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Côte d’Ivoire : quelle communauté internationale (2e partie)

La crise politique actuelle de Côte d’ivoire donne depuis le 28 novembre 2010, date du 2nd tour des présidentielles, l’occasion d’appréhender les multiples ingérences de ce qu’on appelle à notre époque, Communauté Internationale (C.I.).

 Dans un précédent article au même titre, il a été question pour la Centrale Panafricaine CPRS (panafrique.e-monsite.com), d’engager un réexamen de l’activité politique de cette dernière structure, à la lumière de la crise ivoirienne. Toujours dans le cadre de cette interpellation, voici :

 S’agissant de la Communauté Internationale Africaine (C.I.A.), à travers le Nigeria, la CDEAO, la RADDHO (Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme), l’U.A. et autres, l’on a le droit de s’interroger sur sa prise de position immédiate et intransigeante contre le camps GBAGBO. Cette attitude, qui semble surtout avoir été guidée par la position des Etats-Unis et de l’O.N.U., tranche nettement avec celle que l’U.A. hier, lorsqu’il s’agissait de la crise du Zimbabwe, par exemple.

 L’U.A. à l’époque, dans une position assez autonome avait courageusement affirmé sa souveraineté, autant qu’elle l’a fait par rapport au mandat d’arrêt lancé contre OMAR EL BECHIR, l’actuel Président soudanais, ou face au procès Hissene HABRE. L’on peut donc enfin se demander si l’U.A. a les mains libres dans la gestion de cette crise au pays de Didier DROGBA.

 La présente crise a contribué d’autre part à mettre en exergue une certaine maturité du peuple ivoirien en particulier, et une certaine élévation générale des consciences africaines ? On serait cinq ou dix ans en arrière que le peuple africain tout entier subirait à cent pour cent les manipulations médiatico-politiques des puissances étrangères. D’habitude, il ne reconnaissait ses héros qu’une fois tombés morts sur le champ de lutte panafricaine. A la différence des LUMUMBA, SANKARA, MURTALA MOHAMMED, et autres qui n’ont souvent été compris qu’à retardement, les MUGABE, DADIS CAMARA, GBAGBO ont pu malgré tout bénéficier d’un soutien même approximatif ou partiel de leurs semblables. C’est une avancée indéniable du panafricanisme obligatoire, car le peuple doit comprendre ce combat de longue haleine.

 L’option la plus envisagée ces jours-ci par la communauté internationale est la possibilité d’une attaque armée contre les Forces De Sécurité (F.D.S.) ivoiriennes, en vue de déloger Laurent GBAGBO du palais présidentiel. Une option qui visiblement peut entraîner une mort d’homme. A cet égard, il convient de dégager ici le fait que même si GBAGBO venait à être tué (renforcer l’entourage, car le schéma classique on le connaît), il se multiplierait en esprit comme l’ont été ses prédécesseurs panafricanistes, toujours pour une meilleure prise de conscience populaire. Une graine sur une terre fertile produira de bons épis, qu’elle y soit tombée d’elle-même ou qu’elle y ait été semée. Mais, que seule la volonté du très Haut soit faite à votre égard Président GBAGBO, et que la paix revienne en Côte d’ivoire.

 Toujours à propos de la Communauté Internationale, il est perceptible comment depuis belle lurette, elle fait la pluie et le beau temps dans le monde, moyennant les finances et le pouvoir militaire. Quel Africain éveillé n’a jamais regretté la pauvreté financière ou militaire de l’Afrique ? C’est dire que rechercher l’autonomie financière et le pouvoir militaire (armement) est une option logiquement envisageable par tout état soucieux de valoriser sa souveraineté. Serait-ce là la motivation majeure des pays comme la Corée du Nord et l’Iran ? Si la Côte d’ivoire était bien armée, certainement qu’elle aurait été prise avec plus de considération dans son autonomie politique.

 Mais que faire avec des armes à l’ère du “désarmement“, se demanderont certains ? Eh bien, pas pour faire la guerre, mais juste pour influencer et faire entendre sa voix dans le concert des Nations. Si un vendeur de cacao est riche et armé, alors il pourra vendre à son propre prix et non à celui imposé par l’acheteur. Voilà à quoi les armes et l’argent peuvent servir entre des mains responsables.

 Merci.

KOM Bernard, pour la Centrale Panafricaine.


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3 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 30 décembre 2010 11:53

    Au sujet de la communauté internationale, j’aime rappeler cette définition de Chomsky : « On ne souligne quasiment jamais que l’expression »communauté internationale«  est classiquement utilisée pour désigner Washington et tous ceux qui en viennent à s’aligner avec elle, pas seulement sur cette question, mais d’une manière assez générale.

    Vous écrivez : » L’option la plus envisagée ces jours-ci par la communauté internationale est la possibilité d’une attaque armée contre les Forces De Sécurité (F.D.S.) ivoiriennes, en vue de déloger Laurent GBAGBO du palais présidentiel. « 

    Pour ma part je croirais plutôt que Gbagbo n’est pas réfugié dans son palais, mais c’est Ouattara qui l’est dans cet hotel dont il a fait son palais, et que, aux dernières nouvelles, les Ivoiriens, je veux dire le peuple, envisage de l’y déloger.

    Pour »déloger" Gbagbo, je crois qu’il faudrait plus qu’une attaque armée contre les FDS : il faudrait carrément déclencher une guerre civile, je veux dire, contre les civils.

    Mais peut-être que je suis mal informé ...


    • Francis, agnotologue JL 30 décembre 2010 15:31

      Où est-elle, la communauté internationale :

      "Le 15 novembre 2010, la région du bas Aguán au Honduras a été le théâtre d’un massacre de plus, perpétré contre cinq paysans membres de l’organisation paysanne Movimiento Campesino del Aguán (MCA). Les faits se sont produits à l’aube du 15 novembre, lorsque deux cents gardes armés à la solde de M. Miguel Facussé Barjum (1), le magnat hondurien de la palme africaine, ont tiré avec des armes de gros calibre sur un groupe de paysans qui venait présenter les papiers les accréditant comme légitimes propriétaires de la finca (propriété) El Tumbador (municipalité de Trujillo).

      Ces assassinats constituent un nouvel épisode dans le conflit agraire qui oppose de longue date le MCA aux grands entrepreneurs et propriétaires terriens de la région : M. Facussé Barjum – président de la société Dinant et oncle de l’ex-président libéral Carlos Flores Facussé (1998-2002) –, M. René Morales Carazo – industriel et frère du vice-président de la République du Nicaragua, M. Jaime Morales Carazo –, M. Reynaldo Canales – lui aussi grand patron –, et M. Oscar Najerá – député du parti Libéral (droite)....

      La suite là :

      Au Honduras, les uns comptent leurs dollars, les autres leurs morts

      • Axel de Saint Mauxe Nico 31 décembre 2010 10:19

        Ce qu’on appelle la « Communauté Internationale » dans le cas présent, c’est la Françafrique.


        Il faut savoir que l’Afrique reste le seul domaine où la France est écoutée par Etats-Unis... d’où le "suivisme’ sur la question ivoirienne d’un Obama déjà peu charismatique .

        Cela ne devrait cependant plus durer très longtemps, tant Sarkozy a mal géré l’affaire, discréditant pour longtemps la France dans cette région.

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