Ça chie entre les deux Corées

D’un côté la République Populaire démocratique de Corée (RPDC) : Celle qui s’annonce « populaire » est bien entendu « totalitaire ». De l’autre côté la République de Corée (dite du Sud) capitaliste et protégée par le giron état-onusien.

Et puis un incident de frontière. Pas une première en soi dans une région des plus explosives de la planète. Des bombardements qui éclatent au large de la péninsule et font quatre morts du côté sud-coréen alors que du côté de la République populaire, les dommages n’ont pas été encore établis.

C’est l’OTAN qui a fixé après la guerre de Corée (1950-1953) une ligne de démarcation dite du Nord qui a fixé les frontières actuellement admises par presque l’intégralité de la communauté internationale …sauf la RPDC qui en a rejeté le principe.

Les missiles ont atteint l’ile sud-coréenne de Yeonpyeong située près de la ligne de démarcation du Nord.

A la suite de quoi, le général Kim Tae-young démissionne. Il était en charge de la défense de la Corée du Sud.

Lee Myung-bak, président Sud-Coréen, l’a immédiatement remplacé par un nouveau Ministre de la Défense : Kim Kwan-jin, qui a servi comme chef d’état-major des armées de 2006 à 2008 et a été choisi comme nouveau chef pour " son expertise et sa vision dans les domaines politique et stratégique".

Barack Obama a décidé l’envoi d’un porte-avion nucléaire et 6000 hommes d’équipage pour dissuader Pyongyang de poursuivre ses provocations.

La crainte d’un conflit qui embraserait la région toute entière se rapproche.

D’abord parce que la situation politique de la Corée symbolise l’un des derniers vestiges diplomatique de la Guerre Froide avec ce partage idéologique entre communisme et capitalisme qui a fait ailleurs long feu.

Ensuite parce que l’Asie toute entière s’éveille à la prospérité économique alors que la Corée du Nord en est toujours écartée. Et que le seul moyen d’inverser cette tendance, serait de peser par le chaos et le désordre guerrier.

Enfin parce que Kim Jong se sachant malade voudrait offrir à son fils héritier un trône reconstitué, allant du Nord au Sud. Fils promu impatient, qui multiplie de son côté les purges et les exécutions sommaires pour asseoir sa jeune autorité (il n’a que 28 ans) d’ici que papa disparaisse.

La Corée du Nord mise sur la peur pour faire céder la Corée du Sud sur ses prérogatives frontalières parce qu’elle aurait tout à y perdre, parce qu’elle ne serait pas prête à payer le prix d’une guerre dévastatrice et n’irait pas jusqu’au bout.

Du coup, la Corée du Sud est en alerte militaire maximale et retient son souffle.

Il s’agit d’« un des plus graves incidents depuis la fin de la guerre de Corée », a estimé le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, selon son porte-parole. De son côté la Chine se dit préoccupée, la Russie met en garde contre une escalade militaire et le Japon demande à ses ministres de se préparer à toute éventualité.

Nous devrions européens, pour une fois, tendre l’oreille sur ce qui se passe sur la mer Jaune.

Parce que les prochains jours ou les prochaines semaines vont être importantes et définitives d’un point de vue diplomatique et pourraient bien avec des répercussions économiques très grave jusqu’à nous.