DSK : l’autre scandale de mœurs oublié
Maintenant que la digue est rompue, les informations concernant la vie privée de Dominique Strauss-Kahn pleuvent. De quoi, certes, ternir l’image de l’ancien possible candidat à la présidentielle ; mais surtout de quoi alimenter le dossier d’accusation qu’aura à présenter le camp de la plaignante. Dernière trouvaille possible pour lui : l’enquête visant la proxénète Kristin Davis, où le nom de l’ancien directeur du FMI apparaissait à deux reprises.
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Maintenant que le mode de défense de Dominique Strauss-Kahn est connu il est temps de se pencher sur les arguments à charge que pourrait utiliser l’accusation.
Une stratégie de défense risquant de se retourner contre son initiateur
En effet l’ancien directeur du FMI plaidera non-coupable, l’audition devant la Cour Suprême de New York ayant eu lieu le lundi 6 juin 2011 le confirme. A charge, dès lors, pour les avocats de Dominique Strauss-Kahn de prouver son innocence effective ou alors de suffisamment discréditer la plaignante pour, même en cas de culpabilité réelle, se voir reconnaitre comme innocent. Très sûr d’eux les avocats de l’ancien ministre français de l’économie n’en finissent, à longueur d’interviews, de s’en déclarer parfaitement capable.
Et pourtant si l’argument de la mauvaise réputation peut servir la défense il peut, également, apporter de l’eau au moulin de son accusatrice. En ligne de mire pour la partie plaignante : présenter l’ancien directeur du FMI comme un habitué des relations sexuelles extra conjugales, pas nécessairement légales.
Preuve d’un procès à venir risquant de déraper dans le glauque ou le franchement sordide.
Une inculpation à la jointure d’autres affaires de mœurs
Un fait divers, particulièrement éloquent sur la question des habitudes de « consommation sexuelle » de Dominique Strauss-Kahn, ne manquera, assurément, pas d’être évoqué par l’accusation.
Son existence, jusque là minimisé par la presse, suffit à lui tout seul, ou presque, à justifier les récents déboires judiciaires de l’ancien député français.
Un rapide retour en arrière est ici nécessaire. Un détail, en apparence anodin, de la procédure judiciaire le nécessite tout en le conditionnant. Car ce que très peu de journaux ont relevé c’est que l’affaire Strauss-Kahn s’enclenche non pas en pleine semaine, mais un samedi. Le samedi 14 mai plus précisément.
Or ce jour là le procureur n’est pas là. C’est son adjoint, John McConnell (surnommé « Artie »), qui hérite du dossier. Et, malchance pour DSK, ce jeune homme a fait partie des enquêteurs ayant travaillé sur le cas Kristin Davis. L’histoire dira si cette coïncidence put expliquer, en partie, la rapidité de réaction de la justice américaine, ou pas. DSK ayant été arrêté dès la sortie de l’avion où la police était venue le chercher.
Car Kristin Davis, loin de n’être qu’un homonyme de l’actrice de Sex and the City, reste dans l’histoire pénale de New York comme l’une des plus grandes proxénètes.
La jeune femme, surnommée « Manhattan Madam », tenait un réseau de prostitution de luxe aux ramifications complexes et à la clientèle prestigieuse. Par exemple le démantèlement du réseau, en 2008, a montré qu’Eliot Spitzer, Attorney General de l’Etat de New-York de 1999 à 2006 et gouverneur du même Etat de 2007 à 2008, était un client régulier des services de « Manhattan Madam ». Le scandale forçant, d’ailleurs, Spitzer à démissionner après seulement 14 mois de mandat. L’anecdote voulant même que la série The Good Wife, avec Julianna Margulies, s’en soit très fortement inspirée.
Or hasard ou démonstration voulant qu’il n’y a jamais de fumée sans feu, le nom de Dominique Strauss-Kahn apparaitrait aussi dans les noms de client. Notons, cependant, que la justice newyorkaise, certainement moins encline à se montrer soit disant intransigeante avec les puissants, lorsque DSK n’avait aucune fonction sur le sol américain, n’avait, à l’époque rien retenu contre lui.
Les enseignements et les craintes venant en conclusion de cette affaire
Mais retenons, malgré tout, trois enseignements de cette affaire, au-delà de celui d’une justice prise en flagrant délit de sévérité à géométrie variable. Tout d’abord le fait que les faits se seraient déroulés en 2006, alors que Dominique Strauss-Kahn était encore en lice pour les primaires socialistes. Ensuite le fait que l’affaire n’avait eu, à l’époque, qu’assez peu d’échos. Encore un tour de magie des conseillers en communication de DSK très certainement. Preuve, supplémentaire, de médias français moins enclins à la franchise sur ce type de question il y a tout juste cinq ans. Anomalie médiatique d’autant plus incompréhensible que le journal anglais The Daily Telegraph, il est vrai plutôt Tory, a pu, lui, relayer, depuis, l’information. Information d’importance si on en juge par les témoignages que le journal anglais relaye. Car selon ce journal les prostituées auxquelles DSK aurait eu recours, et ce à deux reprises, se sont plaintes d’avoir été « malmenées » par lui.
Preuve d’ennuis de justice qui sont, certes, allés en s’aggravant pour DSK, et qui devraient poursuivre cette inclinaison. Jusqu’à lui valoir le sort d’un Moshe Katsav ? Qui sait ?
http://www.linfo.re/-France-/DSK-agressif-et-dominateur-selon-des-Call-Girls
Grégory VUIBOUT
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