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CHILI : La réalité du meilleur collège dévoilée

Benjamin Gonzalez est l'un de ces leaders lycéens de l'ombre. A dix-sept ans, il fait partie des élèves du "meilleur collège du Chili". L'Instituto Nacional a vu défiler depuis sa création en 1813, dix-huit présidents du pays sur ses bancs, dont Salvador Allende. Lors de la cérémonie de graduation du 28 décembre dernier, à travers la remise en cause d'un système, le collégien a pointé du doigt les mensonges sur la réalité du pays. Depuis, son discours fait un buzz médiatique.

"Tout d'abord, je souhaiterais m'escuser". D'une voix forte, Benjamin Gonzalez révèle avoir changé le discours qui lui fut demandé par les instances académiques. "Celui que je vais lire ne reflète pas celui que j'ai fais parvenir et qui a été approuvé. J'en prends l'entière responsabilité." continue-t-il devant une assistance médusée. Le directeur de l'Instituto Nacional, Jorge Toro, serre les dents. "Quand je me suis embarqué dans la rédaction de ce discours, j'ai rencontré plus de doutes que de certitudes. Que dois-je dire ? Comment en cinq minutes, puis-je résumé mon passé dans ce collège emblématique ? Comment rédiger quelque chose en ce jour si important ? " explique le leader étudiant. Dans un premier temps, il avoue avoir tenté d'écrire un discours tels ceux qu'il a écouté comme délégué de cours, lors des cérémonies du jour de la création du collège. Il aurait voulu revenir sur la glorieuse époque qui a vu la création de ce lieu d'éducation privilégié. Il aurait voulu associer à ses paroles, la présence des dix-huits présidents du pays ayant foulés les couloirs de cette institution. "Il suffit de lire cela dans les pages de Wikipédia. Je ne veux pas me répéter." signifie-t-il dans le silence qui a remplis le théâtre du centre de Santiago, capitale du Chili. "Ce discours me représente et j'en suis le seul responsable. (...) Aujourd'hui, je vais révéler ce que nous, les instituanos, taisons." De l'histoire officielle, le collégien préfère se faire "porte-parole des sans-voix" ayant vécu dans la même instution que lui. "C'est quelque chose que nous avons tous caché, du corps académique en passant par les anciens gradués." 

Benjamin explique sa tristesse à s'imaginer faire partie de la génération "du centenaire" du collège. Il rappelle son souvenir du second jour de classe quand une professeur leur a conté l'histoire du lieu où ils étudient. " Jamais, elle n'a fait allusion au fait que la plupart des anciens élèves devenus présidents du pays, avaient du sang sur les mains." lance le collégien se référant au Président Pedro Montt, ayant orchestré le massacre de 3500 personnes dans le nord du pays. Ou encore le cas du Président Errazuriz ayant laissé mourir 300 personnes durant la "question sociale" dans le centre de la capitale chilienne. Le collégien cite aussi le Président Anibal Pinto ayant favorisé la guerre du pacifique. "Je ne veux pas qu'un ancien élève soit à nouveau président du pays ! J'aurais honte si Laurence Golborne (Candidat aux Présidentielles 2014) gagne." analyse-t-il dans la moitié de son discours. Plus que ces "fausses histoires" le futur ancien élève rejette les traditions, les mythes cultivés au sein de l'Instituto Nacional, reconnu comme le collège le plus détesté durant les protestations étudiantes de 2011. "Depuis mon premier jour, j'ai su que tout convergait vers un seul but : le succès. Ici, on ne nous enseigne pas à mémoriser, on ne nous enseigne pas le respect humain ou celui des autres classes sociales. On nous apprend juste à obtenir les meilleurs points au bac national afin de s'acheter une 4x4." Benjamin qualifie l'éducation qu'il a reçue comme une réussite basée sur la descrimination et la haine des homosexuels. "Jamais, nous n'avons su la réalité du coup d'Etat de 1973." complète le collégien dévoilant la mise sous silence de la mort d'un ancien élève, Salvador Allende Goosens. Terminant son discours, Benjamin prédit se sentir fier s'il reçoit son diplôme sous les "cris de haine". Un ultime hommage envers nombre de ses compagnons, virés du "meilleur collège chilien" pour cause de participation au mouvement étudiant réclamant une meilleure éducation.

 

 

Sources :

www.g80.cl

 


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7 réactions à cet article    


  • miguelao75 31 décembre 2012 16:18

    Edelweiss,

    Pour information il s’est suicidé après un discours magnifique plein d’amour et d’espoir, tout le contraire de tes propos.

    Merci Anémone pour cet article.


    • COLRE COLRE 31 décembre 2012 18:50

      Ignoble… mais pour qqu’un qui a le cerveau dans les couilles, faut pas s’attendre à ce que sa pensée vole plus haut que son entrejambe.

      Tu aurais eu du mal à fouetter un Mapuche, il aura fallu des guerres de conquêtes et des dizaines de milliers de morts pour vaincre leur courage et leur résisance fière et acharnée. C’est à toi qu’il manque des cojones et le sens de l’honneur, pauvre type.


    • bakerstreet bakerstreet 31 décembre 2012 19:23

      Au Chili comme en argentine, le passé se vit toujours au présent.

      Rappelons que Pinochet n’a pas été jugé pour ses crimes contre l’humanité, et que Thatcher l’a protégé d’une extradition vers l’Espagne.
      Ils partageaient c’est vrai la même vision du monde, celle liée au libéralisme à la Friedman, cad casser l’état pour ouvrir les marchés, et les opportunités aux copains.

      Les généraux du calibre de Pinochet, ou de Videla, et les bourreaux en général, son beaucoup moins courageux à affronter les juges, que de faire enlever dans les camions les femmes enceintes, pour les destinations que l’on sait.
      Rappelons que le Chili fut cassé par un coup d’état militaire diligenté par un nouvel ordre économique, ce libéralisme qui a joué ensuite d’une frontière à l’autre ;

      Les adolescents ont cet age béni où leur capacité de jugement ne sont pas altérés, par leur intérêt et leur carriérisme.

      Certains de consument, et meurent après un destin très court.

      D’autres se répudient. D’autres parviennent à survivre, et à garder leur capacité de révolte. 

      Ce sera chez ces hommes qu’on ira chercher les grands : Mandela, Gandhi......

      Pinochet, lui, était un petit homme effacé, au point qu’ Allende en fera son homme de confiance.

      Les petits hommes ont parfois de l’avenir !


      • Anémone C. HUBERT 31 décembre 2012 20:31

        @schweizer.ch Vos propos trahissent l’esprit dans lequel vous êtes enfermé depuis des lustres quelque que soit votre position dans la société. A cet égard, cet élève démontre une dignité, un respect pour les valeurs qui lui sont propres, et qu’il défend à l’intérieur de son propre établissement sans se mentir à lui-même. Il permet une réflexion interne à la réalité d’une certaine classe sociale.Il permet un débat sein et nécessaire. Ceux qui l’on fait, sont rares et méritent le respect. Il faut avoir des « cojones » pour réaliser ce type de discours à un moment pareil de sa vie, avec une telle clarté, force, que les médias - mêmes conservateurs, en parlent. Quant à votre référence à fouetter un mapuche, elle est ignoble et vous, vous donnez envie de vomir. Il est significatif les noms des Présidents que vous citez par coeur... ceux qui ont du sang sur les mains.

        @miguelao75 Je pense que vous vous référiez au suicide de Salvador Allende, juste après son discours durant le coup d’Etat. Jusqu’à sa mort, cet homme est resté un homme de valeur et il mérite le respect pour son amour de la patrie et son respect des hommes y compris ses ennemis.

        Pour info, Benjamin Gonzalez se porte bien.

        http://www.biobiochile.cl/2012/12/30/alumno-que-dio-discurso-en-i-nacional-mi-unico-objetivo-era-abrir-debate-de-temas-que-no-se-hablan.shtml

        http://www.adnradio.cl/noticias/sociedad/ex-institutano-sobre-su-discurso-todos-creen-que-el-instituto-nacional-es-un-elefante-blanco-que-camina-solo/20121231/nota/1817756.aspx


        • lulupipistrelle 31 décembre 2012 23:31

          @L’auteur


          Vous êtes totalement immature. 
          Je n’ose pas dire que vous portez en vous le germe de tous les totalitarismes.. vous êtes peu-être simplement çà côté de la plaque. 

          @autres : « mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente »

        • miguelao75 1er janvier 2013 21:31

          Effectivement je faisais bien référence à Salvador Allende. Suite au propos de Edelweiss sur la Moneda. En tout cas je suis tout à fait d’accord avec toi et te remercie pour cette article. Esperons que cela pourra réellement débouché sur un débat sociétal.


        • nemo 6 janvier 2013 01:12

          Mr Schweizer, votre freudisme à 2 balles est avant tout votre défense personnelle pour ne pas voir en face un acte de bravoure qui vous dépasse à l’infini.
          Je ne pas exprimer sans être censuré ce que votre petitesse inspire comme dégoût. Vous êtes un lâche qui se sent insulté par le courage, et vous avez bien raison en cela.

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