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Côte d’ivoire : de la crise énergétique au « conflit pétrolier », quel diagnostic ?

Depuis un certain moment la Côte d’ivoire, pays producteur de pétrole en Afrique est confrontée à une crise qui semble provenir de la gestion peu stratégique des ressources naturelles au cours de cette dernière décennie. Cette situation s’est accentuée avec la récente crise à la SIR et surtout avec le délestage que connait ce pays. Aujourd’hui avec la découverte du pétrole au large des côtes ghanéennes il se poserait un problème de partage. Pourquoi c’est la côte d’ivoire qui réagit alors même qu’elle aurait pu agir ?

Gouverner c’est prévoir, a-t-on coutume de dire. La logique de la gestion d’une organisation et même d’un pays nous exhorte à plus de clairvoyance dans le choix de nos méthodes et de nos hommes pour atteindre nos objectifs. Bien souvent les outils comme la prospective à travers son triangle (anticipation-appropriation-action) nous évite une navigation à vue. L’élaboration de scénarios un moyen pour réduire les incertitudes critiques et atténuer l’effet des tendances lourdes. Aujourd’hui la réflexion intelligente conduite par des analystes a permis à certains pays d’anticiper le cours de conflits parfois économiques ou énergétiques.

C’est sans doute dans cette logique d’anticipation que des pays comme la Russie, la France, les Etats-Unis…. Ont demandé à l’ONU l’extension de leur frontière maritime selon la Convention des Nations Unies sur les droits de la mer (ou Convention dite de Montego Bay), signé le 10 Décembre 1982. Après des études poussées par les experts de ces pays, les autorités de ces nations ont formulé une demande officielle de ce qu’on appelle la Zone Economique Exclusive. La formulation claire et officielle de cette demande met ces pays à l’abri de conflits énergétiques quand on sait que la mer regorge de ressources naturelles telle que le pétrole.

Aujourd’hui si nous sommes au bord d’un conflit entre la Côte d’ivoire et le Ghana depuis l’annonce la découverte d’un gisement de pétrole au large des ‘‘côtes ghanéennes’’ c’est parce que comme le souligne le ministre ghanéen la frontière maritime entre les deux pays dans le Golfe de Guinée n’a jamais été formellement tracée, mais les deux voisins respectent depuis des années "une ligne médiane", a expliqué M. Dauda. Et comme on pouvait si attendre la côte d’ivoire semble revendiquer une partie de ‘‘la frontière maritime du Ghana’’. Il faut souligner que c’est le Ghana qui a porté l’information de cette découverte. En effet, la compagnie pétrolière ghanéenne Ghana National Petroleum Corporation a annoncé en février la découverte d’un important et profond gisement pétrolier au large des côtes ghanéennes. Cette découverte a été effectuée par le géant russe Lukoil et son partenaire américain Vanco Energy. Elle s’ajoute à la découverte en 2007 du champ Jubilee, situé à une centaine de km, et dont les réserves sont estimées à 1,8 milliard de barils. 

Mais au-delà des considérations politiques et diplomatiques la côte d’ivoire peut s’en mordre les doigts non seulement pour son absence d’anticipation et pour son insuffisance intelligence stratégique car depuis près d’une décennie le pétrole est devenue une ressource comestible pour la Côte d’ivoire. C’est la somme de ces négligences qui font que ce pays peut avoir des regrets. La Côte d’ivoire grand pays de l’Afrique avec toutes structures spécialisées n’a pas pu se rapidement se hisser au rang des pays membres de la Zone Economique Exclusive. La Côte d’ivoire en ce jour n’est pas à sa première ‘‘crise’’ énergétique depuis le début de l’année 2010, on peut parler de la situation de la SIR (société ivoirienne de raffinage) qui a sollicité un emprunt de plus de 35 milliards pour faire face à ses créancier. De plus la population ivoirienne et l’ensemble des opérateurs économiques sont soumis à un délestage sans pour précédent. Ainsi pour pallier cette insuffisance d’électricité il faut environ 32 milliards de francs selon les responsables de la compagnie d’électricité la CIE. Déficit d’électricité ou problème technique on ne sait pas trop, ce qui semble évident c’est que la Côte d’ivoire vit sa crise énergétique même le gouvernement tente de limiter la casse.

La recherche de solution à situation doit conduire les ivoiriens à s’interroger sur le mode de gestion de ses propres et savoir anticiper, car une nation qui veut prétendre à une quelconque indépendance doit éviter de gérer les urgences et doit protéger ses ressources naturelles par des moyens conventionnelles. Ainsi de sa crise énergétique au ‘‘conflit pétrolier’’ à l’horizon avec le Ghana, la Côte d’ivoire pourrait d’avantage se mettre à l’abri de ces événements en se dotant d’un vrai département stratégique pouvant mieux appréhender les risques de futures crises.


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