Climat dans la Monarchie Marocaine : Après le calme, une pluie de sang
18 jours après le constat sur place, à Marrakech, d’un pays vigilant mais solide face à l’effet dominos qui secoue les nations voisines et leur vague de contestations internes, le Maroc… saigne à son tour ! Non pas de blessures entre soulèvements populaires et répliques du pouvoir en place, mais d’entailles profondes et aveugles provenant d’une cause externe : l’attentat terroriste ! Perpétré en plein cœur d’un tourisme surpuissant, garant de la stabilité économique et (géo)-politique du Royaume, le Maroc n’implose pas… Il explose, en son vivier, à coup de bombes à clous et projectiles !
Quand « une autre violence » se manifeste à contre-courant de celle répandue par l’effet dominos !
Il est des conséquences que l’on est prêt à assumer et d’autres que l’on assume sans y être prêt ! Des faits brutaux, bourrus, dangereux qui s’invitent au cours des événements, des décisions, au cœur de vies sans requête, et en vacances. « Les colères de la Révolution du Jasmin, puis celles de la Place Tahrir, et les cris hurlants et incessants des armes entre Insurgés et Régime Kadafiste, (…) qui grondent dans tout le Maghreb » sont, bel et bien, les retombées souvent disproportionnées, d’un grondement social et politique, volontaire et intra-étatique. Mais la mutilation d’un tourisme touché en plein cœur par un engin de la mort déclenché à distance, dans le restaurant Argana, ultra fréquenté de la place Jemaa-el-Fna, faisant selon un bilan provisoire, environ 15 victimes, dont 6 françaises, n’était pas inscrite au chapitre de l’Histoire du Changement qui se déroule, en ce moment, dans les pays du Maghreb et plus largement au Proche-Orient… Même si 3 jours avant l’attentat de Marrakech, le 25 avril, une vidéo avait été postée sur Internet par Al Quaida au Maghreb Islamique (Aqmi), avertissant le Maroc de ses menaces directes, en rapport avec le sort de prisonniers détenus là-bas.
Changement de décor en 18 jours !
Marrakech, le 10 avril 2011. Le calme régnait pourtant ! Le soleil frappait sur la Koutoubia. Loin de la dolce Vita romaine, Marrakech la « bouillonnante » inspire et aspire les voyageurs, marchande avec eux pour un oui, pour un non, pour tout et rien à la fois ! C’est d’usage… C’est un mode de vie. C’est ce qui fait vivre ces commerçants dans l’âme, ce lien étroit avec les touristes, les « gazelles et gazeaux », qui jouent le jeu ne de pas en découdre pour acquérir, au prix qu’ils concèdent d’y mettre, les objets qu’ils exposeront chez eux, et qui nourriront en échange les marocains : vente fourmilière et familière… « 150 dirhams le tour de la Medina en calèche ! » « 2 500 dirhams pour les 2 tapis berbères », « 100 dirhams, ce plat en céramique jaune aux poissons bleus ». La vie du peuple marocain en dépend ! C’est ainsi… pour le bien de tous.
Marrakech, le 28 avril 2011. Une légende dit que lorsque l’on a planté la Koutoubia au cœur de la ville, celle-ci a tellement saigné que tous les murs de la ville en ont gardé cette couleur rouge omniprésente. Le sang a coulé aujourd’hui ! Et ce n’est pas une légende. Les touristes repartent et le marocains voient rouge. Leur colère est aujourd’hui immense car cette dernière n’est pas déclenchée par le peuple, mais vraisemblablement par une poignée d’islamistes déchaînés et enchaînés à la Haine… l’enquête devra l’établir faute de revendication de l’attentat à ce jour ! Aveuglement morbide qui conduit à la plus parfaite méprise d’agir contre « les siens », le peuple, qui essaie de survivre… et qui va mourir de faim, demain, faute de touristes, parce une poignée de gens masqués et armés les détruisent, en avertissant, dans leur vidéo du 25 avril 2011, « ces impies du Maroc et leurs chiens de complices, ainsi qu'à tous leurs services et espions »… qu’ils sont là ! Et d’insister : « à mes frères, prisonniers et opprimés, patience. Votre cause est la nôtre et vos soucis sont les nôtres. L'heure de la victoire est imminente", lance l’un deux !
Les prisonniers, injustement détenus pour beaucoup, pourront toujours manger… peu et mal, certes ! Mais ils mangeront… Le peuple va mourir de faim !
Florence Signoret
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