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Côte d’Ivoire : quelle communauté internationale ? (1ere partie)

Depuis le 28 novembre 2010 dernier, date du deuxième tour des élections présidentielles ivoiriennes, la côte d'ivoire n'a plus connu le sommeil, et pour causes, les conflits post-électoraux qui embrasent le pays tout entier.

Face à cette situation d’impasse politique qui perdure jusqu’à ce jour, plusieurs solutions, de sortie de crise, ont été envisagées sans succès, tant sur le plan intérieur que sur le plan international. Et, dans cette quête d’une issue favorable aux deux parties, il y a évidemment l’attitude assez omniprésente et même quasi-bouillonnante d’une communauté internationale (C.I.) peut-être trop impliquée dans la crise. Voici :

En cette fin du mois de décembre, la communauté internationale, à l’unisson, exige toujours le départ de Laurent GBAGBO du pouvoir, car elle juge qu’il a perdu les élections face à Alassane OUATTARA. Face à cette assertion, la C.I. doit bien prendre conscience de ce qu’elle n’a pas d’argument(s) claire(s) et indiscutable(s) pour soutenir cette position qu’elle a choisi. En fait, quelles réponses donne t-elle aux questions suivantes ?

i) Pourquoi valide t-elle les résultats de la C.E.I. alors que ceux-ci ignorent sciemment les irrégularités survenus au Nord du pays ?

ii) Pourquoi n’a t-elle pas plutôt exigé une reprise des élections dans le Nord, par le conseil constitutionnel ivoirien, comme l’exige le code électoral ivoirien ?

iii) En septembre 2000 aux élections présidentielles américaines, il y a eu une situation analogue à celle que vit aujourd’hui la côte d’ivoire. C’est un conflit entre BUSH et Al Gore, et le conseil constitutionnel américain avait tranché, sans que la C.I. trouve à redire comme actuellement. L’on voit bien que la C.I. fait du deux poids deux mesures.

iv) La C.E.I. étaient majoritairement constituée de membres pro-RHDP de OUATTARA, même si c’est l’inverse au conseil Constitutionnel ivoirien (C.C.I.). N’est-ce pas que ce fait appelle à la discussion entre les deux camps, plutôt que de choisir un camps comme le fait maladroitement la C.I. ? A moins qu’il y ait d’autres facteurs souterrains, inédits aux yeux des observateurs de tous bords. L’on en déduit même que les concepts de CEI ou CENI ne sont pour la plupart que des concepts invraisemblables, pour ne pas dire creux, faisant de la démocratie réelle une petite utopie.

v) En dehors de n’avoir pas envisagé une reprise des élections dans le Nord en raison d’irrégularités, quoi d’autre la C .I. reproche t-elle objectivement au C.C.I ?

vi) Même si des préfets du Nord ont affirmé que le scrutin s’est bien déroulé dans la région, croyez-vous qu’ils aient agit délibérément ou par peur de menaces violentes ?

Alors, Messieurs de la CDEAO qui allez décider demain vendredi de l’éventualité d’une attaque armée contre Abidjan, assurez-vous d’emblée que vous êtes dans la voie de DIEU, car il n’est pas véritablement établi que GBAGBO a perdu et qu’il est l’obstacle au progrès du peuple ivoirien.

Par ailleurs, la Communauté Internationale Occidentale (C.I.O.) qui commence à faire partir leurs ressortissants (car ils ne peuvent pas mourir comme les ivoiriens), semble actuellement se replier derrière les positions de la Communauté Internationale Africaine (C.I.A) menée par l’U.A., la CDEAO, le Nigeria, Guillaume SORRO et le premier ministre kenyan Raila ODINGA. Aux Africains de décider sagement en faveur d’une résolution pacifique, face à ces incitations sournoises qu’on leurs fait.

L’urgence pour l’Afrique ce n’est pas la démocratie ou le développement, c’est peut-être plutôt la libération. Gardons nous de porter la responsabilité du bain de sang qui pourrait survenir à nouveau en côte d’ivoire, car il y a un Dieu qui gère ce monde. Il ne s’agira pas demain de dire comme avec BEMBA, Hissene HABRE ou OMAR EL BECHIR, que GBAGBO ou Charles BLE GOUDE est condamné pour “ Crime de guerre et crime contre l’humanité “, alors que la main tendue du dialogue est là. Cette expression qu’affectionnent tant les Organisations des droits de l’homme, et la Cours Pénale Internationale (C.P.I.), est au risque d’être trop vite collée aux dirigeants ivoiriens pro-GBAGBO.

Ensuite, la C.P.I. doit absolument distinguer entre les expressions “tirer sur des civils innocents“ et “tirer en légitime défense sur des civils armés dits innocents“, car un certain DADIS CAMARA en sait quelque chose depuis le 28 septembre 2009 à CONAKRY. De plus, afin de bien apprécier toujours le degré de responsabilité du camps GBAGBO face à certaines situations, prendre toujours en compte la possibilité pour d’autres d’agir négativement au nom des Forces De Sécurité (F.D.S) de Côte d’ivoire. Le coupable est moins celui qui tire sur la foule que celui qui lance une marche même démocratique interdite par l’état, et qui engendre des morts.

D’un autre côté, une solution que d’aucuns jugeront sans doute insolite serait de consulter le “ Prophète “ T.B. JOSHUA à Lagos, à côté d’ABUJA où aura lieu demain une réunion décisive sur la suite des évènements en Côte d’ivoire. Même si ce dernier n’est pas politicien, il pourrait détenir une clé pacifique et consensuelle à ce conflit qui peut encore faire des centaines de “morts démocratiques“. Il s’agit d’être réaliste et pas d’être orgueilleux à son égard, comme c’est souvent le cas.

A suivre…

KOM Bernard.


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12 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 24 décembre 2010 11:29

    Très bonne analyse.

    Vous écrivez : « En cette fin du mois de décembre, la communauté internationale, à l’unisson ... »

    Par définition, ce qu’on appelle « Communauté internationale » parle toujours à l’unisson. C’est comme la Pensée unique qui ne saurait être autre que consensuelle !

    « On ne souligne quasiment jamais que l’expression « communauté internationale » est classiquement utilisée pour désigner Washington et tous ceux qui en viennent à s’aligner avec elle, d’une manière assez générale » (Chomsky)


    • epapel epapel 24 décembre 2010 17:10

      Sans conteste, ne manque que l’impartialité.


    • jef88 jef88 24 décembre 2010 16:45

      i) Pourquoi valide t-elle les résultats de la C.E.I. alors que ceux-ci ignorent sciemment les irrégularités survenus au Nord du pays ?

      ii) Pourquoi n’a t-elle pas plutôt exigé une reprise des élections dans le Nord, par le conseil constitutionnel ivoirien, comme l’exige le code électoral ivoirien ?

      Bonnes questions !

      Mais pourquoi Gbagbo a t’il attendu 5 ans aprés la date légale pour réaliser ces élections ?

      N’y a t-il pas eu aussi des irrégularités dans le sud ?


      • epapel epapel 24 décembre 2010 17:00

        En septembre 2000 aux élections présidentielles américaines, il y a eu une situation analogue à celle que vit aujourd’hui la côte d’ivoire. C’est un conflit entre BUSH et Al Gore, et le conseil constitutionnel américain avait tranché, sans que la C.I. trouve à redire comme actuellement. L’on voit bien que la C.I. fait du deux poids deux mesures.

        Argument fallacieux :
        - il n’y avait pas de président sortant qui s’est auto-proclamé vainqueur
        - le résultat final en faveur de Bush n’a pas été contesté par le perdant


        • Baumann Baumann 26 décembre 2010 09:18

          Selon votre raisonnement, le mécanisme institutionnel en cours dans toutes les démocraties permettent à un groupe d’individus de s’autoproclamer par la voie d’un conseil constitutionnel qui il faut le rappeler est constitué de membres choisis par le président sortant. Le conflit de loyauté que vous pointez est donc aussi valable en France.

          D’une part le perdant face à Bush a choisi de faire confiance aux institutions. D’autre part vous validez l’idée que le perdant doive épuiser les possibilités de recours légales s’il se sentait floué. En a t-il été ainsi en C.I ? Il semble que non.


        • epapel epapel 24 décembre 2010 17:01

          Pourquoi n’a t-elle pas plutôt exigé une reprise des élections dans le Nord, par le conseil constitutionnel ivoirien, comme l’exige le code électoral ivoirien ?

          Pourquoi Gbagbo ne le fait-il pas lui-même ?


          • Baumann Baumann 26 décembre 2010 09:40

            Parce que la manière avec laquelle le représentant de la CEI a été forcé de contourner la procédure vis à vis de ses membres, puis de donner à ses résultats provisoires la force constitutionnelle a tout d’un coup d’État électoral organisé.

             En effet selon les lois électorales ivoiriennes seul revient au conseil constitutionnel le pouvoir de proclamer le vainqueur. L’ONU n’en est pas supérieur ni n’est autorisé à court circuiter les lois d’un pays. Il n’en a d’ailleurs pas mandat.

            Compte tenu des événements et des indignations sélectives de ladite communauté internationale selon qu’une élection serve ou non les intérêts occidentaux, il n’est pas difficile de deviner que Gbagbo aurait fait face aux mêmes critiques. Que donc l’enjeu n’est plus l’élection en elle même mais la prise de contrôle du pays.


          • epapel epapel 24 décembre 2010 17:07

            Le coupable est moins celui qui tire sur la foule que celui qui lance une marche même démocratique interdite par l’état, et qui engendre des morts.

            Raisonnement très étrange que reprennent en choeur tous les assassins.

            Drôle de conception de la démocratie : la négation du droit de manifester démocratiquement est un signe de la dictature.

            Ajoutons-y pour la Côte d’Ivoire :
            - l’interdiction de médias autre que la télévision d’Etat
            - l’interdiction de présence de journalistes étrangers

            Et vous avez effectivement une dictature. .


            • Baumann Baumann 26 décembre 2010 09:50


              epapel,

              votre critique est valable si vous savez réellement ce qui s’est passé. Pensez vous que si la France était victime d’une campagne de sabotage organisée par l’extérieur via élections, les manifestations seraient autorisées ? Je n’en suis pas sûr.


            • Francis, agnotologue JL 26 décembre 2010 10:18

              La démocratie est le luxe des peuples.

              Même nous, peuples d’Europe, ne pouvons plus nous payer ce luxe depuis que nos gouvernants félons ont bradé notre indépendance aux profit des banques, des multinationales, des marchands, et des institutions internationales qui leur sont inféodées : OMC, UE, etc.

              Vouloir imposer la démocratie à une nation depuis l’extérieur ne relève ni plus ni moins que de l’ingérence totalitaire.


            • epapel epapel 24 décembre 2010 17:08

              L’urgence pour l’Afrique ce n’est pas la démocratie ou le développement, c’est peut-être plutôt la libération.

              La liberté dans la dictature, en quelque sorte.

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