Chasse à courre aéronavale franco-espagnole en Méditerranée
Une chasse à courre aéronavale franco-espagnole a eu lieu dans la nuit de 29 au 30 mai dans des conditions mouvementées que vient de relater le service d’information de la marine nationale.
Le gibier était une vedette rapide à trois moteurs hors-bord de quarante chevaux, du type connu, dans le milieu, sous le nom de « Go fast » (va vite) et qui était soupçonnée de transporter un chargement de drogue.
L’embarcation suspecte avait été signalée à la marine nationale française au nord de la côte marocaine par un avion de surveillance de la marine royale espagnole.
Une opération de poursuite a été organisée avec les moyens militaires de deux pays. Elle a nécessité la mise en oeuvre d’un avion de patrouille maritime, des douanes, un Atlantique 2 de la flottille 21 F, de la frégate Surcouf ayant à son bord un détachement commando de marine, d’un hélicoptère Panther de la flottille 36 F et d’un détachement de douaniers et d’officiers des douanes.
Une fois l’embarcation repérée par les Espagnols, un avions de patrouille maritime des douanes, un Atlantic 2, a pris le relais de la surveillance.
Il a ensuite été relevé un avion de patrouille maritime de la marine nationale qui a guidé la frégate française Surcouf dans son interception de l’embarcation suspecte signalée par les Espagnols.
Un hélicoptère Panther de la flottille 36 F de la marine nationale patrouille a ensuite pris en chasse au ras des flots l’embarcation dont l’équipage avait jusqu’alors refusé de se rendre, et lancé à pleine puissance les moteurs de l’engin à toute vitesse .
C’est alors que, devant l’obstination des narcotrafiquants supposés, l’équipage de l’hélicoptère, volant au-dessus de l’embarcation, en fuite a effectué des tirs réglementaires de semonce.
Mais la vedette rapide Go fast ne s’arrêtait toujours pas. Sur ordre de sa hiérarchie, le mitrailleur a procédé alors, comme à l’hallali, à un tir de neutralisation, c’est-à-dire qu’il a visé les moteurs de l’embarcation, comme seul moyen efficace de stopper les récalcitrants.
Privée de propulsion, la vedette Go fast s’est immobilisée, approchée ensuite par la frégate Surcouf qui a mis à l’eau une embarcation de type Etraco, vedette super-rapide utilisée dans les opération militaires amphibies. Les commandos de marine qui étaient à son bord se sont rapidement rendus maîtres de la situation. Ils ont ensuite procédé à l’arraisonnement de la vedette et à l’arrestation des trafiquants.
Ils étaient cinq membres d’équipage qui ont été remis à la gendarmerie maritime ainsi que leur chargement composé de ballots contenant plus d’une tonne de résine de cannabis.
Aucune information n’a été donnée par la marine au sujet de l’identité et de l’origine des contrebandiers arrêtés.
Il convient de rappeler que, voisin de la zone ou s’est déroulée cette chasse, le Maroc produit traditionnellement du cannabis sur quelque 170 000 hectares dans les montagnes du Rif. La culture du cannabis est une des rares sources de revenus de cette province sous-développée.
Toutefois, aucune origine du produit saisi n’a été mentionnée.
Naguère interpellé au sujet du trafic marocan de "Kiff" (hashich en gerbe) par des représentants de la presse internationale, feu le roi Hassan II, tout en ne niant pas l’importance de cette production locale, avait seulement déclaré, comme pour une boutade, que "la répression du trafic de la drogue qui en était tirée relevait plutôt de la responsabilité des pays où elle était consommée."
La Go fast arraisonnée a été confiée pour examen et expertise au bâtiment d’aide et de soutien à la dépollution (BSAD) Carangue, armé par la société Les Abeilles Internationales.
Les trafiquants et leurs ballots de cannabis ont été embarqués sur la frégate et ramenés à Toulon où ils ont été confiés à la gendarmerie maritime.
On indique de source officielle de la marine nationale française qu’ils seront jugés sur le sol français, selon le droit français.
La même source a révélé que le même jour, à Naples, un accord avait été signé entre les marines riveraines. Cet accord porte sur la mise en place d’un réseau d’informations maritimes.
Dirigées par la frégate Surcouf, l’interception des cinq trafiquants et la saisie de la drogue qu’ils convoyaient confirmées, onze mois après, deux autres vedettes Go Fast ont été saisies par la frégate Jean de Vienne, d’où la nécessité d’un maintien d’une vigilance permanente des marines de E.U. dans cette zone stratégique de la Méditerranée.
Source : Information marine nationale française.
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