur de l’espérance suscitée avant même la moindre initiative du nouveau président. La moralité des intentions des uns et des autres reste évidemment à distinguer. Parallèlement, jouer sur le registre du dithyrambe dévot n’est pas non plus une solution efficace. Ce serait offrir un chèque en blanc non pas vraiment à Obama, mais à l’establishment planqué derrière lui. Le nouveau locataire de
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