Ce que la Saga Wikileaks Nous enseigne
La réaction à WikiLeaks et à son fondateur, Julian Assange nous dit tout
que nous avons besoin de savoir sur la corruption totale de notre monde
« moderne », qui est en fait un retour à l’Âge des ténèbres.
Les médias, pas simplement aux Etats-Unis mais aussi partout dans le monde anglophone et en Europe, ont montré leur hostilité à WikiLeaks. La raison est évidente. WikiLeaks révèle la vérité, alors que les médias couvrent le gouvernement américain et ses états fantoches.
Pourquoi quelqu’un avec un soupçon de bon sens irait-il lire les médias quand il peut lire la matière originale contenue dans WikiLeaks ? Le reporter américain et le rédacteur moyen doivent être vraiment furieux que leur propre lâcheté soit si clairement exposée par Julian Assange. Les médias américains sont des prostitués, alors que le sang courageux des guerriers parcourt les veines de WikiLeaks.
Tout comme les politiciens américains veulent voir Bradley Manning exécuté parce qu’il a révélé des crimes du gouvernement américain, ils veulent voir Julian Assange exécuté. Depuis quelques jours, les plus notoires des couillons qui siègent au Congrès américain ont dénoncé Assange comme un “traître à l’Amérique.” Quelle ignorance totale. Assange est un Australien, pas un citoyen américain. Pour être un traître à l’Amérique, on doit d’abord en avoir la nationalité. Un Australien ne peut pas être un traître à l’Amérique, pas plus qu’un Américain ne peut être un traître à l’Australie. Mais n’espérez pas que les crétins patentés qui représentent les lobbyistes à Washington en sachent autant.
Mike Huckabee, le pasteur baptiste redneck qui, étant gouverneur de l’Arkansas et, ajoutant à la honte déjà si écrasante de l’Amérique, était le troisième prétendant à l’investiture présidentielle républicaine, a demandé l’exécution d’Assange. Ainsi ici nous avons un “homme de Dieu” appelant le gouvernement américain à assassiner un citoyen australien. Et les Américains se demandent pourquoi le reste du monde les déteste.
Les documents qui ont fuités du gouvernement américain via WikiLeaks montrent que le gouvernement américain est une honteuse bande de gangsters sans scrupules. Le gouvernement américain a pu se permettre d’obliger le Premier ministre britannique Brown à "arranger" l’enquête "Chilcot" démontrant comment l’ancien Premier ministre Tony Blair avait manipulé et menti au gouvernement britannique afin d’en faire des mercenaires au service de l’invasion américaine de l’Irak. Un des câbles "diplomatiques" révélé montre le fonctionnaire du Ministère de la Défense britannique Jon Day promettant au gouvernement Américain que le gouvernement du Premier ministre Brown a mis en place “des mesures pour protéger vos intérêts.”
D’autres câbles montrent le gouvernement américain menaçant le Premier ministre espagnol Zapatero, tout en lui ordonnant d’arrêter ses critiques sur la guerre d’Irak et autres. Vraiment, comment ces gouvernements étrangers peuvent-ils croire encore qu’ils sont souverains ?
Ce ne sont pas seulement les gouvernements étrangers qui sont sous la férule américaine. il en est de même pour Amazon.com. Joe Lieberman du Connecticut, qui est le sénateur israélien le plus influent au sein du Sénat américain, a proféré des menaces suffisamment crédibles envers Amazon pour faire évincer le site WikiLeaks de leur service d’hébergement.
Ainsi vous y êtes. D’une part le gouvernement et les médias prostitués américains déclarent qu’il n’y a rien de nouveau dans les centaines de milliers de documents révélés, d’autre part ils font tout pour fermer WikiLeaks et faire taire son fondateur. Évidemment, en dépit des dénégations du gouvernement américain, ces documents sont extrêmement nuisibles. Ils montrent que le gouvernement américain n’est pas ce qu’il prétend être.
Assange se cache. Il craint un assassinat de la CIA et du Mossad et, pour ajouter à ses problèmes le gouvernement Suédois a changé d’avis, peut-être suite à des pressions américaines ou/et de l’argent, au sujet des accusations de viol que le gouvernement suédois avait auparavant écarté par manque de crédibilité. Si les informations qui circulent sont avérées, deux femmes, qui pourraient être des agents de la CIA ou du Mossad, ont porté des accusations d’abus sexuel contre Assange. Elles prétendent avoir eu des rapports sexuels consentis avec lui, mais qu’il ne s’est pas arrêté quand elles lui ont demandé de le faire suite à la rupture du préservatif.
[note de Bertrand : Mes chers lecteurs, vous me voyez sincèrement désolé d’être dans l’obligation de traduire ici un truc aussi risiblement grotesque]
Pensez-y depuis une minute. Mis à part les stars du porno, combien d’hommes peuvent s’arrêter au point d’orgasme ou en s’approchant de l’orgasme ? Comment quelqu’un sait-il où Assange en était dans le processus de l’acte sexuel ?
Un gouvernement qui aurait le moindre sens de l’intégrité et du respect de la vérité essaierait-il d’entacher le nom d’un des principaux témoins des réalités de notre temps sur la base de charges aussi ridiculement minces ?
De toute évidence, la Suède est devenue une marionnette de plus au service des Etats-Unis.
Le gouvernement américain a pris l’habitude de mentir impunément depuis si longtemps qu’il n’hésite plus à le faire de la façon la plus criante. WikiLeaks a révélé un document classifié des Etats-Unis signé par la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton qui ordonne explicitement aux diplomates américains d’espionner les fonctionnaires du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies. Le câble est maintenant dans le domaine public. Personne ne nie son authenticité. Pourtant, aujourd’hui le régime d’Obama, plus précisément le Secrétaire de Presse de la Maison Blanche Robert Gibbs, a déclaré qu’Hillary Clinton n’avait jamais ordonné ou même demandé aux fonctionnaires américains d’espionner les fonctionnaires de l’ONU.
Comme le dit Antiwar.com : Qui croyez-vous, le texte imprimé avec la signature d’Hillary Clinton ou la Maison Blanche ?
Quelqu’un qui croit le gouvernement américain à propos de quoi que ce soit est l’incarnation même de la crédulité.
*Paul Craig Roberts a été rédacteur du Wall Street Journal et Secrétaire d’Etat au Trésor américain. Son dernier livre, HOW THE ECONOMY WAS LOST, vient d’être publié aux états(soit-disant)unis par CounterPunch/AK.
Contact : [email protected]
Traduction : Bertrand Du Gai Déclin
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