Dogme des Ségrégations sexuelles en Iran
D’après l’application de ce dogme « mahram / non mahram », toute une série de mesures ségrégatives sont ainsi nées qui ont été considérées comme un recours à l’islam par toutes les sociétés islamisées et surtout dans des pays dirigés par les régimes islamiques. C’est sous ce dogme que les femmes et les jeunes filles iraniennes sont déjà forcées à porter le hijab islamique.
Toutes les mesures mysogines dans les societés musulmanes se relient à un dogme que l’on appelle « mahram / non mahram ». Pour expliquer ce qui est « non mahram », il faut d’abord connaître ce qui est considéré comme « mahram » : un « mahram » est un très proche membre de la famille comme les enfants, les parents, les sœurs et les frères, les grands-parents, les oncles, les tantes et les beaux-parents avec lesquels une personne musulmane ne peut pas se marier.
Par contre, toute autre personne avec laquelle on peut éventuellement se marier est considérée comme « non mahram ». D’après la tradition islamique une femme musulmane ne doit pas montrer ses atours à un « non mahram. »
Ainsi, pour séparer la femme musulmane du champ visuel des « non mahrams » (en gros, de la quasi-totalité des hommes), on a imposé le hijab islamique. Le hijab islamique est en effet un mur qui sépare la femme musulmane de son environnement de « non mahram ».
D’après l’application de ce dogme « mahram / non mahram », toute une série de mesures ségrégatives sont ainsi nées qui ont été considérées comme un recours à l’islam par toutes les sociétés islamisées et surtout dans des pays dirigés par les régimes islamiques. C’est sous ce dogme que les femmes et les jeunes filles iraniennes sont déjà forcées à porter le hijab islamique.
Il va de soi que ce dogme s’applique aux mesures visées de répression contre les femmes en général et surtout les femmes qualifiées de “bad hijab” (mal voilées). Lutte contre les « mal voilées » fait partie d’une campagne nationale de haine et contrainte contre les femmes iraniennes depuis la prise du pouvoir par le régime islamique en 1979.
Le voile (le chador ou le hijab islamique) ne signifie pas forcément un degré élevé de respect de l’islam, mais démontre plutôt l’existence du dogme islamique qu’on appelle dans la langue persane « na mahram », non-mahram. C’est un dogme qui est devenu dans les sociétés musulmanes un phénomène plus présent et plus significatif que l’islam lui-même l’ordonna.
Le hijab islamique diffère d’un pays musulman à l’autre, mais quelle que soit la forme, la couleur, et la taille, il est un vêtement qui ne laisse pas apparaître le corps d’une femme musulmane aux yeux des « non mahrams. »
L’application du dogme de « non mahram », en tant que méthode d’exclusion des femmes, a ses racines dans une période préislamique de la péninsule d’Arabie, lorsque la petite fille était enterrée vivante. Malgré l’interdiction formelle par l’islam de la pratique de l’infanticide, certains critères misogynes ont été intégrés et puis institutionnalisés dans le statut des femmes dans les normes, traditions et lois islamiques.
Dans la société primitive des clans d’Arabie, le système patriarcal n’a pas garanti l’égalité des droits au sexe « faible ». Dans ce sens, le respect du dogme « mahram / non mahram » est synonyme d’une diminution générale du rôle social de la femme musulmane. Cet héritage archaïque montre aujourd’hui comment les femmes musulmanes font juridiquement et moralement face à la discrimination : la plupart de leurs droits sont abolis à la naissance et elles sont quasi écartées de la vie sociale.
L’introduction du dogme de « non mahram » dans l’islam n’est pas sans rapport avec les ennuis du Prophète vis-à-vis de son harem. Comme décrit par le penseur iranien, Ali Dashti, dans son livre Bisto-Seh Saal (23 années, une référence à la durée de la prophétie de Muhammad). Selon lui, le Prophète utilisait des versets du Coran ”Surah Ahzaab” pour consolider sa position vis-à-vis ses jeunes femmes pour les forcer à l’obédience absolue et la chasteté.
Pourtant pour y arriver, le prophète n’a pas mentionné un standard de hijab islamique. Ce qui laisse pour certains Musulmans modérés à penser que le hijab islamique est un produit du dogme du « non mahram » qui se trouve de plus en plus loin de ces racines mais reste à la même contrainte que tous les dogmes.
Le dogme du « non mahram » ne s’applique pas seulement dans la tenue ou le code vestimentaire de la femme, mais il est devenu dans la culture des pays musulmans un dogme qui s’implique dans tous les aspects de la vie sociale. Même l’architecture n’en était pas épargnée :
Une maison musulmane typiquement traditionnelle est construite autour d’une cour, une partie de la maison est réservée pour les femmes. La réception des hommes invités se trouve à côté du couloir de l’entrée de la maison afin que les visiteurs « les non mahrams » ne voient pas les femmes. Les fenêtres donnent sur la cour afin qu’un contact visuel ne se produise pas entre les habitantes de la maison avec les passants masculins, considerés comme « non mahrams. » Dans la grande maison où plusieurs générations peuvent vivre ensemble, les mesures les plus strictes sont imposées afin que le contact entre les « non mahrams », comme les cousins, beaux-frères ou belles-sœurs… ne mène pas à une tentation sexuelle.
Les traces du dogme de « non mahram » sont encore plus visibles dans les anciens palais, où aucun homme « non mahram », à l’exception des domestiques castrés, n’avait le droit d’accéder au harem du roi. De tels palais, comme l’habitation du Calife ou du roi, ont dû se conformer aux principes islamiques : alors le corps féminin y restait derrière la ligne rouge du champ visuel de tous les yeux masculins, ou des « non mahrams » fréquentant le palais.
Donc, on n’y voit guère des tableaux, des fresques, de musique, du théâtre, des cérémonies… dans lesquels le corps féminin soit apparu. L’application des mesures préventives a engendré une culture dominante qui s’est étendue dans la société musulmane. Elle dominait et domine toujours plus ou moins l’art, la musique, la poésie, et les normes morales et la vie sociale dans le monde musulman.
À cause de l’imposition du hijab islamique, l’outil symbolique du dogme « de non mahram », une série de discriminations contre les femmes comme celles concernant les conditions de travail, l’éducation, les loisirs et les sports, et d’autres aspects de la vie sociale ont émergé dans la société musulmane. Celles-ci prennent une allure ennuyante dans certains pays dirigés par les régimes islamiques.
Le poids de la ségrégation sexuelle et de la répression des femmes s’accrurent toujours sous le régime islamique en Iran. Depuis l’installation du régime islamique en 1979, des milliers de femmes iraniennes et leurs défenseurs ont été tués, emprisonnés et forcés à quitter le pays pour avoir lutté pour l’égalité des sexes. Des millions de femmes, considérées mal voilées, ont été punies, humiliées, et harassées en public par la police de la moralité du régime. Dans le fond de toutes ces mesureuses myogènes, on trouve le dogme de « mahram / non mharam ».
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