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Accueil du site > Actualités > International > Ce n’est pas parce que l’on n’a rien à dire...

Ce n’est pas parce que l’on n’a rien à dire...

…qu’il faut fermer sa gueule, se plaisait à dire Michel Audiard, ce dialoguiste français qui savait tellement bien rendre l’âme populaire française.

Aujourd’hui, l’on s’aperçoit qu’Yves Leterme, Premier ministre d’un royaume belge qui part à la dérive, découvre la recommandation de ce célèbre auteur. Après avoir chanté la Marseillaise, voilà qu’il l’ouvre pour ne rien dire dans la presse de ce samedi.

La déclaration gouvernementale qu’il n’a pas faite, lors du refus de sa démission par le roi, il la remplace par des banalités dignes du Café du Commerce, bistroquet sympa qui se caractérisait par un excellent petit ballon de beaujolais frais et les discussions animées et passionnées tenues au comptoir.

Il faut reconnaître que la valeur des propos échangés était inversement proportionnelle à la quantité de vin absorbée. D’où le sens de ma première interrogation. Boit-il beaucoup ? Et sinon, quel est le mécanisme mental qui lui fait dire les banalités qui énervent plus le citoyen lambda que les interlocuteurs bienveillants et avinés du comptoir.

« Je m’y connais plus en sport qu’en politique », a-t-il dit avec beaucoup de modestie. Paroles rassurantes venant de la part du plus haut responsable politique. Sachant qu’il n’a pas accompli une brillante carrière ni de sportif, ni de commentateur, ni d’entraîneur, l’on en arrive tout naturellement à se demander ce qu’il a comme capacités réelles pour diriger le pays.

Dans une analyse brillante, il affirme qu’il faut « garder son sang-froid » et que « la Belgique a un avenir dans la mesure où elle laissera aux communautés et régions plus d’espace pour qu’elles fassent mieux leur travail ». Il faut avouer qu’il nous serine ce discours depuis plus d’un an et que le célèbre La Palice n’aurait pas fait mieux.

Du sang-froid, il en a pour nous. Car il faut avouer que sa gouvernance commence à échauffer furieusement les consommateurs et contribuables que nous sommes.

Mais de cela, il est conscient. Il s’attend, confie-t-il à la journaliste, à une rentrée chaude et le socio-économique est sa « priorité numéro un ». Il faudra tout faire pour garder une situation budgétaire saine, arriver à augmenter le pouvoir d’achat et garantir la compétitivité de l’économie.

Vous doutez encore que notre Premier ministre puisse être un digne client du Café du Commerce ?

Analysons brièvement sa déclaration. En septembre, cela va « barder ». Lapalissade de grande qualité que même madame Soleil aurait pu formuler, sans grand risque d’erreur.

En plus, le budget qui est au plus mal pour le moment, quoi que Reynders, notre grand argentier, puisse en dire, restera suffisamment sain pour offrir des améliorations au pouvoir d’achat (entendez par là : diminution des taxes, augmentation des salaires, des pensions et autres allocations sociales) tout en garantissant la compétitivité de nos entreprises, dont certaines (29% d’après une étude Atradius) ont du mal à se faire payer régulièrement leurs factures à temps.

Ne parlons pas de l’État belge qui est aux abonnés absents en matière de paiement de ses fournisseurs. Certains refusent même, avec raison, d’encore fournir les administrations.

Nous n’avons pas de chance. Nous avions un candidat valable pour le concours international de l’Académie des Menteurs de Moncrabeau qui a lieu le 3 août et nous n’avons plus le temps matériel de l’y inscrire.

Enfin, pour couronner ce brillant exposé qui indique un changement radical vers un avenir radieux, il ajoute qu’il y aura une importante réforme de l’État, mais prudent, il ajoute qu’il ne veut plus de « deadlines » parce qu’elles sont contre-productives.

Évidemment, dans ce cas, les sujets qui fâchent pourront être longuement discutés sans jamais arriver qu’à une seule conclusion, demain la Belgique sera plus grande, plus forte, plus juste, mais comme l’horizon s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’en approche, demain est toujours le jour qui suit celui où l’on se trouve.

Alors demain… pour 2009, 2010, 2015, 2050.

Ainsi soit-il pour le roi et Leterme !


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10 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 6 août 2008 12:20

    L’évolution de la situation chez mes voisins belges me désole et m’inquiète, car elle est l’indice d’une tendance lourde en Europe , qui se fragmente par affaiblissement voulu des Etats...
    J’en ai fait ce matin un billet sur mon blog
    Votre avis ?

    Nos voisins en voie de balkanisation ?
    Avec un redoutable problème à la clé :l’imbroglio BHV (Bruxelles- Hal-Vilvorde)...
    Situation surréaliste et bloquée , population résignée, royauté impuissante, négociations au point mort, Bruxelles sans voix : toutes les conditions semblent réunies pour créer une situation irréversible, que souhaite une minorité flamande active


    Le socialiste wallon Jules Destrée , interpellant le roi, en 1912 : " Sire, il n’y a pas de Belges."

    La crise belge, une prophétie autoréalisatrice :
    "La Belgique traverse, depuis plus d’un an, une crise existentielle. Le 10 juin 2007, le parti flamand Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V, démocrate-chrétien et flamand), associé aux nationalistes flamands de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (NVA), remportait les élections. Son homme fort, Yves Leterme, « Monsieur 800 000 voix », était propulsé premier ministre, avec, en guise de cadeau empoisonné, un programme singulier : scier la branche sur laquelle il s’asseyait, soit démanteler le pouvoir fédéral (l’Etat) au profit des entités fédérées (les Régions et/ou Communautés)..."


    BHV, les lettres sans réponse

    Cloisonnement identitaire entre Flamands et Wallons

    Lalibre.be, le débat est en ligne

    La Belgique en sursis ?

    Belgique : "L’intégration européenne a un effet désintégrateur sur les Etats"  :
    "Pour Philippe Moreau-Defarges, spécialiste des questions européennes à l’Institut français des relations internationales (IFRI), la crise identitaire que traverse la Belgique illustre l’affaiblissement des Etats dans un environnement démocratique prônant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Selon lui, l’intégration européenne accélère naturellement cette désintégration des Etats...."

    Belgique : la mondialisation à l’assaut de l’Etat nation


    • ZEN ZEN 6 août 2008 12:51

      J’extrais d’un de mes liens un passage qui me paraît important :

      "...l’actuelle situation belge nous expose - à ce jour, de manière particulièrement aigüe - de nombreux problèmes auxquels devra, très certainement, sans doute faire face l’Europe de demain.

      Notamment - comme actuellement en Flandre - la montée de nationalismes ’’ethno-linguistiques’’ s’appuyant sur un passé riche en conflits… mais se fondant, sans doute davantage encore, sur l’égoïsme économique et une lecture dévoyée d’un principe de subsidiarité n’ayant décidément plus aucune dimension de solidarité.

      Garantir la paix et rendre possible le ’’vivre ensemble’’ en temps de prospérité comme en temps de crise, malgré les tensions et contentieux ’’historiques’’ hérités du passé, tel était la nature même du projet européen. Et tel semble également être le défi qui lui revient à relever dans le siècle à venir : unir les peuples, malgré les aléas de l’Histoire passée, présente et à venir… Un défi, et tout un programme."

      Voir en ligne : A propos des « problèmes communautaires en Belgique », sur wikipédia



      • René G. Thirion René G. Thirion 6 août 2008 18:40

        Je suis désolé de vous dire que sui vous parler de combats etho-linguistiques à propose de la belgique, vous êtes à côté de la question. Il s’agit d’une cassure évidente au niveau économique qui se cache derrière la querelle linguistique. Seriez-vous d’accord que partage la France en morceaux pour faire plaisir à ses concurrents européens ? C’est ce qui s’est passé en 1830 et qui se découvre maintenant.
        De plus, les wallons, latins de culture n’ont aucune affinité avec les flamands gernamiques de culture.
        Il sont depuis de siècles en histoire d’amour avec la France. Aujourd’hui, grâce à l’impérialisme flamand, ils ont la possibilité de revenir à la Mère-Patrie. C’est ce qu’ils espèrent de toute leur âme.


      • ZEN ZEN 6 août 2008 21:44

        Monsieur,
        Vous vous êtes mépris sur le sens de mes interventions
        Je ne ramène pas du tout le problème à ce que vous avez cru y lire
        Tout semble bien se jouer au niveau économique et politique (indissociablement) , comme l’indique cet article, qui donne une interprétation intéressante des faits


      • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 7 août 2008 12:02

        " Il sont depuis de siècles en histoire d’amour avec la France. Aujourd’hui, grâce à l’impérialisme flamand, ils ont la possibilité de revenir à la Mère-Patrie. C’est ce qu’ils espèrent de toute leur âme. "

        L’idée fait son chemin, certes, mais de là à la formuler de manière si évidente, il y a un pas que je ne franchirais pas, tous les belges n’étant pas acquis au rattachement avec la France, loin s’en faut. Personnellement, je suis plus favorable à l’idée d’une " appellation Belgique " qui subsiste en englobant Bruxelles et la Wallonie. Comme quoi, il y a d’autres options que le rattachement à la France. celle-ci mérite toutefois un examen sérieux, au même titre que les autres alternatives.


      • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 7 août 2008 12:05

        Et je confirme au passage la pertinence de l’article de Mr Vereycken dont Zen a fait mention dans son dernier post ...


      • LE CHAT LE CHAT 6 août 2008 15:54

        Et les germanophones , avec qui veulent ils aller en cas d’éclatement de la Belgique ? Un nouveau petit paradis fiscal Eupen-Malmedy pour fraudeurs teutons ?  smiley


        • vinvin 7 août 2008 00:37

          Ce n’ est par-ce que l’ on a rien a dire qu’ il faut fermer sa gueule !.........

          Oui.

          Mais il faut toujour touner sept fois la langue dans la bouche de sa voisine avant de l’ ouvrir ! ( surtout de nos jours......).


          (Y a qu’ a voir comme C. L.. SINE a ramassé sa gueule chez CHARIE HEBDO.......)



          VINVIN.


          • René G. Thirion René G. Thirion 7 août 2008 14:06

            Il n’y a pas d’alternative Belgique Bruxelles-Wallonie ou Mini-Belgique francophone qui pourrait nous conduire à la prospérité heureuse que nous aimerions avoir pour nos enfants. Belgique, cela veut dire encore une famille royale à entretenir avec un gros tiers de la population existante. Cela voudrait dire une capitale bruxelloise tentant de survivre sur une seule région.

            Il me semble que les deux seules options possibles sont une Wallonie existante, mais avec quelle puissance économique et sociale ? Ou le rattachement à la France : devenir la vingt-troisième région de la 6ème puissance du monde actuelle.

            Est-ce à dire que le sort de l’importante population bruxelloise d’expression française m’importe peu ? Non. Mais son rôle de capitale d’un pays en déliquescence sera bientôt terminé. Il est temps pour elle de penser à l’Europe dont elle est capitale et pourquoi pas ?, devenir une région indépendante de rencontre entre la Wallonie et la Flandre, centre représentatif de l’Union Européenne.
             


            • René G. Thirion René G. Thirion 25 mars 2009 15:35

              Merci beaucoup !

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