Ce vendredi, les Algériens ont marché sous la pluie et la grêle
Ce 15 novembre 2019, les Algériens ont encore manifesté, par centaines de milliers, contre le régime en place. Ils ont marché sous la pluie et la grêle. C’est le premier vendredi orageux depuis près de neuf mois de contestation ininterrompue. Chargés à bloc, les nuages ont bien choisi l’heure et l’endroit pour déverser leur contenu sur des pancartes en carton et des banderoles en tissu. Malgré le froid et le mauvais temps, la lumière n’a pas quitté les yeux et le sourire n’a pas déserté les lèvres. Le drapeau national n’a jamais été aussi adhérent à la peau. Il n’a jamais été aussi collant, aussi moulant. Les jeunes étaient là au rendez-vous ; les enfants aussi, accompagnés de leurs parents et de leurs grands-parents. Entre nous, il vaut mieux se mouiller sous les flots que de se mouiller dans des affaires embarrassantes.
Visiblement, rien n’arrêtera le peuple algérien dans sa marche vers l’émancipation, dans son élan révolutionnaire pour le changement et le renouveau. Invincibles sont ces citoyens, épris de justice et de liberté, qui œuvrent, chacun à sa manière, à la construction d’une république digne de ce nom. Le rêve algérien est possible. Il est grand temps d’en finir avec ce cauchemar qui a trop duré sous la bénédiction de la dictature.
Jusqu’ici, les choses se déroulent dans le calme et la sérénité. Le peuple avance doucement mais sûrement.
Mais la junte militaire, actuellement au pouvoir, bloque la transition tant réclamée par la rue. Faisant semblant de ne rien voir et de ne rien entendre, elle ne ménage aucun effort dans le but d’induire les personnes vulnérables en erreur, notamment via une guerre électronique livrée par des trolls sponsorisés. Les médias locaux ne s’expriment que pour saluer la feuille de route de l’armée. Pourtant, cette institution n’est en aucun cas habilitée à faire de la politique comme elle le fait en ce moment.
A l’échelle internationale, l’Algérie ne semble intéresser personne. Un silence vicieux et complice commence, toutefois, à faire du bruit, trop de bruit même. Les puissances mondiales ont, en tout cas, intérêt à se faire tout petites puisqu’elles sont, directement et indirectement, impliquées dans la spoliation des richesses du pays. Pour les années à venir, elles ont de quoi se réchauffer et de quoi faire fonctionner leurs chars et leurs avions. Après avoir été validée par le Conseil des ministres le 13 octobre dernier, la loi sur les hydrocarbures vient d’être définitivement adoptée, ce 14 novembre, par l’Assemblée populaire nationale. Une loi controversée entérinée par deux institutions en manque de légitimité, en l’absence d’un président élu au suffrage universel ! Il n’y a rien de plus incohérent que cette démarche qui vise uniquement à acheter le soutien prédateur des capitales étrangères au détriment de la paix sociale.
Ce régime ne changera pas, d’où l’urgence de le changer.
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