Cargos de nuit (vague n°9)
Nous en étions dans ce trafic incroyable à l’explosion du dépôt de Guerdec, qui a résonné jusque La Macédoine tellement il a été intense. Cela et l’arrestation surprise du transporteur Victor Bout, n’est pas pour arranger les choses de notre jeune trafiquant de Miami. Il décide donc d’effectuer plusieurs aller-retours en Albanie même, malgré des charges de Police pesant sur son comportement au pays. Et ce qu’il découvre sur place ne fait que l’effrayer. Totalement inconscient, ou attiré que par l’argent vite gagné, il se rend compte dans quel circuit maffieux il est entré, largement aidé par un ambassadeur US fort spécial, qui s’est empressé de lui ouvrir toutes les portes du pays. Le gamin de 22 ans est reçu partout comme un représentant du Pentagone, pas moins. Mais il est vrai aussi qu’il travaille pour lui... et que l’explosion de Gerdec lui cause de sérieux tracas. Au Pentagone également , qui craint aussitôt une enquête fédérale embarrassante à tous les niveaux.
L’enquête sur Gerdec avance vite, on découvre avec effroi que la poudre noire des cartouches était véhiculée par brouettes entières, et qu’une, ressoudée quelques minutes avant, encore chaude, aurait mis le feu à la poudre déversé. Effarant, de la totale inconscience. Mais une autre enquête avance, dès le mois d’avril, avec les révélations du NYT et l’arrestation par la procureure albanaise de personnes haut placées, le ministre de la défense ayant démissionné. Diveroli prend lui la poudre d’escampette ; en juin, et court se réfugier... en Israël. Le FBI descendu sur place avec les responsables de l’Otan commence à remonter les filières. Dont celle de Kosta Trebricka, qui donne une interview au journal Shekulli pour se disculper, juste après les révélations du NYT. Il y explique ses liens étroits avec les représentants de l’état : , "Ylli Pinari a récupéré Efraim Diveroli à l’aéroport accompagné du représentant de l’AYE à Tirana, un certain « Aleks », employé dans le même temps par les forces alliées de l’OTAN [Il s’agit probablement d’Alexander Podrizki, inculpé par un tribunal de Floride en juin, NdT ]. Ils se sont rendus dans un appartement où Ylli Pinari lui a présenté Mihal Delijorgji et une autre personne âgée d’environ 30 ans, qu’il lui a présenté comme des fonctionnaires dépendant d’Ylli Pinari. Puis ils lui ont demandé de signer un contrat direct entre MEICO et AYE pour l’achat de munitions au prix de 26 dollars les mille unités. 14 dollars devaient ensuite être payés à la compagnie de Delijorgji pour compléter les 40 dollars qui étaient exigés à AEY par l’intermédiaire d’EVDI". Il annonce aussi que ce jour là, Deviroli prend peur de la tournure des événements, avec la présence des mafieux autour de lui. On retrouvera en conversation téléphonique enregistrée par Trebicka cet aveu : "At the end, Mr. Diveroli appeared to lament his business with Albania. "It went up higher to the prime minister and his son," dit-il. "I can’t fight this mafia. It got too big. The animals just got too out of control." La rencontre avec le premier ministre, qui niera plus tard l’entretien, encouragée par l’ambassadeur US vient seulement de lui faire comprendre dans quel guêpier il s’était mis. L’intégralité de la conversation entre lui et Trebicka est alors enregistré par ce dernier. Au cas où, comme déjà indiqué. On la trouve depuis sur Internet, depuis le 27 mars dernier. Trebicka est depuis ce jour un homme mort en sursis et il le sait, qui n’a plus rien à perdre à partir de ces aveux fort embarrassants. Il avait servi d’intermédiaire avec Shkëlzen Berisha, qui lui aurait signifié de ne pas trop insister et surtout de ne pas le mouiller : "C’est moi qui ai demandé à le rencontrer, après les rumeurs qui circulaient. Je lui ai dit que son nom avait été prononcé durant cette rencontre, mais il m’a assuré n’avoir jamais rencontré aucun de ces personnages. Il a aussi demandé une confrontation avec Efraim Diveroli ou bien avec « Aleks », pour prouver qu’il était innocent. Je l’ai cru, et je n’ai pas donné suite à cette affaire". Trebicka pensait qu’en balançant tout, il se protégerait suffisamment de ses clients. Bien mal lui en a pris. Une petite route de campagne lui a rappelé qu’il avait eu tort d’être aussi confiant.
Surtout dans un pays où les accidents mortels survenant à des opposants devient sport national. Car le cas de Trebicka n’est en effet pas isolé. Le 23 mai dernier, en pleine capitale, sur les boulevards extérieurs, et au petit jour, une Ferrari Dino roulant à plus de 200 km/h (?) s’enroule autour d’un platane. La voiture est coupée en deux. A son bord, tué net, Dritan Hoxha, 39 ans, le prototype même du jeune tycoon des nouveaux médias albanais, directeur d’une chaîne de télévision, "Top Channel TV", d’un journal, "Shqip", d’une radio ("Top Albania radio") et même d’une plateforme digitale et d’une compagnie de téléphone mobile, "Digital Mobile". Bref, le parfait contrepoids à un régime qui ne se prive pas de diffuser sa propagande via les médias officiels. L’homme, récemment, s’était mis à dos le pouvoir, à propos des droits de diffusion satelitaires qu’il était en train de négocier avec l’état albanais, ce dernier répliquant en lui glissant la peau de banane habituelle de l’évasion fiscale... pour mieux encore discréditer Dritan, marié, avec enfants, le pouvoir insiste lourdement sur la présence à bord de la Ferrari d’une fille brune de 27 ans,nommée Entela Hysko. A peine prononcé, le nom fait un buzz incroyable sur le net, bloquant carrément Google dans le pays. Les services du gouvernement avaient réussi leur coup. Au pays de la corruption toutes les ficelles son permises. L’enterrement de Hoxha avait réuni plus de gens à Tirana que les funérailles du dictateur Henver Hoxha. Mais comme le dit un bloggeur malin, à celles de Dritan, les albanais n’étaient pas obligés d’y assister ! L’un des derniers titres de la presse officielle du pays fustigeait un des journalistes de Dritan pour être soi-disant "sexually impotent". L’Albanie découvre la démocratie, et ça se lit tous les jours : le pouvoir en place est loin de l’être, démocrate, il utilise les vieilles recettes pour se maintenir en place et museler l’opposition.
Le 12 septembre, donc, alors qu’il est assigné à témoigner par la justice américaine à Miami, Trebicka déjeune à la campagne. Et tour d’un coup quitte le restaurant. Selon des témoins, ceux accourus avec leur appareil vidéo, l’homme aurait reçu juste avant son "accident" un coup de fil d’un "politicien", à qui il aurait répondu que ce n’était pas la saison pour aller à la chasse. Or il s’y est quand même rendu, armé d’un fusil de chasse, mais sans le garde du corps qui ne le quittait jamais. Sauf cette fois là. Pour un citoyen albano-américain, il faut croire que l’individu qui lui téléphonait avait à ses yeux toutes les garanties nécessaires. On le retrouve donc comme indiqué au début de ces trois articles , raide mort les bras en croix sur un chemin de terre. Selon d’autres, la position du cadavre est incompréhensible, à plat sur le dos après un tel vol plané, et surtout avec un pantalon qui démontre plutôt que le corps a été traîné sur plusieurs mètres par les pieds... ce qui l’ a fait ainsi remonter sur les jambes. On a bel et bien une mise en scène ! La voiture est abîmée comme si elle avait fait plusieurs tonneaux. Sur un terrain plat, ça sonne bizarre. Un cousin, interrogé, raconte "que depuis un mois,il aurait recu de série uses garanties en ce qui concerne sa protection d’un état et qu’il se sentait plus tranquille..." Quelques jours après et une autopsie plus loin, les autorités confirment l’accident de voiture. En Albanie, c’est fou ce qu’il y a ces derniers temps comme accidents de voiture qui tombent à pic. Et c’est fou ce que le premier ministre a comme trous de mémoire. Lors des premières questions officielles qui lui sont posées à propos du décés de Trebicka, voici ce qu’il affirme : “He has given real contribution for the enlightenment of an affair. I don’t know if I ever met him, I don’t remember. I knew other family members of him, but not him. What he said is an indisputable truth that made me ask respective authorities to suspend the contract immediately and offer the ammunition for free. I didn’t accept to say what you wanted ; he spoke his own opinion,” Il ne se souvient plus l’avoir rencontré, dit-il avec un incroyable aplomb. Et précise que juste après le 27 mars, les munitions ont été offertes et non plus vendues, révélant par la même occasion que c’était bien le gouvernement albanais qui était à la tête de la vente... aux américains. Il y a des mensonges qui sonnent comme des cloches d’enterrement.
Car tout le problème est là. Le gouvernement albanais est noyé jusqu’au cou dans cette histoire, mais il n’y a pas que lui, car dans l’entretien téléphonique ravageur laissé par l’homme tué en pleine campagne, cette phrase de Deviroli énonce autre chose et en condamne d’autres "…I’m different than Henry (Thomet , ndlr), I can’t play monkey business with the mafia and Delijorgji and all those fucking guys in Albania... I’m a U.S. company, I’m working for the government, everyone is watching me. Pinari needs a guy like Henry in the middle to take care of him and his buddies , which is none of my business. I don’t want to know about that business, I want to know about legitimate businesses. That’s my feeling, that’s my feeling on the situation, that’s my idea, that’s my opinion." Le "je suis une société américaine, je travaille pour le gouvernement" est terrible et accusateur. Il explique tout, et surtout comment un gamin de 22 ans entre et sort dans le pays grâce à l’ambassade US, elle-même noyée jusqu’au cou dans le trafic. Avec les récentes affaires d’agitation en Bolivie et la phrase terrible de Chavez à l’expulsion de l’ambassadeur américain, on se rend compte que leur présence dans un pays peut être lié à des opérations illicites. On s’en était toujours un peu douté, mais en Albanie il semble bien qu’on aît franchi un pas supplémentaire en acceptant de s’entretenir avec un vendeur d’armes si jeune au passé policier douteux et de lui servir de tapis rouge à public relations.
Le 24 juin 2008, Henry Waxman, le directeur du House Oversight and Government Reform Committee pose donc la question qui fâche à propos du rôle de l’ambassade américaine à Tirana : "John L. Withers II — the U.S. ambassador to Albania — approved a plan to remove evidence that ammunition being supplied by AEY Inc. was made in China between 1962 and 1974. AEY bought the bullets in Albania before transporting them to Afghanistan even though U.S. law bars the purchase of Chinese-made ammunition." Selon lui, l’homme est allé en effet à une convocation du responsable du dépôt de Gerdec, un entretien de quatre heures qui a précédé la visite des journalistes du New-York Times. Le temps d’effacer sur les caisses en partance l’origine chinoise des munitions. Les faits sont indéniables, car il n’y a pas que Treblicka a en avoir parlé. Le comité rappelle aussi que Diveroli avait déjà fourni du matériel défectueux en 2005, constaté par un responsable des achats en Irak : "Richard Emmert, a Defense Contract Management Command official in Iraq, told Diveroli the helmets had peeling paint, cracks and beat up rims. Recalling an earlier delivery of low-quality gear, Emmert said AEY and Diveroli were not well thought of."
Lors des premières auditions du Congrès sur le problème, une députée rappelle un principe simple : ce n’était pas la peine de les acheter, ces fameuses munitions : "Rep. Darrell Issa, R-Calif., said there was no need for the contract with AEY. Former Soviet-bloc countries are brimming with the kind of Asian and Eastern European ammunition favored by the Afghans. Countries including Bosnia, Bulgaria and Hungary had offered to donate the bullets and weapons for free." Une offre qu’avait faite le ministre albanais de la Défense à qui on demander de l’oublier... On a donc dépensé 300 millions de dollars pour rien côté afghan ou US. D’autant plus que des experts avaient déjà remis des opinions sur l’état des stocks de Gerdec : "the quality of these stockpiles vary widely, said William D. G. Hunt, a retired British ammunition technical officer who assessed the entire stock for Albania’s Ministry of Defense from 1998 to 2002. He said a military planning to use the munitions had reason to worry : at least 90 percent of the stockpile was more than 40 years old." Mieux encore lorsqu"on apprend que les Etats-Unis ont payé pour détruire les stocks : "through 2007, the United States had contributed $2 million to destroy excess small-caliber weapons and 2,000 tons of ammunition in Albania, according to the State Department." Payer d’un côté et racheter de l’autre des munitions avariées qui avaient été offertes gratuitement : seul un organisme schizophrène peut se permettre de faire ainsi. La logique est absente à tous les étages du projet, seuls les profits qu’en tirent certains peuvent expliquer pareil comportement. Certainement pas l’intérêt de l’état, et encore moins les pauvres supplétifs afghans obligés d’utiliser des cartouches périmées contre des Talibans achetant du dernier cri avec le fruit des ventes de leur opium.
Car dans l’affaire il n’y pas que des lampistes. Les accusations portées par le NYT pourtant sont lourdes : "selon le New York Times, l’ambassadeur John Withers « a rencontré le ministre (albanais) de la Défense, Fatmir Mediu, plusieurs heures avant la visite d’un reporter du journal à Gërdec, où opérait une société américaine dans le but de cacher l’origine chinoise des munitions »." L’ambassadeur lui même est intervenu pour maquiller la provenance des munitions. Un ambassadeur devenu sibitement amnésique quand on lui demande aujourd’hui comment il a vécu sa première année de nomination... "It has been a fantastic year. In many ways, one of the best years of my life. It is a real joy, even a privilege, to be here. I have had a chance to travel around the country. Albania is such a beautiful country" dit ce surprenant personnage. Un mot sur la tragédie mais pas deux... avec une phrase lourde de sens quand même "I also have spoken many times and at some length about the investigation into the Gërdec tragedy. I would only repeat what I have said several times before : that the investigation must be thorough, transparent, impartial, and non-political." Notre ambassadeur signifiant à mots couvert que l’enquête déclenchée par les démocrates du Congrès n’a pas l’air de lui faire plaisir, lui, le bon républicain... En bottant en touche en évoquant aussitôt l’autre problème non résolu du pays ; "the second problem that I would raise is the problem of corruption. There are many efforts that are being made to combat corruption but there is still too much of it and the fight must continue. One of my predecessors, Ambassador Jeffrey, once said that corruption is “killing,” he used that word “killing,” the country. Those are strong words, but not too strong when corruption is concerned."... Il prévoirait de bientôt tout mettre sur le dos des dirigeants du pays qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Peu d’ambassadeurs, à mon avis, affirment sur place avec autant de poids que le pays où ils opèrent est pourri à ce point... En parlant de corruption Withers essaie de se disculper des charges qui pèsent sur lui. Pour couronner le tableau, l’homme dénonce une autre tare du pays : "another problem that is very important for us is the problem of human trafficking. Also the problem of narcotics trafficking, but I would focus now on the human trafficking. This was an area in which, in our Trafficking in Persons Report, Albania unfortunately took a step backwards." Une telle charge est étonnante : tout se passe comme ci notre ambassadeur nous présentait le pays où il a été nommé comme la ville de Naples et sa mafia et qu’il en aurait été l’un des adjoints municipaux impuissants. Très étonnante distance prise avec la direction d’un pays qu’il a beaucoup aidé en ce qui concerne ce fameux trafic d’armes.
Le cas de la mort de Trebicka et le rôle trouble joué par l’ ambassadeur américain résonne de manière étrange. La Bolivie a expulsé le sien, lassée de constater ses liens avec l’opposition et les conglomérats miniers. L’homme s’appelle Philip S. Goldberg, il est plutôt jeune... mais surtout a été chef de mission d’ambassade au Kossovo avant de tenir le même rôle au Chili. En 1996 il était en Bosnie. Dans son cursus un peu (beaucoup) connoté, on le trouve comme "officier politique" des ambassades de Bogota et de Pretoria, pas vraiment réputées pour leur soutien aux démocraties mais plutôt aux paramilitaires ou aux actions de déstabilisation. Les ambassadeurs nommés par l’équipe Bush prennent de moins en moins de pincettes avec le pays qui les hébergent. En Algérie, récemment, l’ambassadeur américain a fait aussi des siennes. Les ambassadeurs US, poussés par celui qui les a nommés, font dans l’interventionnisme intérieur à tout crin. Avant de sévir au Vénézuela, Patrick Duddy exerçait la fonction de Deputy Chief of Mission à la Paz. Encore une capitale liée à des paramilitaires. Il remplaçait William Brownfield, parti à ... Bogota. L’ambassadeur de Colombie du moment, William Wood, étant nommé en.. Afghanistan ! Même au jeu des chaises musicales d’ambassade, Bush tourne en rond. Et l’ambassadeur Wood... à peine débarqué parle de "stabilisation" en Afghanistan... lors d’un discours incroyable de bêtise et d’impréparation méprisante pour son auditoire, fait le 9 avril 2008. Cet homme se moque du monde ! Premier discours et d’emblée "l’Afghanistan est lié au 11 septembre"... et juste dans la foulée "la Russie est tout près"... Plus une allusion à un Iran "avec bombe atomique"..et c’est un ambassadeur et non un militaire !!!! Un discours ridicule !!! Un gamin de 10 ans ferait mieux !!!! Il nous parle des arbres plantés dans le pays comme grand exemple de l’action américaine dans le pays !!! Un ambassadeur qui cherche autant ses mots à lire un texte aussi peu structuré, c’est inimaginable. De l’incompétence à l’état pur ! "L’armée afghane est respectée par tout le monde, par les afghans comme par les soldats de la cohalition" étant la phrase la plus significative de cet incroyable discours, tout le monde sachant que dès les premiers tirs, se sont les premiers à déguerpir, étant donné leur sous-équipement et leur formation à la va-vite grassement payée aux sociétés privées telles que Olive, DynCorp ou Blackwater.
Vendre des armes en piteux état, remarquez, un blog facétieux rappelle que la pratique n’est pas nouvelle, cela remonte à la guerre de Sécession : "pendant la Guerre Civile entre le Nord et les « confédérés » du Sud, un jeune homme d’un trentaine d’années, nommé J. Pierpont Morgan, père de la dynastie des financiers Morgan, avait acheté à cette armée du Nord des caisses de fusils défectueux pour un montant de 17.500 dollars, qu’il avait revendus une semaine plus tard comme « neufs » à cette même armée pour 110.000 dollars". Le problème de cet armement défectueux donné aux policiers afghans et à l’armée afghane par un Pentagone peu regardant sur sa provenance est grave, très grave. Car il éclaire d’un jour nouveau les conditions d’engagement en combat de ces troupes. Lors de l’accrochage qui a valu 10 morts aux français, un rapport nouveau de l’Otan, découvert fort récemment par un quotidien canadien démontre le fait qu’en face il en est tout autrement. Dans cet engagement, comme nous l’avions supposé à raison, les Talibans disposaient de fusils Dragunov de tireurs d’élite et de balles capables de percer des blindages ou incendiaires. Et les troupes afghanes, dès les premiers échanges ont fuit le combat. Sous équipés, armés de Kalachnikovs des années soixante chinoises et de balles avariées fournies par les marchands de mort décrits ici, les soldats afghans ne font pas le poids aujourd’hui et ne le feront donc pas plus demain, au cas d’un hypothétique départ de l’Otan.
Tout se passe en effet comme si on organisait sciemment un rapport de force déséquilibré. On ne vend pas 100 Millions de cartouches avariées sans savoir qu’elles prédisposent à faire rater le moindre engagement avec des Talibans au fait même de l’armement moderne. Non, décidément, on a de plus en plus de mal à croire que cette guerre, les USA veulent vraiment la gagner. La faire perdurer oui, la gagner certainement pas. L’histoire de ce jeune inconscient devenu mulitimillionnaire en vendant des engins de mort révèle le fond de la pensée américaine au Moyen-Orient. Il n’est nul question de gagner une guerre, car rien n’est mis en place pour le faire ; il est question de s’en mettre plein les poches pour quelques uns et c’est tout. Ce ne sont pas les militaires qui la décident cette fameuse guerre, c’est un lobby militaire aux mains de quelques profiteurs. Des profiteurs qui n’hésitent pas une seconde à supprimer les traces de leurs méfaits et à éliminer physiquement leurs intermédiaires, comme Trebricka, qui vient d’en faire ici les frais.
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