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Comment s’accrocher au pouvoir – Mode d’emploi made in RDCongo

Selon la Constitution de la République Démocratique du Congo, le mandat présidentielle est de cinq (5) ans, renouvelable une seule fois après suffrage universel direct (Article 220). En clair, le Président Joseph Kabila qui a été élu une première fois en 2006 et une deuxième fois en 2011 (élection controversée) n’a pas le droit de briguer un troisième mandat lors des prochaines élections prévues en 2016. Voilà pour le décor.

ACTE 1 : Lancement du débat sur un possible 3ème mandat du Président Kabila

En juin 2013, Evariste Boshab (proche de Kabila, Secrétaire Général du PPRD (parti au pouvoir) et récemment nommé Vice-Premier Ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité (Gouvernement Matata II nommé le 07 décembre 2014)) lance le pavé dans la marre suite à la publication de son livre « Entre révision de la constitution et l’inanition de la nation ». Le débat est lancé sur un possible 3ème mandat du Président Kabila est lancé.

Suite à la publication de cet ouvrage, la revue Jeune Afrique entre aussi dans la polémique en se posant la question sur l’éventualité d’un 3ème mandat de Joseph Kabila (http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20130702171419/).

Fin juillet 2013, Boshab essaie de se rattraper en affirmant que le PPRD n’avait jamais réclamé la révision de la Constitution (http://radiookapi.net/actualite/2013/07/30/rdc-le-pprd-ne-reclame-pas-la-revision-de-la-constitution-assure-evariste-boshab/).

Mais rien n’y fait, le débat se poursuit aussi bien dans le milieu politique que dans le milieu associatif, universitaire et religieux.

Dans la sphère politique congolaise, opposition et majorité va chacun établir un argumentaire pour justifier la possibilité ou non d’un troisième mandat du Chef de l’Etat.

Pour l’opposition, la Constitution est claire, un troisième mandat n’est pas envisageable. (http://www.rfi.fr/afrique/20140927-rdc-marche-opposition-contre-revision-constitution-kabila-udps-unc-tshisekedi/).

C’est également la position que partage le milieu associatif, universitaire et religieux ainsi qu’une grande majorité de la population congolaise.

(http://www.rfi.fr/emission/20140918-mgr-fridolin-ambongo-president-cenco-s-exprime-rfi/)

La communauté internationale semble aussi se positionner contre une quelconque révision de la Constitution. (http://afrique.kongotimes.info/rdc/rdc_elections/8322-rdc-discours-ambigu-communaute-internationale-revision-constitutionnelle-revelations-proche-rais-jeune-afrique-occidentaux-entretiennent-flou.html)

Du côté de la majorité dirigeante, les scissions se font sentir. Certains épousent le point de vue de l’opposition et rejettent tout projet de révision constitutionnelle (http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20140902171906/) et (http://7sur7.cd/new/rdc-les-penaltys-de-moise-katumbi-le-gouverneur-du-katanga-contre-un-3eme-mandat-pour-kabila/).

D’autres disent qu’il est possible de réviser la constitution sans insister plus sur l’article qui divise (Article 220). Il y en a un qui est allé bien plus loin en lançant une campagne de communication « Kabila Désir »… Il s’agit De Kin Kiey Mulumba actuellement Ministre en charge des relations avec le Parlement et il était Ministre des Postes, Téléphone, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PTNTIC) au Gouvernement précédent. D’aucuns se posent la question sur cet irrésistible « désir » qu’il a pour son Président ! (http://radiookapi.net/actualite/2014/07/31/rdc-kin-kiey-mulumba-cree-kabila-desir-pour-soutenir-la-vision-du-chef-de-letat/)

Et pendant tout ce temps, le principal protagoniste ne fait aucune déclaration pouvant éclairer la population sur son souhait ou non de briguer un troisième mandat. Suspens…

ACTE 2 : Révision de la loi électorale avec en filigrane un possible glissement du mandat présidentiel au-delà de 2016

Le Gouvernement a bien essayé de réviser la Constitution mais le projet n’a finalement pas abouti (http://radiookapi.net/actualite/2014/06/10/rdc-le-gouvernement-propose-la-revision-de-la-constitution/).

Le 07 décembre 2014, un nouveau gouvernement est nommé. Le Premier ministre Matata Ponyo est maintenu et à ses côtés il a trois Vice-Premiers ministres et le premier des trois est Evariste Boshab en charge de l’Intérieur et de la sécurité, oui le même qui en juin 2013 écrivait sur la révision constitutionnelle… (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Matata_II)

Le 15 décembre 2014, lors de son discours annuel devant le Congrès, Joseph Kabila déclare : « De nos partenaires et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions mais jamais des injonctions. » C’est donc clair, Kabila n’acceptera aucun « ordre » venant de l’extérieur. Mais il ne se prononce pas clairement sur les élections présidentielles de 2016. Le peuple reste donc sur sa faim mais aussi sur ses gardes car cela n’augure rien de bon… (http://7sur7.cd/new/rdc-joseph-kabila-hausse-le-ton-devant-le-congres/)

Le 27 décembre 2014 s’ouvre la session extraordinaire du Parlement qui doit se clôturer le 26 janvier 2015. Aubin Minaku, le Président de l’Assemblée Nationale écarte alors l’éventualité d’une révision constitutionnelle. (http://radiookapi.net/actualite/2014/12/27/parlement-minaku-ecarte-leventualite-dune-revision-constitutionnelle-en-session-extraordinaire/)

Le 05 janvier 2015, le gouvernement dépose un projet de loi pour définir les contours des prochaines élections devant avoir lieu en 2015 et 2016, dont la prochaine présidentielle. Ce projet de loi amende la loi électorale existante. (http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/06/un-petit-pas-vers-de-nouvelles-elections-en-rdc_4550006_3212.html)

A partir du 12 janvier 2015, les manifestations de l’opposition sont réprimées systématiquement. Cette dernière est contre le projet de révision de la loi électorale car selon elle, en conditionnant l’obligation de recensement avant l’élection présidentielle de 2016, recensement qui sera quasi impossible, il y aura un glissement et le président Kabila se maintiendra au pouvoir aussi longtemps que le recensement ne sera pas fait. (http://www.rfi.fr/afrique/20150113-rdc-empoignades-loi-electorale-rue-parlement-badibanga-ramazani-shadari/#./?&_suid=14219309177990777860180299025)

Le samedi 17 janvier 2015, jour de la commémoration du décès de Patrice Emery Lumumba, les députés de la majorité se réunissent en catimini alors que la session d’adoption était prévue pour le 19 janvier 2015 et adoptent le projet de loi électorale. (http://7sur7.cd/new/ayant-ete-adoptee-le-17-janvier-revelations-troublantes-sur-la-loi-electorale/)

Il faut dire que l’opposition avait déjà planifié une marche pour le lundi 19 janvier 2015. Le projet est donc envoyé au Sénat pour examen. (http://www.rfi.fr/afrique/2min/20150119-rdc-violents-heurts-kinshasa-adoption-loi-electorale-kabila-opposition-tirs-senat/)

Depuis le lundi 19 janvier, les manifestations se poursuivent sur toute l’étendue du pays : Kinshasa, Goma, Bukavu, Lubumbashi… Le Gouvernement décide alors de priver le pays de sms et de la connexion internet car selon lui c’est par ce canal que les jeunes se passent le mot et s’organisent pour manifester. Il ne s’agit plus de l’opposition seulement mais c’est bien la population qui dit son ras-le-bol face au coup de force de la majorité présidentielle. Les manifestations sont réprimées dans le sang et à ce jour le nombre exact des morts n’est pas connu. Le Sénat examine quand même le projet de loi et le juge recevable avant de l’envoyer en commission pour examen approfondi. Un sénateur de l’opposition laisse entendre que l’article sur le recensement (article 8) allait être élagué du projet de loi. (http://radiookapi.net/actualite/2015/01/21/mokonda-bonza-nous-allons-elaguer-de-ce-projet-de-loi-tout-ce-qui-touche-au-recensement/)

Le Jeudi 22 janvier 2015, journée de répit à Kinshasa mais les écoles restent fermées et les commerces ouvrent timidement ci et là. Ce jeudi à 14h30 commencera la session du Sénat sur les conclusions de la commission chargée d’étudier le projet de loi électorale.

C’est sûr que les kinois rentreront plus tôt chez eux ce jeudi 22 janvier…

ACTE 3 : Gouverner par défi ?

Cet acte est encore à écrire…

A suivre…

Kingli

Jeudi 22 janvier 2014, 14h15


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2 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 23 janvier 2015 08:16

    Sarkozy : mode d’emploi comment revenir au pouvoir ....


    • Le p’tit Charles 23 janvier 2015 08:55

      le Président Joseph Kabila... ?
      Y a pas de président en Afrique...que dictateurs qui vendent leur pays aux occidentaux... !

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