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Colombie : jusque dans la jungle, mon fils

Paroles de la mère d'un otage des FARC

Ana Dolores Carrero est la mère de José Libardo Forero Carrero, l’un des otages libérés le lundi 2 avril à Villavicencio (Meta). Pendant 13 ans elle n’a jamais cessé de se battre pour sa libération.

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Ana Dolores

Plaquée contra la fenêtre, Ana Dolores scrute attentivement le ciel orangé. Elle ferme les yeux quelques secondes et prononce une prière inaudible. Sur la vitre, elle a collé le portrait de son fils, José Libardo Forero. Après 13 ans de captivité dans la jungle, il arrive cet après-midi avec neuf de ses compagnons.

13 années

“Ces 13 années ont été vraiment douloureuses, de l’angoisse, de la peur,” glisse calmement Ana Dolores. “Mais aussi beaucoup de mobilisation, de soutien avec les autres familles, de manifestations. Son traitement ? Inhumain…enchainé au cou toute la journée, des semaines de marche, la maladie de la jungle. C’est dur de penser ça. Moi dans un lit confortable, et lui sous la pluie… Mais je sais que mon Dieu l’a protégé.” 

Preuves de vie

Pendant ces années, les FARC n’adressaient que très peu de preuves de vie. Cependant, les familles laissaient quotidiennement des messages sur la radio voces del secuestro, que les otages étaient autorisés à écouter. “C’était comme jeter une bouteille à la mer”, ironise Ana Dolores. “Mais il y a deux ans, on a reçu une courte vidéo des FARC, et on a vu José. Il nous remerciait pour nos messages. Même si on le voyait triste et malade, ça nous a redonné beaucoup d’espoir.”

“Je veux que la guerre se termine”

Comme toutes les mères d’otages, Ana Dolores souhaite l’ouverture d’un dialogue concret entre les guérillas et le gouvernement. “Pour que l’on puisse connaître la paix en Colombie, il n’y a que la négociation. Et les deux camps continuent à se tirer dessus. Mais heureusement la señora Piedad [Córdoba] nous a beaucoup soutenu et a fait un travail fabuleux pour libérer nos enfants.”

Ana Dolores pense également aux guérilleros : “je prie pour eux, pour qu’ils ne meurent pas. Ils ont aussi une mère qui veut les revoir. Je veux juste que la guerre se termine…et revoir mon petit.”

 

Dans le hall, un homme vient de recevoir un communiqué de la Croix Rouge. Il réclame le silence qui s’impose subitement. Il s’écrie : “les 10 otages sont en ce moment dans l’hélicoptère de la Croix Rouge et arriverons ici dans une heure !” L’effet est instantané. Les familles applaudissent et se prennent dans leurs bras.

Ana Dolores ne peut contenir ses larmes : “je n’y croyais plus. 13 ans que j’attends ! Merci mon Dieu ! Merci mon Dieu !”

Lien : http://courriersderrance.blogspot.com/&nbsp ;


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1 réactions à cet article    


  • Pierre-Marie Baty 10 avril 2012 13:24

    Ana Dolores pense également aux guérilleros : “je prie pour eux, pour qu’ils ne meurent pas. Ils ont aussi une mère qui veut les revoir. Je veux juste que la guerre se termine…et revoir mon petit.”

    Il est là, le bon sens et l’état naturel des choses chez les êtres humains... Que ceux qui veulent faire la guerre la fassent entre eux, mais qu’ils f**tent la paix à ceux qui n’en veulent pas. On devrait inventer des stades de guerre. Comme les stades de foot, mais avec des murs épais et sans spectateurs. Ah, quelle paix !

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