Chili : Pinera remporte l’élection présidentielle 2010
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Dimanche 17 janvier 2010, les Chiliens ont voté pour élire leur nouveau président. C’est avec 51,6% de voix qu’au second tour le milliardaire Sebastian Piñera remporte les élections présidentielles face à l’ancien Président de gauche Eduardo Frei.
Cela fait exactement 20 ans que la droite chilienne n’était pas montée au pouvoir. En effet, le dernier représentant de la droite ayant eu ce pouvoir n’est autre que le général Pinochet. Malgré un bilan positif et une opinion publique favorable à 80 %, la présidente socialiste sortante, Michelle Bachelet, n’a pas eu la possibilité constitutionnelle de se représenter.
Qui est Eduardo Frei ?
Candidat de la Concertacion (coalition socialiste et démocrate-chrétienne) cet ancien président (1994-2000) et fils de président (1964-1970) peine à représenter le changement. Avec seulement 26 % d’intentions de vote, il est loin des 80 % de popularité de la présidente sortante Michelle Bachelet, qui ne peut se représenter.
Qui est Sebastian Piñera ?
Il est le « Berlusconi Chilien », Requin des affaires qui a introduit les cartes de crédit dans son pays, il possède la compagnie aérienne Lan Airlines, contrôle à 100 % la chaîne hertzienne Chilevision, détient 16,8 % de Colo-Colo, légendaire club de football de Santiago, ainsi que des participations dans tous les secteurs de l’économie imaginables : bâtiment, immobilier, stations-service, distribution, banque, vignobles, télécoms, fonds de pension, etc... En 2005, Sebastian Piñera avait été battu par la socialiste Michelle Bachelet, qui ne pouvait briguer un second mandat d’affilée.
“Aujourd’hui, la majorité des Chiliens ont parlé clairement et ils se sont exprimés pour le changement, l’avenir et l’espoir”, a dit Piñera depuis une scène montée sur la Promenade en face de son QG de campagne, sous un immense drapeau du Chili et entouré de son épouse Cecilia et de quatre enfants. L’entrepreneur élu président a convoqué la Concertation pour forger un accord de possibilité de gouvernabilité. “Je vais être un président d’unité nationale et je vais gouverner pour tous les Chiliens, mais avec un souci et une affection spéciale pour les plus humbles et la classe moyenne qui a tant besoin de cela.”
Piñera a promis de combattre le trafic de stupéfiants et la délinquance et pousser la croissance économique. Mais il s’est aussi engagé “à maintenir et à agrandir” le réseau social créé par les gouvernements de la Concertation. “Nous avons besoin d’un État fort et efficient, avec beaucoup de muscle et peu de graisse. Nous serons un gouvernement qui récupère la culture de bien faire les choses et de les faire avec le sens d’urgence. Il y a 600 000 Chiliens qui aujourd’hui n’ont pas de travail et qui ne peuvent pas attendre.”
Une victoire logique ?
Cette victoire qui aurait pu être empêchée. En Octobre 2008, la coalition gouvernementale de centre gauche perdait les mairies de la plupart des grandes villes au profit de la droite à l’occasion des élections municipales. Cette première grosse alarme aurait dû forcer la gauche à s’unifier mais en politique ce sacrifice ne semble pas être logique pour certains. Cette division a ainsi facilité la montée au pouvoir de la droite chilienne.
Serge Sedille
Equipe : www.unasur.fr
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