District 9, pour de vrai
Si vous avez la malchance d’avoir loupé l’un des films majeurs de l’année 2009, je vous fais un résumé très bref. En Afrique du Sud, pays de l’Apartheid, atterrissent des extra-terrestres dans un énorme vaisseau mère. La raison de leur arrivée reste inconnue pendant plus de 20 années, années durant lesquelles les « crevettes » (le nom des visiteurs) sont établies dans un ghetto, dans la banlieue de Johanesburg. Le MNU (Multi-National United), l’organisme crée pour gérer les aliens, décide alors de délocaliser tous ces intrus dans un nouveau camp, le District 10...
Maintenant, l’application, ni vue, ni connue
Comme vous le savez, la Coupe du Monde de foot approche à grands pas. Elle se déroule en Af’ Sud, à l’instar de District 9. Et au-delà de cadre géographique similaire, les conditions de vie sont les mêmes.
Les autorités sudaf’ ont décidé de construire un stade flambant neuf, le "Green Point". Et pour faire bling-bling jusqu’au bout des ongles, il a fallu déménager les bidonvilles aux alentours de ce chantier. Dorénavant, les expulsés vivent dans un camp construit spécialement pour eux : le "Blikkiesdorp". Hmmm ! Que c’est appétissant ! Alors certes, l’image au dessus de ce paragraphe n’a rien de très choquant, d’autant plus que l’endroit paraît propre. Rentrons maintenant dans ce District.
Pas de boîtes aux lettres (pas de code postal valide, donc pas de job possible), de portails, de jardins, de cours, de plaquette portant le numéro de sa "structure" (les autorités refusent de les appeler maisons). Celui-ci est directement taggé à la taule industrielle de chaque baraquement. Baraquements qui contiennent en moyenne 5 à 7 membres d’une famille, et sachant qu’il n’y a qu’un bloc sanitaire pour 4 familles, on aboutit rapidement à un chiffre étonnant : un lavabo et un WC pour 28 personnes. Et encore, c’est dans le meilleur des cas (1bloc pour 113 familles) !
La photo ci-dessus reflète les problèmes alimentaires récurrents du ghetto (on est d’accord, ce n’est pas une ville) : les expulsés dépendent principalement de l’aide alimentaire (on remarque la longue queue d’attente) qui est distribuée tous les mercredi. Chaque jour est distribuée une portion de pain gratuitement.
Les maladies sont également de la partie : asthme du à la poussière de la cité, insolations courantes (il arrive que la taule ne soit pas touchable à main nue), tuberculose et SIDA. Difficile de gérer tout cela pour le seul infirmier du camp....
Passons à mon chapitre préféré, la surveillance non-stop de la police dans des véhicules anti-émeutes. Aberrant.
Ajoutons à la recette miracle le couvre-feu à 22H. Toute personne se trouvant dans les "rues" passée cette heure se fera battre et interroger par la police.
Définitivement, ces expulsés sont dans le mauvais film. Subir l’anonymat, l’oppression et la privation de liberté, ce n’est plus uniquement le quotidien des crevettes.
Crédit photos et sources : France 24
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