L’administration américaine de la justice vient de créer l’IP Task Force, on devinera bien aisément le but de cette nouvelle entité : l’intensification de la lutte contre les auteurs d’infraction à la législation sur la propriété intellectuelle.
Ce spectacle affligeant aurait eu toute sa place sous l’administration Bush, mais non c’est l’exécutif américain en la personne de Joe Biden qui a osé. Ami connu des majors, le vice président avait organisé en décembre une réunion ouverte à tous, enfin surtout aux majors car ni les FAI, ni les professionnels du numérique ni les associations de consommateurs n’ont été conviés. La presse est aussi restée à la porte, l’effet ACTA bat son plein avec le principe du secret décidément.
Voila donc la première conséquence de cette réunion, la création de cette task force, nouveau cadeau fait aux majors. Elle aura en charge la traque contre les violations de la propriété intellectuelle. Cela promet des jours difficiles aux monstrueux pirates du net, mangeurs de chiots au petit déjeuner.
C’est un peu comme si on mettait en place un service de police dédié uniquement à ce sujet. Ils feraient mieux d’augmenter les misérables effectifs des policiers qui luttent contre la véritable cybercriminalité (phishing, escroquerie, pédo pornographie).
Mais revenons à la patrie du deuxième amendement ou le législateur considère qu’il est plus inquiétant de télécharger des fichiers soumis aux droits d’auteurs que de mettre en danger la vie des autres (hé oui le cas Jamie Thomas, la "criminelle" qui a récolté une plus grosse amende que des dealers ou des assassins).
Le ministère de la justice américaine a vu aussi la nomination de membres émérites des lobbys pro-majors (Tom Perrelli avocat de la RIAA pour ne citer que le pire). Si le lobbying est considéré comme une activité honnête aux Etats Unis -certains ne doutent de rien- cela pose tout de même un sérieux problème de conflit d’intérêt. Quand le ministère de la justice aura à se prononcer sur des lois favorables aux P2Pistes, les hommes de l’ombre des majors, tapis au sein de ce ministère ne manqueront pas de susurrer quelques mots à l’oreille qu’il faut.
Espérons que nos dirigeants ne prendront pas exemple sur ces Etats-Unis qu’ils admirent tant.
Il semble déjà que certaines méthodes mafieuses de la RIAA soient arrivées en France. Un mail ou courrier papier d’avertissement demandant de payer une somme forfaitaire sous peine de poursuites par exemple. Parfois même c’est une lettre à entête d’un huissier qui est utilisée mais en dehors de sa juridiction et sans titre exécutoire de la justice. Un acte qui mériterait non seulement une condamnation de l’huissier en cause mais aussi du donneur d’ordre.
J’appele cela du racket et de l’abus de pouvoir mais ce n’est que mon avis d’humble citoyen.
Puisqu’il semble vain de vouloir discuter avec ces gens-là, je ne peux qu’inviter les gens victime de telles méthodes à se rapprocher du procureur de la république. Les huissiers de justice sont soumis à un code de déontologie ne l’oublions pas.
Demain nous ne sommes pas à l’abri en France de voir des membres de lobbies des majors, travailler au ministère de la culture par exemple (ha zut j’ai oublié il y en a déjà...). Je me demande toujours pourquoi nos dirigeants mettent un point d’honneur à imiter le pire des Etats-Unis et non le meilleur. Mais c’est ainsi et c’est donc à nous, la société civile de leur montrer qu’il font fausse route.
Les pétitions n’ont plus d’utilité, finissant au mieux en papier brouillon dans les ministères. Le temps des actions est venu, que ce soit en vous exprimant pour le parti pirate aux élections régionales ou en diffusant au maximum le triste sort réservé au monde numérique, chacun peut faire sa part. Internet est comme un mur ou chaque site est une pierre, ce n’est qu’ensemble que nous pourrons former une barrière impénétrable afin de préserver le dernier espace de liberté de notre pays.
Bientôt, comme la ligue Odebi l’a fait avec les députés pro hadopi, le passé judiciaires des majors les rattrapera et le monde les verra sous un jour différent sûrement. A force de se plaindre du piratage de "leurs" artistes, on en oublierait presque que ce sont elles les plus grands pirates avec des plaintes à leur encontre de la part de artistes qu’elles défendent soi-disant (quelques pays où les majors sont poursuivies pour non paiement des droits d’auteurs : Canada, USA, France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Italie,....).
Nous sommes des millions, ils ne pourront tous nous faire taire...