Easy Jet voit rouge en Suisse
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En Suisse, la compagnie aérienne low-cost EasyJet n’est plus vraiment en odeur de sainteté. La faute à une cascade de retards, de reports et de mauvaises gestions qui exaspèrent nos voisins helvètes. Les médias ont relayé la grogne si bien que Jean-Marc Thévenaz, le directeur de la compagnie en Suisse, a du présenter ses excuses à la télévision. Néanmoins, EasyJet n’est pas forcément responsable des faits qui lui sont reprochés...
Des retards importants
Durant la période estivale, 53% des vols de la compagnie comptaient un retard d’au moins 15 minutes. Quand aux liaisons Londres-Genève, il fallait en moyenne compter 74 minutes de retard ! La palme revient aux courriers Majorque-Genève puisque 84% des vols ont été reportés.
Des témoignages embarrassants
Certains faits divers, ou erreurs de gestion ont également entaché l’image d’EasyJet. Le 18 Août, un Airbus A319 qui assurait la liaison entre Genève et Berlin a du se poser d’urgence à Zurich à cause d’une fissure dans le pare-brise. Les voyageurs ont été cloués au sol pendant vingt-deux heures et relogés dans un hôtel.
Quelques jours plus tôt, quatre vaudois en voyage à Lisbonne avaient témoigné d’une autre mésaventure dans 24Heures. Leur vol retour avait été annulé et le prochain n’étant planifié que la semaine d’après, EasyJet a accepté de les replacer sur un vol pour Paris, puis, ont du retourner à Genève par leurs propres moyens depuis la capitale française. C’est l’absence complète de prise en charge qui me révolte le plus, raconte l’un d’entre eux. Une hôtesse nous a simplement signalé qu’il y avait un ennui technique. L’attente fut longue et sans que l’on nous offre la moindre goutte d’eau à boire.
L’histoire d’une famille de mauriciens n’ayant pu embarquer pour Genève, reboutée par le personnel d’EasyJet faute de posséder un visa qui n’existait pas (il n’est pas nécessaire pour les Mauriciens se rendant en Suisse) a également amplifiée la grogne autour de la compagnie low-cost.
EasyJet partiellement fautif
Néanmoins, les faits reprochés à EasyJet ne lui sont guère imputables. Tout d’abord, comme l’indique La Tribune de Genève dans un article daté du 23 Août, l’aéroport de Genève (le Cointrin) est également responsable, car faute de ne posséder qu’une seule piste, il commence à saturer. En conséquence, Easy Jet, qui possède 38% des parts du marché aérien helvète et qui s’acquitte de très peu de redevances aéroportuaires paie plein pot en cas d’"embouteillages" à Cointrin. De plus, des retards dans l’enregistrement des bagages ou des passagers peut être interprété comme une faute de la compagnie alors qu’elle est causée par le personnel de l’aéroport.
La mésaventure des quatre vaudois, qui se plaignaient de l’absence de prise en charge est elle aussi paradoxale : comment vouloir bénéficier d’une assistance de qualité en payant des billets au rabais ? Les Suisses veulent le beurre et l’argent du beurre. A titre d’exemple, 30% des coûts d’Air France en 2007 étaient liés au personnel...contre seulement 13% pour la compagnie low-cost Ryanair. Bénéficier de services médiocres en cas de retards, de reports ou d’incidents techniques n’est donc pas anormal. C’est le "prix à payer" pour un billet low-cost.
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